Affaire Antoine Meho : Déclaration de l’UNION POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE WÊ (USPWÊ)

Par IvoireBusiness - Affaire Antoine Meho. Déclaration de l’UNION POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE WÊ (USPWÊ).

Antoinette Meho.

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Déclaration

Un des objectifs de la coalition militaro politique sous régionale et internationale qui a porté, par la force, le régime Ouattara au pouvoir en avril 2011 est l’occupation de la région forestière de l’ouest, notamment les régions du Cavally et du Guémon. Cet objectif est en voie d’être largement atteint. La plupart des mercenaires de la sous région venus participer à cette guerre d’installation ne sont pas retournés chez eux. Beaucoup d’autres sont venus les rejoindre. De sorte qu’entre les deux recensements généraux de la population et de l’habitat RGPH 1998 et RGPH 2014, la population des deux régions est passée de 839.366 à 1.319.376 habitants, soit une augmentation de 540.010 habitants constituée essentiellement de populations burkinabés, soit un taux de croissance de 64.33%.
Ce processus d’occupation se fait dans une violence inouïe. Tout le monde se rappelle les massacres de Guitrozon, de Petit Duékoué (141 morts en 2005), de Duékoué Carrefour (plus de 800 morts le 29 mars 2011), de Nahibly (environ 230 morts le 20 juillet 2012) planifiés et exécutés pour faire fuir de terreur le peuple WÊ en exil et occuper ses terres. Tout le monde se rappelle les villages entiers, campements et enclos sacrés, vandalisés, pillés, détruits pour dissuader les retours d’exil.

Aujourd’hui, tout est mis en œuvre pour détruire et effacer tous les éléments de preuves des crimes et de génocide du peuple WÊ. De nombreux charniers ont été exhumés et effacés en toute discrétion. Il a fallu une vigilance et une mobilisation particulières des populations de Duékoué pour faire avorter les tentatives récurrentes d’exhumation de la dizaine de charniers de Duékoué Carrefour. Tout témoin crédible des massacres du Cavally et du Guémon est en permanence dans l’œil du cyclone. C’est ainsi que le jeune Gnonsian Saint Joël dit petit Bahi, rescapé et témoin oculaire du massacre de Nahibly du 20 juillet 2012 a été traqué, arrêté et tué dans la nuit du 30 au 31 décembre 2013.

Madame Mého Antoinette, représentante en Côte d’Ivoire de l’Ong « Solidarité Peuple WÊ » aux USA et en Europe, reconnue comme dépositaire de banque de données sur les crimes et génocide WÊ, collaboratrice de l’avocate du Barreau de Paris Maître Habiba Touré, témoin à décharge pour le Président Laurent Gbagbo à la CPI, vient d’être arrêtée et déférée à la MACA. Madame Mého aurait, selon les sources proches du dossier, participé au financement de l’attaque armée de la résidence du Chef d’Etat Major des Frci, le Général Bakayoko, à Séguéla.

La situation des occupants du Mont PEKO, population estimée à 27.000 adultes et 10.000 enfants, composées de 90% de Burkinabés, 5% d’allochtones et de 5% de ressortissants de la CEDEAO reste encore et toujours particulièrement préoccupante.
Le peuple Wê a vraiment peur que ses bourreaux encore armés ne se transforment en une colonie de peuplement officielle et définitive de ses villages et terres, colonie qui sera très certainement une bombe à retardement dans les villages alentours du mont Péko et dans toute la région.

L’Union pour la Sauvegarde du Patrimoine WÊ (USPWÊ) prend à témoins la Communauté nationale et internationale, estime nécessaire de résorber les sources de conflits pour la paix et la réconciliation. L’USPWÊ demande la libération immédiate de Madame Mého Antoinette, une dame dont le mari à la retraite peine à nourrir au jour le jour sa famille ne saurait financer une action armée.

Fait à Abidjan le 18 août 2016
Pour l’USPWÊ, le Président NAÏ DOHO Robert