Côte d’Ivoire: le procès de la BCEAO contre le Président Gbagbo et 3 de ses ministres, renvoyé au 21 mars

Par Ivoirebusiness - Côte d’Ivoire. Le procès de la BCEAO contre Gbagbo et 3 de ses ministres renvoyé au 21 mars

Le Président Laurent Gbagbo au cours d'une audience à la CPI.

Alors que les auteurs des braquages des agences de la BCEAO en 2003, de Bouaké, Man, et Korhogo, tous issus de la rébellion des Forces nouvelles de Guillaume Soro, et où des centaines de milliards de Fcfa avaient été dérobés, courent toujours et ne sont nullement inquiétés, le procès dit de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) contre le Président Laurent Gbagbo et trois de ses ministres a été renvoyé, lundi, au 21 mars prochain pour «comparution de toutes les parties et pour retenue », a appris IvoireBusiness de sources judiciaires dans la capitale économique ivoirienne.

Selon ces sources, le report a été demandé par les avocats du Président Laurent Gbagbo.

Laurent Gbagbo et autres, sont accusés par le Ministère public pour « vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires ; complicité de vol en réunion par effraction ; destruction d’une installation appartenant à autrui ; détournement de deniers publics ».
En réalité, il est reproché au Président Laurent Gbagbo, alors Président légal et légitime, élu par le peuple et investi par le Conseil constitutionnel, d'avoir réussi à déjouer l'asphyxie financière de son régime en pleine crise post-électorale, afin de payer les salaires des agents et fonctionnaires de l'Etat de Côte d'Ivoire, au moment où la communauté internationale organisait l'asphyxie financière de son régime au profit de son rival Alassane Dramane Ouattara, alors reclus à l'hôtel du Golf.
Le Président Laurent Gbagbo avait réussi à sécuriser fin janvier 2011, alors que la crise postélectorale ivoirienne battait son plein, plus de 50
milliards de FCFA des caisses de la BCEAO, convoités également par la Force française Licorne, laquelle était venue prendre possession de cette somme dans les coffres de la Banque, mais était repartie les mains vides.

Le Président Laurent Gbagbo, son Premier ministre Aké N’gbo et ses ministres Désiré Dallo (Economie et finances), Katinan Koné (Budget) sont poursuivis par le régime d'Alassane Ouattara, pour ‘’braquage’’ de l’agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011.
Une suite logique de la justice des vainqueurs qui a cours en Côte d'Ivoire, où seuls Laurent Gbagbo et ses partisans sont jugés, alors que les partisans du chef de l'Etat Alassane Ouattara ne sont nullement inquiétés.

Les huissiers de justice Antoine Oulaï Crépin, Yacouba Kéïta, Edmond Amonh Loesse, Gnéplé Séri, Kouadio Brou, André Marie Té Beignand et Lucien Séka Monney qui ont dressé les procès-verbaux de constat après ce ‘’ braquage’’ sont également poursuivis pour « complicité ».

L’affaire appelée pour la première fois le 7 juillet puis reportée au 21 juillet, a été renvoyée au 20 octobre dernier, puis au lundi 7 mars 2016 pour « comparution de toutes les parties et retenue ».

Eric Lassale