Débats et opinions - Dette publique: Les chiffres que Ouattara a cachés aux Ivoiriens

Par Correspondance particulière - Dette publique. Les chiffres que Ouattara a cachés aux Ivoiriens.

Dette publique: Les chiffres que Ouattara a cachés aux Ivoiriens.

Le compte courant des échanges avec l’extérieur est chroniquement déficitaire depuis 2011, sous Ouattara :

Le solde du compte courant, re- présente, globalement défini, la différence, le solde entre la valeur des exportations et la valeur des importations. Ce compte courant sous la pulsion magistrale de la gouvernance de Ouattara est chroniquement déficitaire, depuis sa prise du pouvoir. La seule année où ce compte a été positif, c’est l’année 2011, année des embargos de la communauté internationale sur la Côte d’Ivoire alors que des sociétés d’exportation liées aux proches du régime de Ouattara. A ce niveau, on peut affirmer que, les comptes extérieurs de ce Gouvernement n’ont viré au vert que dans les situations de guerre, de souffrance et de coulée de sang des Ivoiriens. En tout cas, l’expérience que nous vivons actuellement, en la matière, ne nous prouve pas le contraire. Le déficit des transactions courantes avec l’extérieur y compris les transferts du secteur public s’approfondit d’une année à l’autre. Il représente successivement -1,6% du Pib en 2013, soit environ – 244,16 milliards de Francs Cfa ; -3,1% du Pib de 2014, soit un déficit de 519,436 milliards de Fcfa. Ce déficit, selon les projections du Fmi et du Gouvernement, va atteindre - 4,3% du Pib de 2017 soit 959,416 milliards de Fcfa (source : Fmi rapport de la 5ème revue page 19 juillet 2014). Ces dérapages de la gouvernance de Ouattara, privent, à terme, la Côte d’Ivoire d’une capacité optimale, de mobilisation de devises par ses transactions commerciales avec l’extérieur. Cette gouvernance d’extraversion à outrance, compromet gravement l’avenir d’une politique d’équipement en bien de première nécessité non produits par la Côte d’Ivoire. Elle serait condamné à un rôle, dégradant, ‘’d’Etat quémandeur’’ des biens produits à l’extérieur de la Côte d’Ivoire.

4- La dette publique, sous Ouattara continue de croître inexorablement avec des emprunts non concessionnels, en masse, dont l’aventure des euros obligations, est une parfaite illustration :

