Côte d’Ivoire : Ma réaction après le séjour de Soro à Paris, Par LE COACH KIRMANN

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d’Ivoire. Ma réaction après le séjour de Soro à Paris, Par LE COACH KIRMANN.

Le Coach Kirmann avec une délégation de l'URIF et de leaders de la Diaspora.

« Quand tu vois poisson sortir de l’eau, c’est qu’en bas c’est chaud »…Serges Kassy, toujours égal à lui-même, est bien sorti de la houleuse réunion de la Gare du nord de l’URIF (UNION des Réfugiés Ivoiriens de France) au sujet de la rencontre du Président avec le porte-voix de Soro…
Le proverbe se vérifie également, mais dans un autre registre (toujours ensanglanté) pour l’objet central de la réunion: Guillaume Soro, venu parler de Réconciliation à Paris alors qu’à sa base de Bouaké, le feu crépitait.
Ce voyage, lui- même, ne m’intéresse guère, mais le dégât et la suspicion qu’il a engendré dans la Résistance Ivoirienne de France mérite bien qu’on s’y attarde. Et c’est le point qui me fait réagir. En ai-je bien le droit ? C’est un autre débat. C’est bien par anticipation à ce genre de question que je me reconnais « Le Coach des Résistants disciplinés », parce qu’il s’agit bien d’un problème de discipline de groupe. Je ne suis pas membre de l’URIF donc je n’interviens pas entant que tel, mais l’URIF, bien avant la classification (étonnante?) de son président, était bien perçu et approuvé comme une association de Résistance à part entière et non une association entièrement à part de la Résistance. Sur ce point précis, je me donne le droit de réserve même si je suis tenté de demander des éclaircissements.
Je réagirai donc, non pas sur la base des rumeurs entendus par- ci, par là, mais avec du recul, fort des publications audio- visuelles des personnes impliquées et mieux, après avoir écouté attentivement ceux dont l’implication m’intriguait particulièrement.
J’ai lu dans les réactions d’une de nos meilleurs GOR, que « l’amitié n’a rien à voir avec l’analyse dans un cas comme celui qui incrimine des camarades de lutte ». Ce n’est pas souvent qu’il m’arrive de trouver à redire quand je lis les publications de notre chère camarade que je salue au passage, mais avec son indulgence, je voudrais dire que l’amitié sur une base de pensée, l’amitié tissée à partir d’observations réciproques par rapport à point central partagé comme la souveraineté, l’éthique, le Patriotisme, la religion, la famille, le sport, la musique…peut servir, non pas de preuve, mais de repère de fiabilité d’une information impliquant un ami ou un proche camarade de lutte.
Certes, ce ne sont pas tous les amis qu’on connait et ce ne sont pas tous les amis qu’on défend en toute occasion non plus. C’est pourquoi, j’insiste sur le mot « observations », source du rapprochement entre deux individus responsables.
Dans cet ordre d’idée, je ne prétends pas être le mieux placé pour parler des Réfugiés de France, ni des camarades qui la composent. Je suis néanmoins proche de cette association pour plusieurs raisons : ayant été Coordinateur du CRI- PANAFRICAIN, j’ai approché le bureau à plusieurs occasions. Ensuite ; en tant que Coach, nous avons organisé ensemble la cérémonie de commémoration en la mémoire du très regretté, l’Honorable Ben Soumahoro. Durant toute cette collaboration, « Zyeux de Coach » a observé. Lors de la première visite de condoléances au domicile de l’Ainée des enfants Soumahoro, les images encore dans mes albums peuvent témoigner de la diversité des courants de pensées dans cette organisation. Vous vous en ferez une idée en visionnant les quelques images choisies. (Deux Présidents de Partis Politiques : Le Ministre Éric Kahé et le patron d’IvoireBusiness Christian Vabé également Parrain de l'URIF, les Professeurs Balou BI et Diaby, le Président Baroan Michel, le Docteur BOGA Sako présiden de la FIDHOP, le journaliste Tiburce Koffi, les artistes Serges Kassy et ADJILO, Madame Marie Claude Boli…le Coach.
Plus tard, lors de la cérémonie, le cinéaste Sidiki Bakaba nous a rejoints ( encore qu’il ne peut se prévaloir du titre de réfugié du fait de sa situation déjà régulière en France)
Qui a fait quoi ? et de quoi je me mêle ?
Les camarades qui suivent mes publications ont sans doute remarqué que je me suis concentré sur l’ignominie, l’insulte au peuple de GBAGBO, la foutaise, que représente l’implication opportuniste, brutale et arrogante de Guillaume Soro dans le processus de Réconciliation des ivoiriens.
Par ailleurs, après avoir lu les déclarations des uns et des autres, j’ai cherché à rencontrer ceux dont l’implication me semblait improbable. Je voulais comprendre car, il n’y a que cette démarche que je trouve juste, tant il est dangereux de Balayer par une rumeur ou même une approche quelque peu maladroite d’un sujet aussi important que la réconciliation, tout le calvaire qu’ont souffert et souffrent nos camarades reconnus Pro- GBAGBO par les pouvoirs d’Abidjan et de Paris.
Sans donner un jugement de valeur sur le courrier du Président de L’URIF, je note qu’il a le mérite de révéler ce que nous aurions dû savoir et prendre en compte. Il y a des opportunistes partout, pourquoi la vague d’immigration suite à une crise en serait- elle dépourvue ? Quand on voit le nombre de naufrages au large de la méditerranée, on peut comprendre que l’occasion fut belle pour certains …
