Côte d’Ivoire: Soro Guillaume cherche une virginité politique qu’il ne trouvera jamais, Par PRAO YAO SERAPHIN

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Côte d’Ivoire. Soro Guillaume cherche une virginité politique qu’il ne trouvera jamais, Par PRAO YAO SERAPHIN.

Guillaume Soro, président de l'Assemblée nationale, lors de l'opération "je crush Soro" à son domicile d'Abidjan.

« La dignité, c’est le paratonnerre »
(Anne Barratin)

L’actuel président de l’assemblée nationale, Soro Guillaume, est en train de charmer les Ivoiriens, dans l’optique d’avoir leur suffrage à la prochaine élection présidentielle. Il multiplie les visites à l’intérieur du pays et dans les quartiers de la capitale économique. Il s’invite comme par extraordinaire, dans les fêtes de génération et chez les têtes couronnées. La vérité, c’est que le but inavoué de l’ex chef de la rébellion est de chercher une virginité politique, dans le seul dessein de paraitre fréquentable aux yeux des Ivoiriens. Dans cette réflexion, nous rappelons le passé trouble de l’actuel président de l’assemblée nationale, qui au demeurant, le disqualifie totalement, pour briguer la magistrature suprême de notre pays. Commençons donc, par rappeler les raisons qu’il a évoquées pour justifier sa rébellion contre la Côte d’Ivoire. Selon lui, certains ivoiriens voulaient spolier la nationalité aux frères du Nord « En effet le 19 Septembre 2002, de jeunes ivoiriens ont décidé de combattre cette autre bêtise humaine qu’est l’IVOIRITÉ au prix de leurs vies. Rétablir la dignité de tous les citoyens. Nul ne doit, en effet, être spolié de sa nationalité.…». Comme pour narguer les Ivoiriens, Soro Guillaume justifie avec fierté la tentative de coup d’Etat contre le régime de Laurent Gbagbo, dans la nuit du 19 septembre 2002. Pour lui, ce combat en valait la peine car « ses frères » étaient en passe de disparaitre. Et pour ces frustrations, Soro Guillaume et ses amis rebelles, ont tué, violé et assassiné des honnêtes citoyens qui ont eu le malheur d’être en zone centre, nord et ouest (CN0) de notre pays. Des gendarmes, des policiers, des militaires ont également été tués par une horde d’hommes étranges.

Aujourd’hui, le chef de guerre, devenu ministre, premier ministre et président de l’assemblée nationale, par la force des armes, cherche à compétir de façon civilisée comme s’il découvrait, par enchantement, la beauté des urnes. Les Ivoiriens n’ont pas encore oublié les crimes économiques (casses des agences de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest de Bouaké, Korhogo et Man) et les nombreux morts du fait de la barbarie de ses hommes. Au lieu de finir sa scolarité et postuler comme les jeunes de son âge, l’ex-séminariste a choisi d’emprunter un chemin peu conventionnel pour se hisser au sommet du pays. Selon lui, la meilleure façon de revendiquer pour « ses frères », était de prendre des armes. Et pourtant, le génocide des Guébié est bien réel. Laurent Gbagbo, le bété, n’a jamais pris les armes pour revendiquer une quelconque justice à un peuple dont le cœur continue de saigner. Il a préféré la voie difficile, celle où les convaincus d’une cause, ne cessent d’emprunter, pour aboutir à la noble sacralisation de la vérité. Felix Houphouët Boigny, le père de la nation, n’a jamais usé des armes pour mener son peuple à l’indépendance. Il en va de même du président Henri Konan Bédié, qui a abandonné le pouvoir, en 1999, pour éviter le bain de sang, à son peuple. Sous le régime actuel, la majorité des Ivoiriens se sent étranger dans leur propre pays, et pourtant, elle vit cette douleur en silence.

Dans une logique égoïste et egocentrique, Soro Guillaume sillonne le pays, non pour demander PARDON, pour ses actes, mais pour charmer ses bourreaux d’hier. Pour notre pays, il est plus que jamais nécessaire de prôner le pardon et la réconciliation. Cependant, cela ne signifie pas que les Ivoiriens ont oublié les atrocités de la rébellion de Soro Guillaume, au point de faire de lui, le futur président de la république. A sa place, j’organiserai des tournées dans toutes les contrées du pays pour demander publiquement pardon au peuple pacifique qu’il a endeuillé. Pour notre part, Soro Guillaume peut distribuer ses milliards à certains patriotes qui manquent de dignité et de conviction mais jamais il passera par nous, pour retrouver sa virginité politique perdue.

Une contribution de PRAO YAO SERAPHIN