Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara, la gabegie et la prison comme actes de gouvernance

Par IvoireBusiness/ Dégâts et Opinions - Côte d'Ivoire: Alassane Ouattara, la gabegie et la prison comme actes de gouvernance, Par Excellence Zadi.

Le Président Alassane Ouattara lors d'un message à la nation. Image d'archives utilisée à titre d'illustration.

LU POUR VOUS

SUITE DE NOTRE DOSSIER SUR ALASSANE OUATTARA : LA GABEGIE ET LA PRISON COMME ACTES DE GOUVERNANCE, PAR EXCELLENCE ZADI

Hier nous abordions le contexte historique de l'arrivée de Ouattara en Côte d'Ivoire. Comment il devient le tout PREMIER ministre de l'ère Houphouet Boigny. Et la mission qu'il avait reçue par ses mandats auprès du vieil Houphouet et de la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous allons aborder les actes que l'homme a posés dans l'accomplissement de cette mission de 1991 à la fin de 1992.

1-2: L'APPLICATION DU PROGRAMME
D'AJUSTEMENT STRUCTUREL
(1991-1992)

OUATTARA, le nouveau premier ministre forme son premier gouvernement qu'il baptise "gouvernement de technocrates", qu'il dit être capable de redresser une économie ivoirienne presque dans le coma. Or il la mettra sous perfusion. Aussi aux postes stratégiques de l'État (Douanes, régies financières, Port) il place ses hommes. Le programme avec lequel il débarque des fourgons du FMI, prévoyait la réduction, dans un premier volet, des dépenses de l’Etat à hauteur de 30%. La réforme structurelle, deuxième volet du PAS, incluait la privatisation des entreprises publiques de l'État de Côte d'Ivoire.

En effet, Alassane Ouattara, est en Côte d'Ivoire pour appliquer un plan directeur du FMI dont l'essentiel repose sur la privatisation. Il crée alors un comité de privatisation qui est rattaché directement à la primature. Ce comité passe des contrats leoniens, essentiellement avec de grosses entreprises françaises sans appel d'offres. Ainsi des entreprises publiques, jadis fleuron de l'économie ivoirienne aux heures des "trentes glorieuses ivoiriennes", sont cédées à 1 franc symbolique. Dans le secteur agricole, la Satmaci, Irho, la palmindustrie...sont vendues. La Sodeci et l'EECI sont vendues à Bouygues qui contrôle désormais l'eau et l'électricité. L'Office National des Télécommunications et son jumeau l'Office National des Postes sont vendus à France Télécom.

La Société Ivoirienne des Transports Maritimes (SITRAM), la SISA et leurs navires qui faisaient la fierté de la marine marchande Ivoirienne sont liquidés. Les sociétés disparaissent à jamais. Quant aux navires, nous ne connaîtront jamais à combien de francs CFA ont ils été vendus et qui les a acheté. La Régie Abidjan Niger (RAN) qui gère le rail ivoirien n'est pas épargné. À ses privatisations ou ventes il faut ajouter les licenciements massifs des travailleurs parce que soit les repreneurs compressent leurs personnels soit les travailleurs sont jetés à la rue parce que les entreprises qui les employaient n'existent plus.

Cette privatisation en cascade, surtout qui se faisait dans une opacité sans égale, parce que l'opinion publique ivoirienne ne savait vraiment pas comment étaient acquises les entreprises privatisées et qui en étaient les acquéreurs visibles, avait fait écrire au journaliste, feu Diegou Bailly Jérôme, un article intitulé :"ALASSANE VEND ET RACHÈTE" dans une enquête menée par le journal LE JOUR de l'époque.

Et selon une étude réalisée par le Groupe d'études prospectives (GDP ) pour évaluer les impacts des réformes, au économique et social, l'impact du Programme d'ajustement structurel a été très sévère dans notre pays. En effet, l'indice de la pauvreté a doublé, au niveau social, parce que l'application du programme a fait plus de chômage que d'emplois créés. Selon le GDP , le taux de pauvreté était passé de 5% à 20% entre 1993 et 1995 . Comme on le voit, une conséquence majeure du programme Alassane Ouattara. C’est un désastre le plan d’ajustement structurel.

Comme nous l'écrivions au début, le premier volet était de réduire les dépenses de l'État de Côte d'Ivoire de 30%. Déjà, les anciens gouvernements PDCI-RDA chantaient aux oreilles des IVOIRIENS que le secteur éducation/formation, engloutissait à lui seul, 43% du budget de fonctionnement, chaque année. Alors Ouattara, premier ministre, dans son plan de réduction des dépenses publiques va s'attaquer en premier lieu au secteur de l'éducation/formation, de l'enseignement et de la recherche.

En effet, à la fin de l'année 1991, Alassane Ouattara décide de prendre un arrêté ministériel pour réduire le traitement salarial des enseignants et des éducateurs du préscolaire au supérieur. Cet arrêté stipulait que "tout enseignant, éducateur du secteur public recruté à partir de 1992, aura son salaire réduit de 40% par rapport aux salaires de ceux recrutés avant cette période...".

Cette mesure est baptisée "raccrochage". Pourquoi raccrochage ? En effet, en 1976, suite à des revendications du Syndicat National des Enseignants du Second Degré de Côte d'Ivoire (SYNESCI), le président Houphouet Boigny avait pris une mesure de décrocher tous les traitements salariaux des fonctionnaires du secteur public éducation) formation de la grille de salaires de la fonction publique. Ainsi des catégories A aux catégories D, les salaires des fonctionnaires du secteur n'étaient pas arrimés à la grille de la fonction publique.

Cette mesure inédite créait deux catégories de fonctionnaires dans ce secteur. On avait donc une situation avec le raccrochage"à diplôme égal salaire inégal" ou des fonctionnaires de grades inférieurs étaient mieux payés que des fonctionnaires de grades supérieurs (parce que tout simplement ces derniers étaient raccrochés)... Cette mesure aura des conséquences dangereuses sur l'école ivoirienne...

Au niveau de l'Université et des lycées D'ABIDJAN, les étudiants et les élèves perdaient aussi leurs avantages. En effet, dès septembre 1992, une mesure de retrait des cars et des bus spéciaux de transport était prise ainsi qu'une autre autorisait la fermeture des restaurants universitaires dans les cités de Yopougon, Port Bouet, Abobo...Les seuls restaurants laissés ouverts, ceux du campus de Cocody, les Palmiers et celui de Mermoz étaient privatisés... À l'intérieur du pays, presque tous les internats des lycées étaient fermés purement et simplement.

Demain la suite avec,
II- OUATTARA, L'ANTI-DEMOCRATE ET LE HORS LA LOI(1992-1993)

Par Excellence Zadi