Avant d’analyser les résultats de l’endettement du gouvernement de Ouattara, il convient de faire un rappel qui permettra de mettre en lumière les contrevérités de Ouattara à l’occasion de son show télévisé de la fête de l’indépendance. Il faut dire qu’avant l’arrivée au pouvoir de Ouattara, en 2011, le gouvernement de Gbagbo a été en relation avec le Fmi en vue de bénéficier de l’Initiative pour l’allègement de la dette pour les pays pauvres très endettés (Ippte). Cette Initiative, a pour objectif, de ramener la dette publique du pays, à un niveau supportable pour les finances publiques de la Côte d’Ivoire. Il y avait des conditionnalités pour bénéficier de cette Initiative. Ces conditionnalités ou contraintes de souscription sont les suivantes :
- a/ Les montants d’endettement à annuler, pour le pays, doivent provenir de dettes éligibles à l’initiative pour l’Allègement de la dette multilatérale (Iadm) de la Banque mondiale. Ces dettes éligibles à l’Iadm sont des prêts essen- tiellement concessionnels. Ce ne sont donc pas des dettes avec des taux d’intérêts exorbitants hors normes du Fmi et de la Banque mondiale. L’allègement attendu, des prêts de l’Iadm, était de 1024 milliards de Fcfa (source: minis- tère de l’Economie 2009) ;
- b/ Le pays doit faire face à une charge de dettes insoutenables. En 2000, à l’arrivée de Gbagbo au pouvoir, le total de la dette pu-blique était de 7749,4 milliards de Fcfa, avec un PIB de 7550 mil- liards de Fcfa, la Côte d’Ivoire avait un taux d’endettement par rapport au Pib de 102,64% ; Les finances publiques étaient paralysées par le poids de cette dette publique dont les origines sont lointaines. Il a fallu que Gbagbo mène une politique hardie de dés- endettement de 2002 à 2009 pour pouvoir bénéficier du point de dé- cision de l’Ippte du Fmi et de l’Iadm de la Banque mondiale. C’est donc Gbagbo qui a nettoyé les ‘’ardois e s’’ de dettes laissées par ses prédécesseurs. Car tenez- vous bien, en 1993, à la fin du passage de Ouattara à la primature, avec la gouvernance du père fondateur, le Président Félix Houphouët-Boigny, malade et affaibli, la dette publique était à son plus haut niveau historique, avec un montant de 3671,5 milliards de Fcfa pour un Pib de 3127,7 mil- liards de Fcfa, soit un taux d’en- dettement par rapport au Pib de 117,3% sous Ouattara Premier ministre en décembre 1993. Le Président Bédié doit en savoir quelque chose. Cette performance médiocre de la gestion de la dette publique de Ouattara est très, très largement en deçà de ce qu’Il reproche aujourd’hui à Gbagbo, et qui n’est pas conforme à la réalité historique et financière de la Côte d’Ivoire de fin 2000 à fin 2010.
- c/ Le pays doit engager des réformes, et mener une politique avisée dans le cadre d’un programme appuyé par le Fmi et la Banque mondiale. Gbagbo avait un programme économique et financier. Dès Le début de 2002, l’exécution correcte et rationnelle de ce programme par le gouvernement de Gbagbo avec Affi N’Guessan, comme Premier ministre, a permis de ramener en Côte d’Ivoire tous les bailleurs de fonds multilatéraux (Bm, Fmi, Bad) qui avait rompu toute rela- tion financière avec la Côte d’Ivoire pour vols et détourne- ments (18 milliards de l’Union eu- ropéenne) de deniers publics en 1999-2000.
- d/ Le pays doit avoir une stratégie globale, intégrée, rédigée, et formalisée, de réduction de la pauvreté, consignée dans un document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp). Ce document, l’équipe de Gbagbo l’a conçu et réalisé avec la participation et la validation des partenaires institutionnels nationaux et internationaux. sa mise en œuvre est difficilement et timidement conduite au- jourd’hui par le gouvernement de Ouattara. Les indicateurs économiques de la gouvernance, sa gouvernance, montrent que la va- riation des dépenses reliée à la réduction de la pauvreté régresse des 2013 à 2014. En 2013, les dépenses pour la réduction de la pauvreté (pro- pauvre) ont augmenté de 36,43% par rapport à l’année précédente, et en 2014, il n’est prévu qu’une augmentation de 14,24% (source : rapport de la 5ème revue de programme du Fmi page 21). Ainsi, le gouvernement de Ouattara a réduit de plus de la moitié ses efforts de réduction de la pauvreté alors que l’indice de développement humain (indice de pauvreté) pour 2013, se trouve à 61,5%. C’est paradoxal. C’est malveillant vis-à-vis des populations de Côte d’Ivoire. Ce sont aux exigences de toutes ces conditionnalités que le gou- vernement de