Comité Central ordinaire du FPI: C’était chaud, chaud ! Ce qui s'est passé entre Lida et Abouo N'Dori! Chaudes empoignades et violences verbales entre militants!

Par Notre Voie - Comité Central ordinaire du FPI. C’était chaud, chaud !

Le FPI réuni en Comité central le samedi 30 août 2014 au QG de campagne de Gbagbo à Cocody-Attoban.

Le Fpi doit-il se maintenir à la Commission électorale indépendante (Cei) ou
se retirer ? La question n’a pu être tranchée, samedi dernier, par le comité
central ordinaire dudit parti. Elle a été reportée sine die suite à des attaques
verbales rudes qui ont failli dégénérer.

«En politique, les symboles sont importants. Celui que le président
Affi a choisi pour représenter le Fpi à la Cei est le ministre de la défense du dernier gouvernement
du président Gbagbo. C’est avec lui que nous avons perdu la
guerre…». Ces propos de moïse Lida Kouassi, un des vice-présidents
du front populaire ivoirien (fpi), mais surtout ministre de la défense de Côte d’ivoire au moment
du déclenchement de la rébellion armée pro-Ouattara en Septembre 2002 ont provoqué un tollé dans la salle de réunion du comité central ordinaire du fpi, samedi dernier, à l’ex-QG de campagne
du Président Laurent Gbagbo à Abidjan-Attoban. Lida
Kouassi faisait ainsi allusion à l’ancien ministre Alain Dogou, désigné par le Président du fpi, Pascal Affi
N’Guessan, pour représenter le parti au sein du bureau central de la nouvelle Commission électorale
indépendante (Cei). Alain Dogou n’était pas présent dans la salle. Mais prenant la parole après
Moïse Lida Kouassi, l’ex-ministre de la Santé puis de la construction
et de l’urbanisme sous Gbagbo, Raymond Abouo N’dori a eu une
réplique instantanée digne d’un avocat. « Toi Lida, tu es mal placé
pour parler de la guerre…», a-t-il
lancé. La tension monte. Des cadres du parti s’interposent entre les deux hommes pour éviter un
débordement. Il s’en suit un cafouillage total qui dure environ
30mn alimenté par des propos discourtois des protagonistes. La
table de séance dirigée par le président du parti, Pascal Affi N’Guessan,
parvient tant bien que mal à ramener le calme dans la salle.
ouf, le pire est évité ! la passion l’a emporté momentanément sur
la raison. Heureusement que les uns et les autres se sont aussitôt
ressaisis.
C’est certainement pour ramener définitivement la sérénité que
le président Affi décide le report de la question de la Cei à un autre comité central qui sera convoqué
dans plusieurs jours. Sur les 227 inscrits, samedi dernier, seuls 24
intervenants ont pu prendre la parole. Il était 16h30min. Soit plus de
6 heures après le début de la rencontre. La vive tension et l’ambiance délétère ont empêché la
suite des interventions. les adversaires du président Affi ayant refusé
que l’on passe directement au vote sur la question de la Cei, le comité central a retenu qu’au
cours des débats, chaque intervenant exprime sa position. A la fin
des interventions, on procéderait au décompte des avis et le comité
central s’alignerait sur la position dominante. Ce processus n’a pu
arriver à son terme.
TOUTES LES ENTREES FILTREES
La tension qui planait sur l’ex- QG de campagne du président
Gbagbo avant les travaux du comité central ordinaire du samedi
30 août dernier présageait d’une telle issue. Un grand portail donne
accès à la cité qui abrite l’ex-QG de campagne du président
Gbagbo qui sert de siège provisoire du Fpi. C’est au niveau de
ce portail qu’ont été engagées les premières mesures sécuritaires.
Pour la circonstance, les taxis et autres véhicules n’avaient pas
accès à la cité. De sorte que tous les militants Fpi ont été contraints
de descendre pour faire le reste du trajet à pied sur au moins
300m. Deuxième niveau de sécurité, l’entrée de la cour de l’ex- QG.
Là, le contrôle est strict. Il fallait s’inscrire en donnant la preuve
qu’on est membre statutaire du comité central et en possession de
sa carte de membre du parti. Les membres statutaires qui n’avaient
pas de carte avaient la possibilité de s’en procurer sur place. Ce
contrôle strict était diversement apprécié. Ceux qui d’ordinaire étaient tolérés ont été refoulés
pour le comité central ordinaire du samedi dernier. Ils accusaient le
camp adverse de vouloir affaiblir le camp dont ils se réclamaient.
La tension était vive.
Elle était encore plus électrique à l’intérieur de la salle et dans toute la cour. alimentée,
qu’elle était, par le débat sur la participation du
comité de contrôle aux travaux de ce comité central ordinaire.
Etant donné que le comité de contrôle n’est pas membre statutaire du comité
central, ses membres n’étaient donc pas conviés à
cette réunion. Et pourtant, tous les membres de cette
instance étaient présents. Aucune disposition n’ayant été prise pour les accueillir
dans la salle, ils étaient arrêtés devant la salle en attendant
qu’ils soient autorisés à entrer. « Pour avoir été au
début du règlement de cette crise interne à notre parti, il n’est pas acceptable qu’on ne soit pas là au moment où
on doit trancher des questions aussi vitales pour la survie du parti que sont la
ligne du parti, la question de la stratégie et de la participation ou non à la Cei. Nous devons être là ne serait-ce que comme observateur afin de mieux juger de la validité des actes qui vont être
posés », indique un membre du comité de contrôle. « Il s’agit d’un comité central ordinaire.
Et dans les textes, les membres du comité de contrôle n’en sont pas membres.
Le président Affi n’est donc pas obligé de les inviter.
Ils ont toute latitude de juger de la validité des actes à posteriori », réplique un
membre de la direction du Fpi.
Le débat entre le président Pascal Affi N’Guessan et le président par intérim du comité
de contrôle, Vy Paul, a duré plus de 3h. le président du Fpi ayant donné son accord, c’est finalement à 13h
que les travaux, qui étaient prévus pour 10h, ont été ouverts par le président Affi.
Tout a commencé par des conseils d’usage du président du parti. Il a recommandé,
aux uns et autres, la sérénité et appelé au rassemblement après avoir remercié
la médiation qui a trouvé une issue heureuse aux dissensions au sein du
Fpi, le comité de contrôle pour son implication et tous
ceux qui y ont contribué d’une façon ou d’une autre.
Il a ensuite situé les enjeux de la réunion. « Nous savons
l’adversité à laquelle nous faisons face. En pareille circonstances, il faut taire les divergences pour faire face, rassemblés, à l’adversaire commun. C’est rassemblés que nous pouvons faire libérer le président Gbagbo. Il faut donc taire les invectives et les accusations qui ne sont pas toujours justifiées pour faire bloc », a insisté
Pascal Affi N’Guessan. en fait, pour le président du Fpi, ce comité central devait s’achever avec l’image d’un
parti soudé. Il a ensuite donné la parole à la secrétaire générale et porte-parole du parti, Agnès Monnet, pour
livrer l’ordre du jour. Celui-ci se déclinait en quatre points: les informations portant sur la ligne du parti, la stratégie
de lutte et la gouvernance ; la question de la Cei et de l’alliance ; le congrès et enfin
les divers.
DES PREALABLES SURGISSENT

