Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara ou le rendez manqué d'un second mandat, Par Nestor Koffi

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Alassane Ouattara ou le rendez manqué d'un second mandat, Par Nestor Koffi.

Après les élections du 25 octobre 2015, le président qui se succède à lui même, avait émis un souhait de mettre ce second mandat au service de la réconciliation.

Mais après avoir fait une grande bourde dans la cour de l'Elysée lors de son récent séjour à Paris, en déclarant qu'il ne fera plus de transfèrement d'ivoiriens à la CPI, et souhaite que désormais les africains créent une cour de justice pour juger les africains en Afrique.

Cette manière cavalière de gérer les affaires aussi sensibles comme celui du procès de deux personnalités ivoiriennes à la Haye, suscite une Colère de tous les démocrates contre lui voire même la réconciliation qui s'éloigne de plus en plus des ivoiriens et sème plutôt la division.
Comment interpréter son rétropédalage, dès son retour au bord de la lagune ebrié, pourrait il encore récoler les morceaux, rien n'est moins sûr.?
Car tous les démocrates de ce pays ne trouvent pas ses paroles sincères dès lors qu'il s'agit de l'enquête sur ses proches.

Tant que le président Ouattara ne change pas ses méthodes de gouverner en mettant tous les ivoiriens sur le même pied d’égalité.
Un état de droit s'impose dans ce pays pour éviter les primes et la protection à l'impunité.
Tant que son groupe ethnique c'est à dire le septentrion de la Côte d’Ivoire sera privilégié, les autres ivoiriens n'auront jamais confiance en lui donc ne se reconnaîtront pas en lui et le climat restera délétère sous sa gouvernance.

Il sait aussi qu'étant l'un des acteurs de la cause de la crise post électorale, il ne peut pas convaincre l'autre camp qu'il peut rendre une justice équitable.
S'il veut que le peuple de Côte d’Ivoire lui fasse un peu confiance, il faut qu'il se débarrasse du rattrapage ethnique en livrant Soro Guillaume et ses com- zones par leur transfèrement à la Haye afin de rassurer les ivoiriens que nul ne peut bénéficier d'impunité devant la loi.
En disant à son retour au pays que ce procès ne doit pas nous diviser, il faut qu'il montre en même temps carte blanche.
La division est là bien là tant que un seul camp sera jugé à la Haye.
Il faut qu'il laisse l'enquête se poursuivre d'une manière impartiale et faire le transfèrement des éléments de son camp réclamés par la CPI, je pense à mon humble avis que c'est à la seule condition que les ivoiriens vont avoir confiance en lui et à cette CPI c'est une évidence.
Les bonnes paroles ne suffisent lus, elles doivent être suivies de bons actes, c'est aussi simple que ça.
Le Burkina réclame Soro et tous ceux qui sont cités et impliqués dans sa déstabilisation, c'est le moment de montrer pattes blanches monsieur le président ivoirien en demandant à Soro et ses amis d'aller répondre de leurs actes pour blanchir la Côte d’Ivoire parce ce que la concorde et bonne entente de bon voisinage obligent; car notre pays ne doit en aucun cas servir de base arrière aux conflits armés.
C'est à Soro et ses hommes d'aller démontrer qu'ils sont blancs comme neige.
Mais lorsque vous dites que les affaires d'écoutes téléphoniques sont en voie d'être réglées, c'est d'une manière implicite de reconnaître que les faits sont avérés et si tel est le cas, alors ils doivent être devant la justice burkinabé puisque personne n'est au dessus des lois.

S'ils ont fauté, ils doivent payer leur témérité.
Il faut même aller plus loin monsieur le président en les privant de leur dignité nationale sur des générations pour avoir pris les armes contre la Côte d’Ivoire notre patrie car personne n'a le droit de se rendre justice soi même.
Monsieur le président, posez un acte fort des braves en demandant le retour des ivoiriens de la Haye qui sera perçu comme un signal fort aux yeux du monde entier pour que la paix tant recherchée affranchisse les ivoiriens.
C'est ce geste brave et fort que les ivoiriens que nous sommes attendons de vous.

