Afrique du Sud: Xénophobie et amnésie populistes. A qui la faute?

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Afrique du Sud: Xénophobie et amnésie populistes. A qui la faute?

Des Zimbabwéens quittent la banlieue de Durban pour regagner par le bus leur pays en raison des violences xénophobes, dimanche. © Rogan Ward / Reuters/REUTERS.

Ce qui se passe dans le pays dont le drapeau porte les couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de l’unité, n’est pas nouveau. L’origine ou les origines pourraient être là où nous soupçonnons souvent le moins. La haine, les agressions et les assassinats contre les étrangers africains en Afrique du Sud sont devenus une monnaie courante depuis les années 1990. Mais, le mutisme des autorités qui se succèdent à la tête de l’état depuis la chute l’apartheid primaire, a permis aux criminels de vaquer à leurs occupations de façon ouverte, sous les flashes des caméras classiques et des gadgets modernes.

DES ORIGINES DES CRIMES DES NOIRS CONTRES D’AUTRES NOIRS

Ici, nous ne venons pas faire l’apologie de ce qui se passe sous nos yeux; nous faisons une analyse froide et objective pour situer les responsabilités des crimes qui secouent cette autre nation du continent africain, Sud Afrique qui est la seconde puissance économique dudit continent en proie aux guerres de toutes sortes.
Il est vrai que la sortie de prison de l’icône Mandela et sa prise de pouvoir (11 février 1990 et 10 mai 1994) ont donné un espoir sans prix aux noirs et en particulier aux sud-africains. Mais, il y’a lieu de reconnaitre qu’en un mandat, « le sage » ne pouvait pas panser toutes les plaies de la société. La réconciliation nationale et ses soubresauts ont consommé du temps, beaucoup de temps. Peu de temps et surtout peu d’argent a été réservé à l’éducation, à l’insertion sociale des noirs (habitat, travail, etc.) Nous rappelons ici un fait, celui de l’éducation au temps de la lutte contre l’apartheid. Le livre était vu comme un moyen de domination. Il fallait donc déchirer le livre, il fallait refuser d’aller à l’école, etc. Le système, l’apartheid aussi ne permettait à ceux qui faisaient le forçat d’apprendre d’avoir accès à des cours normaux. Ainsi, des leaders comme Jacob Zuma, l’actuel président, apprendront ce qu’ils savent aujourd’hui depuis leurs cellules de prison ou en contact avec les quelques têtes qui ont appris à lire et à écrire. Cette logique « de ne pas s’aliéner avec le livre d’autrui » demeure encore très ancrée dans beaucoup de milieux noirs. Certains noirs pensent encore que l’arrivée de présidents noirs au pouvoir va leur donner automatiquement un travail et un toit. A ce niveau, il faut dire que l’autorité a grandement échoué. Rien ou très peu a été fait pour promouvoir la valeur des études et du travail de Nelson Mandela au polygame Jacob Zuma. Le panafricaniste Thabo Mbeki aurait sans doute mieux fait. Nous ne saurons répondre positivement en sa faveur ou le mettre dans le même sac que son successeur qui l’a court-circuité au nom de quelques fausses promesses venues de l’Ouest (un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, par exemple). Dans son sale boulot, Zuma a également fait usage de la fibre ethnique au sein de l’African National Congress (le Congrès National Africain) pour dégager celui que toute l’Europe et les Etats-Unis de Barak Obama accusaient d’être trop proche du Président ivoirien Laurent Gbagbo qui était devenu pour la France, l’empêcheur de tourner en rond à abattre. Les townships ont continué à se multiplier au lieu de disparaitre comme l’espéraient la majorité des noirs qui ont survécu aux crimes du pouvoir blanc. Les différents gouvernements de Nelson