Aussitôt l’ordre du jour décliné, des mains se lèvent pour réclamer des préalables.
Qui portent sur trois points essentiellement : La présence dans la salle des militants qui sont sous le coup d’une sanction pour diverses raisons, notamment le non-respect du mot d’ordre de boycott des législatives et des municipales ; la
question de la Cei qui, selon les intervenants, devrait seulement faire l’objet de « décision et non de débat pour
avoir été largement débattue lors du comité extraordinaire » et sur le renvoi des question
sur la ligne, de la stratégie et de la gouvernance au congrès. Après le balayage
des préalables qui a pris environ 40min, la réunion proprement
dite a démarré par l’intervention du président Affi. Pendant une quinzaine de minutes, il a expliqué les raisons qui ont milité en faveur de la création d’un poste de vice-présidence du
Fpi chargée de la libération du président Gbagbo.
«Jusque-là nous avons travaillé de façon disparate. Je souhaite qu’au moment où va s’ouvrir le procès du président
Gbagbo, toutes les actions soient coordonnées pour plus d’efficacité ». Affi a
ensuite annoncé l’installation officielle d’Ago Marthe avant le 15 septembre 2014. Il a aussi annoncé l’organisation d’un colloque international sur la libération du président Gbagbo. toutes ces actions visent, selon lui, à mettre en
place une démarche rationnelle sur la question de la libération du président
Gbagbo qui, estime-t-il, ne peut attendre le prochain congrès du Fpi. S’agissant
des questions portant sur la ligne, la stratégie et la gouvernance, le président Affi N’Guessan a estimé qu’il convient de mettre en place un groupe d’experts chargé d’élaborer un document qui sera soumis au congrès.
Après ces informations, la question de la Cei a été abordée. d’emblée, le président
Affi a tenu à présenter ses excuses aux militants parce que la décision d’intégrer
la Cei a été prise sans s’en référer au comité central.
Cependant, il a expliqué que cet état de fait procède de ce qu’au moment où la
question a été évoquée par le gouvernement, les instances du Fpi ne fonctionnaient pas à cause de la crise interne que le parti traversait. Alors qu’il fallait décider en urgence.
Après quoi, pendant 45
min, le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, a expliqué pourquoi le fpi a intérêt
à se maintenir dans la Cei plutôt que d’en sortir. Les raisons
de m. Affi tiennent en quatre points dont le plus important est que le Fpi se doit
d’intégrer la Cei pour ne pas se mettre en marge du jeu politique. Car, a-t-il argumenté
« c’est en étant dans le jeu politique que le FPI peut se donner les moyens de faire libérer le Président
Gbagbo par la politique… »
Après l’intervention du président du parti, le vice-président du Fpi, Laurent
Akoun, chef de file des frondeurs, a demandé au comité
central de l’autoriser à développer les arguments qui militent
en faveur du retrait du fpi de la Cei. « Non », disent
les partisans du maintien. « La question a été largement
débattue au secrétariat général et ils ont été mis en minorité.
Dès lors ils doivent s’aligner sur la position qui
l’a emportée. C’est-à-dire le maintien à la Cei. Il n’y a
donc pas deux groupes. Si Akoun veut parler, il aura le
même temps de parole que tout le monde. C’est-à-dire 2
min », soutiennent en choeur les partisans du maintien. «
Nous avions indiqué que je réservais notre intervention au comité central », rétorque
Akoun. Le débat qui s’en est suivi a duré plus de 40 min.
A la suite de ce débat, la demande d’Akoun n’a pas été
acceptée par le bureau de séance. Cependant, ces débats
ont permis de régler la question du vote pour départager
les deux positions. Il a été retenu qu’au cours des débats où 2 minutes allaient être données à chaque intervenant qui donnera sa position pour qu’à la fin, la position majoritaire puisse être dégagée. 227 personnes se sont inscrites
pour prendre la parole. On était donc au 24ème intervenant quand l’incident entre
Moïse Lida Kouassi et Abouo N’Dori a provoqué le report de la question de la Cei à un autre comité
central.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr