Côte d'Ivoire: Le Front du Refus et la Coalition du Non disent NON à la 3e République et aux arrestations arbitraires

Par IvoireBusiness - Côte d'Ivoire. Déclaration du Front du Refus et Coalition du Non sur la 3e République et sur les arrestations.

Le Front du Refus et la Coalition du Non disent NON à la 3e République et aux arrestations arbitraires.

Déclaration du Front du Refus et de la coalition du Non

Halte aux interpellations arbitraires des dirigeants de l’opposition, non aux milices politiques et non à la 3ème République

Les faits

Alors que les populations ivoiriennes supportent de plus en plus mal le poids de la crise économique, qui a sérieusement entamé leur pouvoir d’achat, elles ont été appelées à un référendum. Ainsi, le 30 octobre 2016, le peuple de Côte d’Ivoire, du nord au sud, de l’est à l’ouest, a rejeté à une écrasante majorité la Constitution d’essence autocratique proposée par le pouvoir Ouattara. Par le bourrage des urnes et par une manipulation grossière des résultats, ce pouvoir s’est octroyé un taux de participation de 42,42 %, alors même que la vérité des urnes fait apparaitre une participation électorale de 5% maximum. A l’annonce de ce résultat fantaisiste, l’indignation et le mécontentement ont gagné toutes les contrées du pays. Le pouvoir Ouattara apparait à présent comme un pouvoir hors la loi, un pouvoir dépourvu de toute légitimité. Suite à ce coup d’Etat constitutionnel, et le Front Du Refus (FDR) et la Coalition Du Non (CDN), en lutte contre cette Constitution ont appelé le peuple à la résistance. Comme point de départ de cette résistance, un meeting de remerciement aux vaillantes populations qui ont suivi le mot d’ordre de boycott du referendum, a été programmé pour le 05 novembre 2016 à la place FICGAYO.
Face à une mobilisation historique et sans précédent du peuple, le pouvoir OUATTARA panique, procède à des interpellations abusives et à des menaces sur les libertés. Le soir du 4 novembre 2016, Messieurs Mamadou Koulibaly et Abdouramane Sangaré, sont interpelés puis relâchés.
Le meeting du 5 novembre 2016 à la Place FICGAYO fut attaqué par des groupes armés d’armes blanches et convoyés depuis la mairie de Yopougon dirigée par le RDR.
Le 5 novembre au soir, après la grandiose manifestation de la place FICGAYO, les Messieurs Bamba Moriféré et Koné Boubacar sont à leur tour interpellés avant d’être relâchés. La série d’intimidation a continué les 7 et 8 novembre, avec les Mesdames Boni Claverie, Henriette Lagou et Monsieur Ahipeaud Martial. Aux dires des autorités policières, d’autres interpellations suivront. Il leur est reproché entre autres d’avoir lancé un mot d’ordre de « boycott ».
Malgré l’opposition avérée de la majorité du peuple à cette constitution, le mardi 08 novembre 2016, M. Alassane Ouattara, dans sa logique de fuite en avant, la promulgue, pendant que les fonctionnaires et leurs syndicats sont en attente de règlement leurs questions sociales graves.

Analyse

Nous faisons ainsi face à un harcèlement des personnalités et des dirigeants des partis politiques. Nous nous acheminons vers les inculpations de ces personnes en lutte contre cette constitution illégitime, afin d’affaiblir le mouvement de contestation qui monte crescendo après le coup d’Etat constitutionnel.
Nous sommes également face à l’utilisation de milices politiques chargées d’empêcher les activités publiques de l’opposition, d’agresser et tuer les dirigeants politiques opposés au pouvoir.
Enfin, avec la promulgation de cette Constitution le mardi 08 novembre 2016, nous sommes face à la confirmation du coup d’Etat constitutionnel qui met à mal la cohésion sociale, étant entendu qu’en réalité 95% du peuple de Côte-d’Ivoire a rejeté cette Constitution.

Positions

Face aux tentatives d’intimidation, aux menaces d’arrestation et d’inculpation qui pèsent sur les dirigeants du Front Du Refus et de la Coalition Du Non ;
Face à la mise en selle de milices politiques pour tenter d’intimider les militants de l’opposition et empêcher la liberté d’expression ;
Face à cette constitution non consensuelle et confligène ;
Face à la gravité de la crise sociale qui frappe toutes les couches sociales,
Nous, Front Du Refus et Coalition Du Non,
• Condamnons :
- Le pouvoir OUATTARA qui installe par la répression et l’embastillement, un pouvoir d’essence autocratique, au lieu de régler les questions économiques et sociales,
- La manipulation d’une frange de la jeunesse par le pouvoir Ouattara dans le but de créer une guerre civile,
- L’attaque de la manifestation du FDR et de la CDN du 5 novembre 2016 à FICGAYO,
- La promulgation de sa constitution sans tenir compte de la volonté du peuple,
- Le mépris exprimé par le Gouvernement face aux questions sociales graves ;

• Exigeons
- l’arrêt des interpellations en cours et la libération immédiate des personnes incarcérées ;
- Que la lumière soit faite sur l’attaque de la manifestation du 5 novembre 2016 à la Place FICGAYO
- L’abrogation de la constitution de la 3ème République
- L’inscription et la résolution en priorité des questions sociales urgentes ;

• Saluons et félicitons
- Le peuple, les militants et les dirigeants de l’opposition pour leur combattivité, leur abnégation à user de leur droit de contestation contre une loi illégitime
- la bravoure des militants qui ont mis en déroute les miliciens et souhaitons prompte rétablissement aux blessés
- les organisations syndicales qui se battent pour la résolution des difficultés économiques des populations ivoiriennes ;

• Appelons
- Le peuple de Côte d’Ivoire à rester debout et à la solidarité dans la lutte pour épargner au pays d’une dictature fascisante
- Les populations ivoiriennes à recevoir, dans les jours à venir, des délégations du FDR et de la CDN pour repréciser les lignes de lutte à venir.
Vive le combat du peuple pour une république libre, démocratique et moderne ! LE POUVOIR AU PEUPLE !

Fait à Abidjan, le 9 novembre 2016

Le Front du Refus et
la Coalition du Non