Côte d’Ivoire: vers un blocage du procès de Simone Gbagbo, estiment ses avocats

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Vers un blocage du procès de Simone Gbagbo, estiment ses avocats.

Mardi 31 mai 2016. Abidjan. Procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo au palais de justice d eYopougon.

Abidjan - Les avocats de Simone Gbagbo ont dénoncé mercredi des risques de blocage du procès de l'ex-première dame de Côte d'Ivoire, comme le rapporte l'agence France presse.
L'audience a été renvoyée à mardi prochain.

Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est quasiment à l'arrêt depuis le retrait fin novembre des avocats de la défense, allant de report et en report après des discussions de procédure.

"Ca ne va pas se poursuivre comme ca!" a lancé, à la sortie de l'audience au palais de justice d'Abidjan, le bâtonnier Claude Maintenon, un des avocats commis d'office à la défense de Mme Gbagbo fin décembre, pour remplacer ses précédents conseils qui avaient refusé de poursuivre leur travail.

"Vous ne pouvez pas nous constituer d'office sans nous donner les moyens de défendre l'accusée", a-t-il martelé.

Fin novembre 2016, Ange Rodrigue Dadjé, l'avocat de Mme Gbagbo, avait quitté la salle d'audience pour protester contre le rejet par le tribunal d'une demande de comparution de nombreuses personnalités de la crise ivoirienne.

L'actuelle équipe de défense estime notamment "ne pas être sur le même pied d'égalité avec l'accusation", à qui elle reproche de ne pas lui avoir transmis toutes les pièces en sa possession.

"Faux" a réagi le procureur Aly Yéo, "les pièces qui sont dans mes dossiers ont toutes été fournies à la défense."
La défense de Mme Gbagbo a annoncé une prochaine conférence de presse pour expliquer sa position.

Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", après une parodie de procès selon plusieurs organisations internationales de droits de l'homme. L'accusation n'a jamais pu apporter la moindre preuve de ses accusations contre elle. Malgré cela, elle a été condamnée à 20 ans de prison en 2015.
Des Ong comme Amnesty international dénoncent une justice aux ordres, dirigée dans un seul sens en Côte d'Ivoire. En effet, seuls les partisans du Président Laurent Gbagbo sont poursuivis ou inquiétés, tandis que les partisans d'Alassane Ouattara, pourtant indexés par plusieurs rapports des ONG d'être impliqués dans des crimes de sang, ne sont guère poursuivis.
Mieux, ils bénéficient de promotions dans la haute administration civile et militaire. Une prime à l'impunité selon plusieurs analystes.

Eric Lassale