Côte d’Ivoire/ Assemblée nationale : Affi N’guessan seul sans groupe parlementaire

Le président d’une tendance minoritaire du Front populaire ivoirien a du mal à créer un groupe parlementaire à l’assemblée nationale en Côte d'Ivoire.
En effet, Pascal Affi N’guessan, député de Bongouanou, se retrouve seul au parlement sans groupe parlementaire alors que les 255 députés siégeant à la séance plénière du mercredi 5 avril 2017 ont pu se repartir en six groupes parlementaires.
Il a été incapable de former un groupe parlementaire où dans rejoindre un.
Il se retrouve seul face au groupe parlementaire du Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara (129 membres), du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de Konan Bédié (89 membres), de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) de Mabri Touakeusse (9 membres), de Agir pour le peuple (9 membres), de Vox populi de Yasmina Ouegnin (9 membres), et de Nouvelle vision (9 membres).
Mais selon Affi, sa solitude est stratégique : « Compte tenu du nombre que nous constituons (sa tendance a 3 députés, insuffisant pour créer un groupe parlementaire), j’ai estimé qu’il était plus pertinent et tactique que je sois libre d’appartenir à quelque groupe parlementaire que ce soit, pour que je sois libre de mes interventions conformément à la ligne du parti. Dans un groupe parlementaire composé de plusieurs personnalités diverses, avec qui on ne partage pas forcement les mêmes visions…je veux être libre de défendre les positions du FPI. Donc j’ai choisi de ne pas appartenir à quelque groupe parlementaire que ce soit ».
Mais selon plusieurs analystes, c’est le signe de la marginalisation d’Affi N’guessan et de l’échec de sa politique « d’entrisme » qui consiste à collaborer avec le pouvoir dans le cadre d’une opposition conviviale, cooptée par le régime.
A l’opposé du FPI de Laurent Gbagbo dirigé par Aboudramane Sangaré, qui est la principale formation d’opposition en Côte d’Ivoire et qui continue de lutter pour la réinstauration de la démocratie et de l’Etat de droit, des acquis aujourd’hui disparus sous le régime d’Alassane Ouattara.

Eric Lassale