Côte d’Ivoire : Les travaux du métro d’Abidjan lancés par Ouattara et Macron

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Les travaux du métro d’Abidjan lancés par Ouattara et Macron.

Abidjan le 30 novembre 2017. Les Présidents Alassane Ouattara et Emmanuel Macron ont lancé ce jeudi les travaux de construction de la Ligne 1 du Metro d’Abidjan.

Les présidents Ouattara et Macron ont officiellement ouvert le 30 novembre les travaux du métro d'Abidjan, en marge du 5e sommet Union africaine- Union européenne.
Initialement annoncé en 2019-20, c'est désormais en 2022 que le métro d’Abidjan sera opérationnel.
C’est à l’occasion d’un trajet symbolique en train reliant Plateau à Treichville, en lieu et place d’une pose de première pierre, que les président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron ont officiellement lancé les travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan le 30 novembre, accompagnés du Vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan, du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb.

Arnaque ou offre financière sans précédent

Le financement du Metro d’Abidjan montre une opération qui ressemble à une arnaque, selon plusieurs analystes : « on lit que la France vient d'accorder à la Côte d'Ivoire une aide de 2,1 milliards d'euros. Une partie de cette aide, sera consacrée au projet du métro d'Abidjan à hauteur de 1.4 milliard », disent ces derniers.
Selon les médias français, le capital de la Société de Transport Abidjanais sur Rail, (STAR) chargée d'exploiter le fameux métro, est désormais aux seules mains des sociétés françaises (Bouygues ; Kéolis/Sncf ; Alstom et Thalès) depuis l’éviction des deux sociétés Coréennes (Hyundai Rotem et Dongsan engineering et Dongsan engineering). La boucle est ainsi bouclée. Pour les détracteurs du metro d’Abidjan, la Côte d’Ivoire est un panier percé car à peine une dette lui est-elle rétrocédée, qu’elle en crée une autre, Le 26 juillet 2012, la France a annulé plus de 3 milliards de la dette de la Côte d’Ivoire. Le montant annulé correspond à plus de deux fois et demie le coût estimé du train qui va traverser Abidjan. Malgré cette annulation, voici le pays en train de quémander et de s'endetter davantage ».

Une brève comparaison du coût du kilomètre des ouvrages de même nature, montre que le kilomètre de train du métro d'Abidjan coûte presque 37 millions d'euros, alors que le kilomètre de celui du métro d’Éthiopie vaut 5 millions de dollars.

COMPARAISONS

ETHIOPIE. En effet, le train qui relie la capitale Ethiopienne, Addis-Abeba à la capitale de Djibouti distant de 756 kilomètres Coûte au total 3 400 000 000 $, soit 4 629 630 $ le kilomètre.

NIGERIA. Le premier TGV en Afrique de l’Ouest allant de la capitale économique du Nigéria, Lagos à la ville de Kaduna au nord du pays distant de 200 kilomètres. Coût 8 490 000 000 $. Soit 4 250 000 $ le kilomètre.

MAROC. Le TGV marocain Tanger-Rabat de 200 kilomètres a coûté environ 2 100 000 000 €. Soit 10 500 000 € le kilomètre.

CÔTE D’IVOIRE. Enfin le fameux train urbain baptisé métro d’Abidjan d’une longueur de 38 kilomètres. Coût estimé 1 400 000 000 €. Soit 36 842 105 € le kilomètre.

Les trains Éthiopien et Nigérian ont été construits par des sociétés chinoises "la China Railway Group et China Civil Engineering Construction Corporation", tandis que le TGV marocain et le train urbain abidjanais sont ou seront réalisés par la SNCF. Ces variations de coût qui semblent inexpliquées confirment la thèse de l'arnaque ?

Malgré cela, le Président Alassane Ouattara s’est réjoui de l’excellente relation franco-ivoirienne dont l’un des fruits est ce projet de train urbain. « La France vous a proposé une offre financière sans précédent. Avec 1,4 milliard d’euros, c’est l’effort le plus important que la France ait jamais réuni au démarrage d’un projet de transport urbain à l’étranger », a assuré Emmanuel Macron.
Financé à 100% par la France – à hauteur de 1,4 milliard d’euros -, le premier tronçon de 37,5 kilomètres reliera la commune d’Anyama au nord à Port-Bouët dans le sud d’Abidjan en 50 minutes, s’arrêtant à 20 stations.
Nouveau report jusqu’en 2022
Alors que le projet avait été plusieurs fois reporté, le train urbain d’Abidjan ne sera opérationnel qu’à partir de 2022. La mise en service avait précédemment été annoncée en 2019-20.
Un consortium de groupes français a été retenu pour réaliser les travaux : Bouygues Travaux Publics pour le génie civil, Colas Rail pour les voies et systèmes, Alstom pour les rames et la signalisation et Keolis (filiale de la SNCF) pour l’exploitation et la maintenance. Des études complémentaires sont en voie de finalisation.
Le projet a été revu à la demande de la partie ivoirienne qui a souhaité avoir un train répondant aux normes technologiques de dernière génération, tout en respectant l’environnement. Les capacités de transports ont également été augmentées, passant de 300 000 voyageurs par jour à 500 000.

Le "Métro" d’Abidjan en 10 chiffres

- 37 km de tracé de Anyama Centre – Station Aérocité (Port-Bouët) vont constituer la Ligne 1
- 20 stations
- 21 ponts rail-route
- 1 pont viaduc sur la Lagune Ebrié
- 40 passerelles piétonnes
- 2000 travailleurs ivoiriens mobilisés
- 500 000 passagers par jour et 1 million à l’horizon 2020
- 918,34 milliards de F CFA, coût de construction de la Ligne 1
- 80 km, vitesse de pointe du train urbain
- 50 minutes, durée du trajet complet Anyama Centre - Aérocité

Mireille (Mimi) Kouamé