Côte d’Ivoire: Macron tord le bras à Ouattara sur le métro d’ Abidjan

Par Afrique-sur7.fr - Côte d’Ivoire. Macron tord le bras à Ouattara sur le métro d’ Abidjan.

Dimanche 11 juin 2017. Paris. Le Président Alassane Ouattara reçu à l`Elysée par son homologue français Emmanuel Macron.

Le président de la Côte d’Ivoire, M. Alassane Ouattara est présentement en visite officielle en France. Il a rencontré Emmanuel Macron avec qui il a parlé du métro d’ Abidjan. Selon Jeune Afrique, le nouveau locataire de l’Élysée travaille bien protéger les intérêts Bouygues, l’entreprise chargée de réaliser le projet.

Macron se mêle de l’affaire du métro d’ Abidjan

En effet, la Côte d’Ivoire porte un projet de métro d’Abidjan. Celui-ci a été confié à un consortium dirigé par la société française Bouygues. Le prix de réalisation de ce projet est estimé à 1000 milliards de FCFA. Mais le début des travaux est bloqué par le président Alassane Ouattara qui estime les coûts particulièrement trop élevés.

Métro d'Abidjan Macron s'en mêle à sa rencontre avec OuattaraLe train urbain d’Addis Abeba, en Éthiopie, a par exemple coûté moins de 300 milliards FCFA. Même celui du Sénégal, à Dakar, est estimé à près de 500 milliards FCFA. Des groupes chinois prêts à reprendre le projet estiment le coût des travaux de moitié moins comparé à celui de l’entrepreneur français. Cette proposition a conduit le président Ouattara à demander au consortium de Bouygues de revoir à la baisse le coût du projet.

L’industriel français avait même fait le déplacement dans la capitale ivoirienne pour infléchir les positions sans succès. N’ayant pas donné suite aux nouvelles exigences du gouvernement ivoirien, le projet est resté gelé.

Le président français Emmanuel Macron, selon Jeune Afrique, a l’intention de défendre les intérêts du groupe français. La réception qu’il a accordée à Ouattara a pour objectif de débloquer le projet du train urbain d’Abidjan.

Le président Ouattara peut-il résister

Le président ivoirien qui avait l’intention de profiter de sa rencontre avec Macron pour solliciter un appui budgétaire à Paris se retrouve donc dans une difficile position. Si les travaux démarrent dans les prochains mois, cela voudra dire qu’il a cédé au coup de pression du président français en faveur de Bouygues. Et dans ce cas-là, les Ivoiriens se retrouveraient avec un métro bien plus couteux que celui des autres capitales africaines, une affaire de gnata.

Malgré son retrait de la distribution d’eau en Côte d’Ivoire, Bouygues est toujours un géant de l’économie ivoirienne. Cette entreprise contrôle l’exploitation du nouveau pont à péage et une grosse partie de production de gaz naturel en Côte d’Ivoire. C’est Bouygues, à travers sa filiale Forxtrot International, qui fournit les centrales électriques ivoiriennes.

En aout 2011, quelques mois après l’arrivée de Ouattara au pouvoir, la Banque Mondiale avait trouvé anormal le prix auquel la filiale de Bouygues vendait le gaz à l’État ivoirien. L’Institution dénonçait une trop grosse marge de bénéfice du groupe français au détriment de la Côte d’Ivoire.

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