L’URIF n’est donc pas obligé d’être un conglomérat de LMP- FPI- GOR, UNG…soit, mais comme nous sommes convaincus de la proximité évidente de certains membres, comment ne pas réagir sur leur implication individuelle ? Certains se sont démarqués immédiatement, je n’y reviens pas non plus mais j’admets que cela ne m’étonne guère. Serges Kassy, « son affaire de GBAGBO », on ne tergiverse pas avec ça. Armand Iré et Jean Paul ORO ne me contrediront pas. La Ministre Ohouchi Clothilde a tôt fait de publier avec explication sa démission, qui pourrait s’en étonner encore ?
Dans le même registre, le Professeur BALOU BI a adressé un véritable « exposé »aux ivoiriens dans l’article publié dans « Ivoire Business » du jeudi 13 juillet 2017
Pour peu qu’on ait pris le temps de lire, toutes les réponses s’y retrouvent…Dans cette publication, nous avons découvert l’origine et la profondeur de l’engagement idéologique du Professeur, puis son rapprochement progressif vers le combat du Président GBAGBO. Avec ce qu’il a déjà enduré, il n’a pas ressorti la blessure morale facilement administrée par certains de nos camarades qui lui vouaient sûrement une grande confiance dans le combat, c’est leur droit, mais pour nous qui le connaissons depuis très longtemps avant la crise, nous avons trouvé cela très injuste.
C’est pourquoi, pour cette fois, j’aimerais revenir sur ce qui c’est passé réellement, le concernant.
En effet, je connais le Professeur depuis les années 80 à l’Université nationale de Côte d’Ivoire, sur les parquets des terrains de Basket d’Abidjan et dans les sélections Universitaires. Il était un des piliers de l’AUC Basket. Je jouais au Volley- Ball et le passeur de mon équipe était de sa promotion.
Le Sport Universitaire nous a donc rapprochés. Mais ce qui m’a fait découvrir l’esprit politique, ce sont les revendications estudiantines, notamment, la grève de 1981 (2) où je l’ai vu monter sans broncher dans le cargo militaire pour aller se faire bastonner à AKOUEDO, pendant que je demandais aux militaires de venir me chercher s’il est garçon. Il est revenus et ne s’est jamais rangé aux cotés de nos « amis » du MEECI » qui brassaient des millions sous nos yeux. Par notre ami commun, j’ai eu de ses nouvelles depuis Paris jusqu’à ce que j’apprenne qu’il a été incarcéré au Nord.
Une fois à Paris, les camarades qui se précipitent sur les personnalités ivoiriennes s’en sont entourés au point où je n’ai discuté avec lui qu’une fois la formation de l’URIF lancée.
C’est lui qui m’a contacté et nous avons conçu ensemble, le logo, les cartes de membre, les banderoles …
Nous avons souvent discuté de la résistance et il fait partie (révélation) des Coachs du Coach.
Le Professeur Balou Bi est connu pour sa rigueur, il est très méticuleux sur les programmations de ses activités, aussi bien personnelles que collectives. Les différents projets que nous avons mené ensemble m’ont donné l’explication d’avoir su concilié, en son temps, les études, le sport de haut niveau, les cultes dans un Campus bouillonnant d’activités extra- sportives.
Une telle personnalité, qui ne laisse rien au hasard sauf à Dieu ne saurait compromettre des années de souffrance par je ne sais quelle réconciliation aux côtés d’un SORO, qui aurait pu être son étudiant.
Ici à Paris, j’en suis témoin, il a refusé de voir le Ministre BACONGO, avec qui il a travaillé à ABIDJAN.
Vous l’avez noté, il était basketteur, un sport collectif où les 5 fautes individuelles d’un maillon important d’une équipe peuvent avoir de graves conséquences sur le score final. Si cela peut vous aider à comprendre…et si cela ne vous suffisait pas, sachez aussi que la réussite dans un sport collectif commence par savoir observer une discipline d’équipe. Dans le cas d’espèce, le Club, c’est l’URIF, et la sélection : la Résistance. Un Vice-Président (parce que le Professeur BALOU BI est Vice-Président et non Secrétaire général comme certains l’ont écrit), s’il est discipliné, co- assume les fautes du bureau auquel il appartient. S’il est discipliné, ses réserves, il les porte selon les statuts qui régissent son association.
Devant le fait accompli, chaque membre a agi selon son tempérament…
D’où vient qu’un Membre fondateur, encore capable de redresser l’association et en refixer les orientations devrait quitter le navire des réfugiés sans repère dans un pays aussi versatile avec la question de souveraineté ?
Évitons de choquer des camarades déjà choqués. Soyons Responsables. Que doit encore souffrir un Professeur, qui n’a jamais bénéficié d’une nomination politique, pour gagner la confiance de ses pairs ?
Le mal que nous avons eu, à structurer le mouvement et à lui donner une déontologie devrait nous interdire certaines envolées suicidaires. Quand on a tout agencé pour s’installer dans l’indiscipline et dans l’anarchie, on doit pouvoir se contrôler en épargnant les rares personnes ressources qui nous restent. Les leçons de disciplines individuelles n’ont pas d’amphithéâtre aujourd’hui … Tous les corps sont minés. Nous n’avons aucun moyen de pression car aucun engagement individuel n’a été pris par les résistants non affiliés à un Parti Politique ou ce qui en reste. Voilà où nous en sommes arrivés et ce n’est pas faute d’avoir alerté l’opinion.
Professeur, tu as le soutien et la confiance du COACH
« Un jour, il fera jour »

Une contribution du Coach Kirmann