Nigeria – Boko Haram attaque une nouvelle ville : Les 219 lycéennes toujours pas libérées. Le cessez-le-feu mis en doute

Par IVOIREBUSINESS - Le cessez-le-feu mis en doute après des attaques de Boko Haram. Les lycéennes toujours pas libérées.

Le leader de Boko Haram

Maiduguri (Nigeria) – Une nouvelle ville au Nord du Nigeria a été attaquée jeudi et vendredi par le groupe islamiste Boko Haram, selon des plusieurs témoignages d’habitants dimanche.
Cette enième attaque ourdie par un commando d’une dizaine de membres de Boko Haram, a fait 30 morts selon des habitants, et laisse planer le doute sur la réalité du cessez-le-feu annoncé par le gouvernement nigérian et la libération des 219 lycéennes.
En effet, un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et le groupe islamiste, a été annoncé vendredi par le chef d'état-major de l'armée et le premier secrétaire de la présidence nigériane. Mais coup de théatre vendredi, le porte-parole des services de sécurité nigérians, Mark Omeri, affirmait qu'aucun accord n'avait encore été conclu pour la libération des lycéennes enlevées par les islamistes.
C’est la ville de Abadam dans le nord de l'Etat de Borno, qui a été cette fois attaquée par le groupe islamiste, faisant au moins 30 morts et entraînant la fuite de centaines d'autres vers le Niger voisin, comme le rapporte un habitant.

"Nous avons tous entendu l'annonce d'un cessez-le-feu mais cela ne semble pas arrêter les insurgés", a témoigné dimanche Mallam Babagana, un habitant d'Abadam.

Des responsables de l'armée et des services de sécurité nigérians ont émis des doutes dimanche sur la réalité d'attaques de Boko Haram, alors que les témoignages corroborant une offensive du groupe dans le nord-est du Nigeria se multipliaient.

Dans l'Etat d'Adamawa (nord-est), Enoch Mark, père et oncle de trois lycéennes enlevées par Boko Haram, faisait état aussi d'une attaque du groupe islamiste. Samedi, les insurgés auraient submergé le village de Wagga et enlevé une quarantaine de femmes - une stratégie éprouvée du groupe armé au cours de ses cinq années de guérilla.

Huit personnes ont également été tuées vendredi sur une route de l'Etat de Borno, dans le village de Shaffa où un puissant émir de la région avait déjà été tué en mai par les combattants de Boko Haram.

"Selon moi, les miliciens ne prennent même pas en compte le cessez-le-feu, ils ont multiplié leurs attaques à partir le vendredi, le jour même de son annonce. A partir de samedi, ils ont hissé leur drapeau", a témoigné M. Babagana.

Selon lui, des hommes sont en route pour récupérer les combattants tombés dans les huit batailles qui ont fait rage autour d'Azul, dans l'Etat de Borno.

"Les terroristes ont tendu un guet-apens à nos soldats vers 8 heures du matin et de graves combats ont suivi. Nous avons perdu quatre soldats et avons tué trois terroristes", a déclaré M. Babagana.

Mireille (Mimi) Kouamé avec AFP