Côte d’Ivoire : les agents de la société publique de pétrole maintiennent leur grève illimitée après une Assemblée générale

Par APA - Côte d’Ivoire. Les agents de la société publique de pétrole maintiennent leur grève illimitée après une Assemblée générale.

© Autre presse par DR. Restructuration de Petroci : « grève illimitée » des agents pour exiger « un plan social ».

Les agents de la Société nationale des opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci) qui réclament un plan de sauvegarde de leurs emplois après la privatisation de la branche des stations-services de la structure publique au profit de Puma Energy, ont décidé lundi du maintien de leur grève illimitée, à l’issue d’une Assemblée générale.

L’Assemblée « décide du maintien du mot d’ordre de grève jusqu’à satisfaction des revendications », a déclaré le porte-parole des délégués du personnel, Ange Didier Koutouan, au terme d’une réunion qui a duré de 14h à 18h à la Bourse du travail de Treichville, dans le sud d’Abidjan.

Le Syndicat national des travailleurs des entreprises pétrolières de Côte d’Ivoire (Syntepci), dont est affilié le personnel de Petroci Holding, a lancé le 29 juin dernier une grève illimitée pour revendiquer un plan social en faveur des agents après la cession du réseau des stations-services, une future structure en création.

En dépit de l’assurance de la direction générale de Petroci de garantir les emplois, le personnel exige une consignation des décisions dans un procès-verbal avant de lever le mot d’ordre de la grève. Réunis dans l’auditorium de la Bourse du travail, quelque 200 agents visiblement remontés, ont insisté sur la nécessité de la mise en place d’un plan social en vue de permettre des départs négociés.

Le secrétaire général du Syntepci, Jérémie Wondjé, a déploré que des travailleurs grévistes soient remplacés par des agents temporaires, menaçant de durcir le mouvement. Il a en outre demandé le « retrait immédiat des cahiers de pointage à l’entrée de la Petroci» et les sites de travail eu égard à la situation de grève.

M. Wondjè a appelé tous les agents des centres emplisseurs à lever l’ancre et à « fermer le poste source de Vridi (sud Abidjan) » servant à fournir des milliers de litres de carburant à de grandes entreprises et à des groupes industriels.

L’accord de transfert des stations-services de Petroci au profit de Puma Energy a été signé le 5 mai 2017 entre les deux entités. Ce protocole consacre une cession des actifs à NewCo, une structure en cours de création qui gérera ce patrimoine. La cession devrait se faire dans un « délai indicatif » de trois mois à compter de la date de signature.

Pour le personnel, « c’est une orientation de l’État de Côte d’Ivoire et les agents ne peuvent pas aller contre une orientation stratégique. Mais, ce que les agents veulent, c’est que le code de travail soit respecté. Quand il est question de transfert ou de cession, l’ensemble des travailleurs de ces unités partent dans la nouvelle entreprise », a soutenu Ange Didier Koutouan.

Cette cession qui fait suite à la chute des cours de l’or noir, il y a trois ans, a lieu dans le cadre d’une joint-venture dans laquelle l’apport de Petroci porte sur le réseau de stations-services. La société publique d’opération pétrolière devrait détenir 20% du capital.

Le personnel de Petroci Holding a annoncé mardi un « piquet » devant le siège de la société à partir de 9 heures GMT dans le cadre de la poursuite de son mot d’ordre de grève.

PIG/ap/ls/APA