Côte d'Ivoire/ Mandat d'arrêt international contre Gbagbo: Une stratégie de la France? Les possibles scénarios !

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire. Mandat d'arrêt international contre Gbagbo. Une stratégie de la France? Les possibles scénarios !

Le Président Laurent Gbagbo le 08 novembre 2017 à la Cour pénale internationale. Image utilisée à titre d'illustration.

Le 17 janvier dernier, la Côte d'Ivoire d'Alassane Dramane Ouattara a lancé un mandat d'arrêt international contre le président GBAGBO, incarcéré à la Haye.

Au moment où le procès de GBAGBO qui a démarré depuis le 28 janvier 2016 se trouve à un carrefour périlleux, les témoins de l'accusation ayant fini leur mission sans le confondre, sans aucun début de preuve des 4 chefs d'accusation contre le célèbre prisonnier de scheveningen et son ministre BLE GOUDE, le mandat d'arrêt international lancé contre lui n'est certainement pas le fait du hasard. Cela nous amène bien évidemment à étaler des scénarios qui pourraient nourrir cela.

Scénario 1
LA FRANCE ET LA CPI VEULENT-ELLES SAUVER LEUR FACE?

Plus de 80 témoins de l'accusation ont défilé sans aucune preuve de crime contre l'humanité contre le président GBAGBO et son ministre BLE GOUDE, les otages de la France et de la communauté internationale. Nous avons passé un an pratiquement pour rien. Au moment où les témoins de la défense doivent rentrer en scène pour démonter les chefs d'accusation avec des preuves tangibles, au moment où de grands noms bien connus en Afrique et dans le monde figurant sur la liste des témoins de la défense sont attendus à la CPI, au moment où les intellectuels juristes et avocats africains ont adressé une demande d'arrêt du procès de la recolonisation à la CPI, contre toute attente, l'état ivoirien a lancé un mandat d'arrêt international + "un bonus de 20ans" contre LAURENT GBAGBO. Notons qu'à ce carrefour périlleux, voire de la honte pour les preneurs d'otages, le dernier témoin de l'accusation, l'experte légiste, le professeur HELENE YAPO ETTE qui dit avoir pu autopsier plus de 65 corps en une journée, a totalement enfoncé l'accusation dans le gouffre de ses mensonges, et le juge président levant l'audience, n'a pu situer l'auditoire sur la suite du procès.

Tout Etat étant "au-dessus" de la CPI, car c'est lui qui autorise les enquêtes sur son sol et l'envoi de quiconque vers cette juridiction internationale, à travers ce mandat d'arrêt international ivoirien, la CPI pourrait lâcher le président GBAGBO qui retrouverait son pays la Côte d'Ivoire, MAIS dans une prison... Ainsi le procès prendrait fin! La France, la CPI et la communauté internationale se seraient "tirées d'affaire" sans la grande honte!

Scénario 2
GBAGBO DE RETOUR EN COTE D'IVOIRE, MAIS EMPRISONNE!

Dans ce scénario, les partisans du président GBAGBO, les démocrates et la majorité du peuple ivoirien réclamant la présence de GBAGBO en terre ivoirienne pour une réconciliation vraie, se verront dans une "légère satisfaction". Mais pourquoi le maintenir en prison dans une affaire de casse de la BCEAO alors que celle-ci n'a porté aucune plainte? Evidemment, ce serait trop facile pour les preneurs d'otage, car GBAGBO est l'homme politique ivoirien le plus craint et le plus populaire. Le laisser en toute liberté, peut créer des émeutes qui pourraient écourter le mandat du dictateur d'Abidjan. Et même sur le chemin des élections de 2020, GBAGBO pourrait faire déjà une grande campagne et faire plier l'échine à Ouattara qui comptabilise une gestion chaotique avec les taxes qui étouffent le peuple ivoirien, la pauvreté grandissante, la justice des vainqueurs, et par dessus tout, une armée "zazou" toujours en mutinerie, chefs de guerre qu'il ne maitrise pas totalement. D'ailleurs, les soldats ne crient-ils pas haut et fort qu'il est leur "papa"?

Ce scénario pourrait prévoir la libération de GBAGBO, peut être tardivement, à la veille des élections de 2020, afin qu'il soit candidat sans avoir battu campagne. On retrouverait ainsi GBAGBO et le candidat du RHDP Allassane Dramane Ouattara (dans son 3ème mandat) comme en 2010 et la question qui embarrasse la CPI et la communauté internationale "QUI A GAGNE LES ELECTIONS DE 2010" pourrait être encore d'actualité sur le terrain politique de 2020.

Si éventuellement, ces scénarios ne se mettaient pas en branle avec effet du mandat d'arrêt international, le président GBAGBO pourrait recouvrer une liberté provisoire avant la fin de son procès, MAIS resterait en dehors de son pays.

Quel est donc le meilleur scénario pour GBAGBO, ses partisans, sympathisants et démocrates du monde, et surtout pour l'opposition et son parti politique le FPI? Telle est la problématique!

Quel que soit le scénario, le chemin de 2020 semble prendre forme et le parti de LAURENT GBAGBO, gagnerait maintenant à entrer au labo pour revoir sa stratégie; car qui veut aller loin ménage sa monture. Une stratégie qui devrait ratisser large. Rassurer cette frange de la population ignorante, qui a été bernée par Ouattara, mais qui déclare sa grande déception aujourd'hui, en étalant sa souffrance due à la politique tribale du régime ivoirien. Cela pourrait aider mieux le Front Populaire Ivoirien de SANGARE, qui ne devrait plus compter seulement, que sur ses militants et partisans, s'il voudrait mettre fin à la souffrance du peuple ivoirien en mettant Ouattara hors d'état de nuire.

Une analyse de Oweil Kafalo (Rédacteur en chef de la radio VRA)
Source : Moacinter