Respect strict de la Constitution/ Pressions américaines sur Ouattara - Claire McCaskill, sénatrice du Missouri : « John Kerry a été mis au courant ». « Christian Vabé bientôt reçu par Barack Obama »

Par Aujourd'hui - Respect strict de la Constitution/ Pressions américaines sur Ouattara - Claire McCaskill, sénatrice du Missouri : « John Kerry a été mis au courant ». « Christian Vabé bientôt reçu par Barack Obama ».

Une de Aujourd'hui du 20 avril 2015. Claire McCaskill, sénatrice du Missouri, avoue les pressions américaines sur OUATTARA.

Principale instigatrice de la rencontre entre une délégation de ressortissants Ivoiriens et un pools de sénateurs américains au Sénat, Claire McCaskill, sénatrice de l’Etat du Missouri a envoyé, jeudi 10 avril, une note à la délégation pour l’informer que le secrétaire d’Etat John Kerry a été officiellement informé des événements en Côte d’Ivoire ainsi que du projet du chef de l’Etat de modifier la constitution pour se rendre éligible.

Claire McCaskill, sénatrice du Missouri
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est donc informé de la réalité des événements qui se déroulent en Côte d’Ivoire et du projet de Ouattara de passer en force sur l’article 35 qu’il ne veut plus voir modifier, puisqu’il évoque une jurisprudence qui lui permettrait à nouveau de briguer la présidentielle de 2015. Ce n’est pas le journal Aujourd’hui qui l’affirme mais la sénatrice américaine du Missouri Claire McCaskill qui avait rendu possible le projet d’échanges entre un pool de sénateurs américains et une délégation ivoirienne vivant aux Etats-Unis où ceux qui la composent sont les leaders du rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire-Alternative crédible (RPCI-AC). Le 10 avril dernier, la sénatrice du Missouri a posté une note à l’endroit de la délégation ivoirienne, l’assurant que le chef de la diplomatie américaine a été officiellement mis au courant. Et les documents fournis par la délégation lui ont été remis. Le 26 mars, la délégation ivoirienne avait été en effet reçue au Sénat américain où elle avait expliqué à plusieurs sénateurs américains dont l’ancien candidat malheureux à la Maison blanche John Mcain les risques d’une guerre civile qui planaient à nouveau sur le pays en raison de la volonté de Ouattara de se maintenir au pouvoir alors qu’il n’est pas éligible au regard de l’article 35 de la constitution ivoirienne. Documents à l’appui, ces ivoiriens qui connaissent comment fonctionne la politique américaine et la règle du lobbyng qui va avec, avaient également sollicité le pool pour rencontrer le secrétaire d’Etat et le président américain lui-même Barack Obama. Avant de mettre fin à la rencontre, les sénateurs américains avaient promis d’acheminer les documents au chef de la diplomatie américaine pour l’informer. C’est donc ce qui vient d’être fait. Selon les responsables de la RPCI-AC qui attendent maintenant que leur soit notifiés le jour et l’heure où ils seront reçus par le président américain, la sénatrice Claire McCaskill a tenu sa promesse. « Cela augure de bonnes choses », a estimé Christian Vabé, le président du RPCI-AC qui lui vit en France. Une vaste opération de communication et d’informations de décideurs étrangers, notamment occidentaux, se poursuit dans les différents pays qui ont une influence réelle sur la politique ivoirienne. « Et cela se passe bien », a commenté une source proche du dossier. Selon celle-ci, « tant que c’était le FPI, les gens pouvaient nous soupçonner de vouloir revenir au pouvoir pour nous venger. Mais aujourd’hui, c’est parmi ceux qui étaient au pouvoir que proviennent les reproches et les attaques de mauvaise gouvernance ». Les quatre candidats du PDCI refusant de s’aligner sur l’appel de Bédié à entériner l’appel de Daoukro ont en effet séjourné en France et aux Etats-Unis pendant de nombreuses semaines. Si l’ancien président de la commission dialogue, vérité et réconciliation est, lui, rentré au pays tout comme le député de Port-bouët, Bertin Kouadio Konan, en revanche l’ancien ministre des affaires étrangères Essy Amara est encore dans l’hexagone où il continue de rencontrer « des personnalités de premier plan en France et à l’ONU », assurent ses partisans. D’autant plus que les candidats à l’élection présidentielle déjà déclarés se méfient de plus en plus ouvertement des fraudes mises en place par le régime de Ouattara. Un panel de leaders ivoiriens interrogés hier sur radio France internationale (RFI), dans le cadre de l’émission le débat africain, ont tous observé que les conditions dans lesquelles les élections de 2015 sont préparées n’augurent rien de bon. Les partis intéressés se plaignent en effet de la réforme unilatérale du code électoral, le maintien de Youssouf Bakayoko à la tête d’une CEI non indépendante, la nomination d’un soutien acharné de Ouattara à la tête du conseil constitutionnel et la présence de milliers de milices dans le pays et assurent que cela ne renforce pas la confiance des états-majors. D’ailleurs sept mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, le processus de révision de la liste électorale n’a toujours pas débuté, alors qu’il constitue une opération majeure. Dans une telle ambiance, seul Alassane Ouattara se sent prêt puisqu’il a déjà été investi par son parti, lequel va à nouveau l’investir afin de palier la réserve du réseau des amis de la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat veut avoir toutes les cartes en main et ne veut en négliger une seule. Il a ainsi réformé unilatéralement le code électoral, s’est assuré de la présidence de toutes les commissions électorales indépendantes locales, a augmenté le bail de l’ancien président Youssouf Bakayoko qui l’avait proclamé président dans son propre QG de campagne et nommé à la tête du conseil constitutionnel l’un des plus acharnés de ses partisans. En face, on a comme l’impression que l’opposition cherche ses marques même si dans les faits, une coalition anti-Ouattara est en train de prendre forme dans le pays. Cette coalition regroupera à la fois les opposants à l’appel de Daoukro du PDCI et côté FPI de la majorité se réclamant de l’ancien président Laurent Gbagbo toujours emprisonné à La Haye où il attend depuis des années l’ouverture de son procès. Mais en attendant ces présidentielles qui ne rassurent guère, les actions contre Ouattara se multiplient sur d’autres terrains. Comme celle enclenchée aux Etats-Unis. Grâce à la Sénatrice américaine du Missouri Claire McCaskill.

Par Sévérine Blé
NB: Le titre est de la rédaction.