Une victime en flamme sous le regard d’un policier impuissant face à la situation
Mandela au polygame Zuma ont tendu la main à la diaspora pour venir donner son expérience à la nation qui revenait enfin à la majorité. Quant aux blancs, beaucoup ont choisi de se retirer dans leurs ranches faites à l’américaine. Ils sont barricadés par des murs et des barbelés électriques. Les compatriotes d’Eugene Terre Blanche, le suprématiste sud-africain blanc, restent très lourdement armés et les différents chefs de l’état sud-africains les laissent «tels qu’ils sont» pour ne pas être vu comme des hommes qui installent un apartheid dans lequel le noir serait le dénominateur supérieur. En tout, ce que les noirs au pouvoir ont créé un «apartheid secondaire». Ceci consiste à l’enrichissement légal ou non et vertigineux de la classe noire au pouvoir et la famille immédiate pendant que la grande majorité des noirs qui s’alignent pour les maintenir au pouvoir, croque du mort chaque jour pour trouver à manger, à dormir et à se vêtir. Les crimes se multiplient sous Jacob Zuma qui n’a d’yeux que pour la prochaine jeune fille à prendre pour renforcer le nombre de femmes dans son harem (il a officiellement quatre femmes). Avec l’ignorance généralisée, les noirs sud-africains se trompent d’ennemis. Le refus d’apprendre qui est très ancré dans ce milieu relève des noirs eux-mêmes aussi. Car, ce n’est pas parce que Jacob Zuma est devenu leur président nonobstant son inculture et l’absence criarde d’instruction chez lui que tout le monde va le citer en exemple. Il y’a des exceptions dans la vie. D’ailleurs, Jacob Zuma est arrivé au pouvoir de façon maladroite (voir plus haut). Le sud-africains ne comprennent pas que les étrangers noirs ouvrent de petites boutiques et de petites entreprises pour se prendre en charge. Ils ne sont pas subventionnés par l’état. Ils économisent à partir des maigres salaires qu’ils reçoivent pour changer de fonctions et de vies. La meilleure façon d’apprendre serait de les approcher et de se renseigner. Mais, avec une paresse qui leur est propre, les autochtones refusent de faire «les sales boulots» que font les étrangers. Le manque de volonté chez les autorités de diffuser la vraie histoire (sur les télévisions, en langues locales et Anglais, les réseaux sociaux, les chefs de quartiers et locaux) de cette grande nation pour que les noirs qui sont dans une frustration dont les origines sont loin d’être l’arrivée des autres Africains noirs au sud, constitue l’une des épines dorsales des assassinats commis et diffusés à longueur de journée dans le monde entier.

DES SOLUTIONS POUR ENDIGUER LES VIOLENCES CONTRES LES ETRANGERS

Nous osons croire que l’Union Africaine (UA) nous fera mordre notre langue en devenant une vraie organisation qui agit de façon ferme lorsque le droit de l’homme et surtout le droit premier : le droit à la vie est ôté de la manière que nous voyons dans le pays de Jacob Zuma. Elle, l’UA doit prendre des mesures disciplinaires contre ce président et sa nation qui se permettent tout sauf le respect de la vie. Ainsi, nous exigeons que la Sud-Afrique dédommage toutes les familles qui ont perdu des ressortissants et surtout les familles endeuillées. Il faut qu’avant l’UA, les nations africaines concernées ou pas par les crimes des actes barbares arrêtent les relations diplomatiques avec la nation de Jacob Zuma. Les compagnies sud-africaines doivent être amenées à fermer leurs portes ou même au pire elles doivent être nationalisées sur le reste du continent africain. « La nation arc-en-ciel » doit être bannie de tous les jeux africains jusqu’à ce que des solutions claires et durables soient trouvées. L’autorité sud-africaine devra mettre en place un système de formation et d’information qui permettra à ces citoyens d’apprendre leur histoire. Il faut leur dire qu’ils n’ont pas été les seuls à combattre l’apartheid primaire ou le blanc assassinait le noir. Ces quelque mesures et bien d’autres panseront les plaies entre les nations, entre sud-africains et les autres Africains noirs, puis elles redonneront à l’Afrique de sud son image de grande nation. Ce sera à ce prix, vraiment à ce prix seulement que la page sera tournée. Sinon, les sud-africains de la diaspora (ailleurs en Afrique) paient déjà le prix du désordre politico-social qui règne au sud. Au Nigeria, au Congo Brazzaville, au Zimbabwe, pour ne citer que ces deux pays, les sud-africains sont sommés de rentrer chez eux.

Une contribution de Sylvain De Bogou

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