Arrestation et brimades sur les étudiants: « C’est la rue qui a chassé Houphouët », prévient Sangaré

Par Aujourd'hui - Arrestation et brimades sur les étudiants « C’est la rue qui a chassé Houphouët », prévient Sangaré.

Aboudramane Sangaré, président du FPI.

Le président par intérim du FPI ivoirien, Sangaré Aboudrahamane, qui avait à ses côtés, les ministres Lanciné Gon coulibaly, Danon Djédjé, kouassi André, Kata Kéké,Koné Boubakar,Marie Odette Lorougnon, Odette Sauyet, Gnahoulé Oupoh, Kessia Mathias, Blissi Christine, Fofana Namizata, Frank Anderson Kouassai, Nestor Dahi et César Etou, tous membres du secrétariat général du FPI, a reçu, hier à son domicile de la Riviera 3, une délégation d’étudiants de la LIGES (Ligue Ivoirienne des Groupements Estudiantins et Scolaires, conduite par son secrétaire Général, Etienne Assa. Au cours de cette audience que le président du FPI a accordée à ses visiteurs à leur demande, plusieurs points ont été abordés dans les échanges, notamment la grève qui a débuté dans les écoles et universités depuis lundi dernier. A ces interlocuteurs venus chercher assistance auprès du parti de Laurent Gbagbo, le président par intérim les a rassurés du soutien du parti à la rose, non sans avoir dit la compassion de celui-ci : « La situation devient sérieuse, il fallait qu’on vous entende et qu’on trouve ensemble une porte de sortie. Quand on connait l’histoire de ce pays, on ne peut pas être indifférent à ce qui touche aux étudiants. Le rôle d’un homme politique c’est d’apporter le bonheur aux populations. Vous n’êtes pas seuls et vous ne serez pas seuls. Notre devoir est de faire comprendre le ras le bol de la jeunesse afin que les gens aient une oreille attentive. » Après les échanges, le président Sangaré a donné des orientations à ‘’ses enfants’’ afin que leur lutte puisse aboutir dans l’intérêt de l’école ivoirienne. « Il faut les divergences pour aller ensemble. Nous sommes orphelins et l’orphelin compte sur ses propres forces. Vous faites un cheminement qui vous donne plus de crédibilité. Nous ferons tout pour qu’au plan social il y ait un peu plus de bonheur. Nous allons faire une déclaration. C’est la rue qui a fait partir Houphouet, donc, il faut en tenir compte. Nous ne voulons pas donner l’impression de vous dicter nos objectifs. Vous avez choisi de venir à nous. Au FPI, c’est la pédagogie et la démarche qui nous lient. Mais dans le combat pour l’opinion, en parlant, il faut que vous sachiez de quoi vous parlez dans votre dossier. Il faut savoir ce que vous voulez. C’est un combat de dignité, de grande noblesse, il faut tenir. On nous a justement anesthésiés pour ne pas écouter le langage de la rue. On sera encore plus opérationnels. Nous sommes dans un pays sans valeurs. La valeur ici, c’est la kalach. Il faut tout faire pour avoir une nouvelle Côte d’Ivoire. Soyez certains que vos problèmes ont trouvé une oreille attentive auprès du FPI » a conclu le président du FPI. Avant le président du FPI, le secrétaire général de LIGES a fait l’historique de la création de cette structure estudiantine créée le 3 septembre 2012, avant de faire un rappel du tableau triste des difficultés que rencontrent les étudiants. Au nombre de celles-ci, on peut citer, entre autres, le manque de matériels de travail dans les laboratoires, l’effectif pléthorique des amphithéâtres, le cas des deux promotions des bacheliers qui sont encore sur le carreau, la cherté des inscriptions dans les universités et grandes école et les reformes fantaisistes. Face à ces problèmes, le patron de LIGES a déclaré : « On a été grugés, arnaqués ; dans les lycées et collèges, une mafia a été instaurée» C’est ce qui explique, selon lui cette grève dont qui a comme principaux objectifs : l’annulation des reformes à l’université et dans les écoles et lycées, créer des meilleurs conditions de travail, mais surtout poursuivre la grève jusqu'à obtention de satisfaction. Après la rencontre avec les étudiants , le président du FPI qui enchaine depuis sa prise de fonction les audiences, a reçu une délégation des déguerpis de l’ex quartier précaire, connu sous le nom de Washington, situé à Cocody non loin du lycée technique. Comme il l’a fait pour les étudiants, le président Sangaré a traduit la compassion de son parti aux visiteurs qui traversent, selon lui, une période difficile parce que ne sachant pas où aller avec leurs progénitures, après avoir été délogés par le régime en place. « On a un combat commun parce qu’on a en face, des gens qui veulent vivre sur la misère des autres. Vous avez parlé avec votre cœur. Nous allons faire ce qu’on peut. Le combat que vous menez contre certaines puissances est celui que nous menons dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire…», a dit Sangaré à ses visiteurs. Rappelons que l’histoire des déguerpis de ‘Washington ‘a des repères que le professeur Gnahoulé Oupoh, au faite du dossier, a rappelé. En effet, financé par la banque mondiale en 1997, le projet de relocalisation des déguerpis à BIABOU 1 a connu un début d’exécution. Par contre BIABOU 2 n’a pas été exécuté faute de moyens financiers. Malheureusement sur les 11ha prévus pour ce projet, poussent des immeubles appartenant à ceux qui poussent les déguerpis à la rue. Hélas ! « On ne savait pas qu’on allait se jeter dans la gueule du loup en reprenant langue avec le pouvoir actuel » a regretté Madame Touré Aminata, cheffe de la délégation.

PIERRE KALOU

Source: Aujourd’hui / N°856