Sommet de l'UA: Ban Ki Moon dit NON aux modifications des constitutions et invite les chefs d'Etats africains à « ne pas s'accrocher au pouvoir » et à « quitter leurs fonctions à l'issue de leur mandat »

Par IVOIREBUSINESS - Ban Ki Moon met fin aux rêves de Ouattara, Sassou, Faure, Bongo, Kabila, Yayi, Deby, Biya,...depuis le sommet de l'UA « Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir ».

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, lors de la cérémonie d'ouverture du 24e sommet à Addis-Abeba, le 30 janvier 2015. AFP Photo / ZACHARIAS ABUBEKER.

Les chefs d'Etat réunis lors du sommet de l'organisation panafricaine, qui se tient vendredi et samedi dans la capitale éthiopienne, à Addis-Abeba, n'ont pas dû goutter la sortie extrêmement musclée de Ban Ki Moon, secrétaire général de l'ONU, comme le rapporte le journal le Monde.
En effet, Ban Ki-moon a appelé les dirigeants africains à « ne pas s'accrocher au pouvoir » et à « quitter leurs fonctions à l'issue de leur mandat ». « Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir », a-t-il expliqué, trois mois après la chute du président burkinabé Blaise Compaoré, chassé par la rue après vingt-sept ans au pouvoir parce qu'il tentait de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
« Les dirigeants modernes ne peuvent se permettre d'ignorer les vœux et aspirations de ceux qu'ils représentent », a poursuivi M. Ban. En ce sens, la désignation à la tête de l'UA de l'autocrate Robert Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance du Zimbabwe, en 1980, est un mauvais signal envoyé par l'organisation sur les valeurs de démocratie et de gouvernance qu'elle prétend défendre, selon des observateurs. M. Mugabe est accusé par ses adversaires de s'être maintenu à la tête de l'Etat par l'intimidation et la violence contre ses opposants et des scrutins frauduleux.
Cette sortie de Ban Ki Moon met définitivement fin aux rêves de se maintenir au pouvoir en modifiant la constitution de leurs pays d'Alassane Ouattara, de Sassou N'guesso, de Faure Gnassingbé, d'Ali Bongo, de Joseph Kabila (déjà sur le départ après une revolution populaire en RDC), de Yayi Boni (qui a déjà annoncé son départ après la chute de Compaoré), d'Idriss Deby, de Paul Biya, de Paul Kagamé, etc...
Elle intervient surtout après les sévères mises en garde des Présidents François Hollande à Dakar contre les violations de constitution en Afrique, et Barack Obama à l'endroit de Joseph Kabila en RD Congo, lequel avait voulu modifier la constitution de son pays pour se maintenir au pouvoir en 2016, avant de reculer devant un soulèvement populaire.
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte

Source: Le Monde

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/30/robert-mugabe-est-le-no...