Pas la paix du bout des lèvres , mais celle des braves qui vient du plus profond de vous même, celle que le président HOUPHOUET BOIGNY dont nous nous réclamons l'aurait faite.
Souvenons nous qu'il est allé chercher Laurent Gbagbo son grand opposant d’où sa fameuse phrase, l'oiseau ne se fâche pas contre l'arbre:
A l'instar du sage de yakro, allez chercher vos frères détenus à la Haye au nom de la paix durable.

Puisqu'il y'a eu des victimes dans les deux camps, l'état doit toutes les prendre en charge pour réparation et le pardon.
Sinon si ce procès va jusqu'au bout et que le verdict attendu est biaisé sans que les gens de votre camp ne soient inquiétées, cela sera mal vu et créera une division assez profonde entre ivoiriens .
Il faudrait monsieur le président dans le cadre de recherche de la cohésion sociale, je vous prie de voir les journaux proches de vous de mettre balle à terre dans cette affaire douloureuse, de désarmer les plumes au nom de la paix.
Je vous informe que je ne suis pas un pro Gbagbo mais un démocrate ivoirien qui aspire à une paix royale pour mon pays, en commençant par la démocratie et l'état de droit pour aller à l'émergence et au développement.

C'est la temporalité asymétrique sur les enquêtes de ce procès qui fait grogner le peuple et les démocrates.
Alors que s'il y'avait une symétrie dans la temporalité des enquêtes du même fait dans les mêmes lieux, on n'aurait aucun doute sur l'éclatement de la vérité se manifester dans le verdict..

Le dialogue inter ivoirien doit primer sur toute autre considération partisane.
Le retour du président Gbagbo et son co détenu sera impératif dans le processus de la paix dans le débat politique de notre chère Côte d’ivoire.
La politique a ses raisons que la logique ignore mais la politique des braves sans calcul politicien sans intérêts partisans et inavoués sauvent.
Président Ouattara si votre souhait est de réconcilier les ivoiriens construisez les ponts entre les filles et les fils de ce pays, sans privilégier un groupe ethnique, à commencer par le redécoupage de la carte électorale qui donne d'emblée 30 députés au RDR dans le septentrion avant les élections qui à nos yeux est une injustice dans l'exercice du pouvoir.
Faire de la géopolitique en vous basant sur le mérite comme le faisait le père fondateur, mais surtout de ne plus donner de prime à l'impunité et d'éviter de protéger vos proches dans le mal triomphant et vous serez le digne président de tous les ivoiriens.
Oui pour la manifestation de la vérité, et pour cela, il faut tenir compte de tous les facteurs de la cause.
Aussi, monsieur le président , il est important et impératif que cette vérité ne soit pas sur un seul pied au risque d'être bancal et mal perçu pour un camp qui juge la procédure et ses droits bafoués, tant que l'enquête de votre camp n'est pas élucidée
Ainsi , pour le référendum et les futures consultations, il faut qu'on arrête la violation de notre loi fondamentale en favorisant le retour de nos compatriotes exilés dans une sécurité totale, la libération de tous les prisonniers politiques.
Sans oublier de mettre fin à la mission de Youssouf Bakayoko qui a déjà fini son mandat et qui en réalité ne devrait pas faire plus d'une élection générale, étant donné que vous êtes déjà élus pour votre dernier mandat, vous n'avez plus rien à craindre à ce niveau, mais tout sera à votre honneur.
Les élections étant à la base des conflits dans notre pays, il convient de tout faire pour tendre vers l’irréprochable, il n'y'a que ça qui peut ramener la confiance, qui n'est pas un vain mot mais une réalité, cela nous évitera la grogne des insatisfaits ce qui suppose que vous devrez revoir votre copie c'est à dire votre façon de gouverner pour être le président de tous les ivoiriens.
Cependant il convient de dire aux présidents africains que l'empathie réside dans la réciprocité entre le commandant en chef et son peuple, c'est de cette capacité que vient la sympathie. On récolte toujours ce que l'on sème.

Vive la Côte d’Ivoire réconciliée et apaisée.

Une contribution de Nestor Koffi

Ambassadeur universel de la paix,.
Officier de l'ordre du mérite agricole
Officier de l'ordre de la gastronomie française.
Membre du bureau politique du PDCI RDA.