Gbagbo a satisfait et qui lui ont permis d’atteindre le point de décision de l’Ippte le 27 mars 2009. signalons que c’est la non-satisfaction des exigences de ces conditionnalités par les gou- vernements précédents, respectivement de Ouattara en 1990-1993, puis de Bédié en 1993-1999, qui les ont empêché, bien qu’ils le désiraient, d’obtenir le point de décision de l’Ippte et de bénéficier de ses bienfaits (appuis successifs du Fmi et de la Bm avant le point d’achèvement de l’Ippte) tout au long de leur gouvernance respective. Le point de décision de l’Ippte obtenue par le gouvernement de Gbagbo était le résultat d’une gestion volontariste, propre, et optimale de la dette publique. Le portefeuille de sa dette était propre, selon les conditionnalités du Fmi et de la Banque mondiale, et était en très profonde réduction. Au 27 mars, jour d’atteinte du point de décision, le total de la dette pu- blique s’élevait à 6253,3 milliards de Fcfa avec un Pib en 2009 égal à 10 925 milliards de Fcfa. Le taux d’endettement par rapport au PIB était de 57,23%. Notons qu’à la fin de 2000, au moment de la prise du pouvoir par Gbagbo, le total de la dette publique était de 7749,4 milliards de Fcfa pour un Pib de 7750 milliards de Fcfa. Le taux de l’endettement par rapport au Pib était à 102,64%. En 2009, la gouver- nance de Gbagbo avait réduit presque de moitié, le taux de l’en- dettement par rapport au Pib dont il a hérité à la fin de 2000. C’est pour ce beau travail d’assainisse- ment des finances publiques que le point de décision a été atteint avec panache et que l’allègement de dette attendu était de 2542 milliards de Fcfa (source Mef 1993 à 2010), mais Avec les turpitudes de la gouvernance de Ouattara, un allègement de 2516,7 milliards de Fcfa a été accordé au point d’achèvement de l’Ippte. C’est un montant en deçà de celui attendu, depuis 2009. A la fin de 2010, à la dernière évaluation comptable de la gouvernance de Gbagbo, au moment où le gouvernement faisait concomitamment, face à des dépenses relatives à la crise militaire et politique, avec seulement 40% du territoire national, le montant global de la dette publique s’élevait à 7537,729 milliards de Fcfa pour un Pib de 11.352 milliards de Fcfa, soit un taux de dette publique par rapport au Pib qui était de 66,4%. Ce taux est vraiment en deçà des 75% clamés à la télévision par Ouattara à l’occasion de son show télévisé des festivités de la commémoration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Le tableau ci-dessous montre que Ouattara ne gère pas mieux que Gbagbo, la dette publique nationale. Nous avons ci-dessous le tableau de la dette publique depuis la période de Gbagbo et celle actuellement en cours de Ouattara (1) : (1) : sources Fmi rapport de la 2e à la 5e revue et Mef (2) : Le Fmi signale qu’en 2013, le gouvernement de Ouattara a unilatéralement changé la méthode de calcul des valeurs ajoutées qui servent à déterminer le Pib annuel. Ce changement unilatéral de la méthode augmente les Pib de 2011 et de 2012 de 9% ; de ce fait, le Fmi prévoit de ne valider les Pib de ces années, qu’au moment de la prochaine revue. (source : point 3 du rapport de la du 5ème revue du Fmi). Cette pratique unilatérale du gouvernement de Ouattara est une astuce pour minimiser, de manière factice, le taux d’endettement par rapport au Pib. Allez y comprendre quelque chose et suivez mon regard de légitime suspicion. Tous les moyens ne sont-ils pas bons pour l’équipe de Ouattara, pour faire croire qu’il fait mieux que Gbagbo en la matière ? C’est peine perdue parce que les statistiques sont têtus. (3) : Au point d’achèvement de l’Initiative Ppte, la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un allègement de sa dette publique de 2516,7 milliards de Fcfa (source : Rapport de la 2ème revue du Fmi page 21) en 2012. C’est ce qui explique le montant faible de la dette en 2012 (6261,33 milliards de Fcfa par rapport au montant de 8781,25 milliards de Fcfa de 2011). Ce tableau montre que sous Ouattara, à l’exception de l’année 2012 où la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un allègement de dette, du fait, uniquement, de l’atteinte de point d’achèvement de l’Ippte, aucune autre baisse de l’endettement pu- blic n’est observée sous la gouver- nance de Ouattara Ce tableau montre qu’entre 2000 et 2010, Gbagbo a fortement fait baisser le poids de la dette sur les richesses (Pib) de la Côte d’Ivoire. Il est passé d’un taux d’endette- ment de 102,64%, légué en 2000 par ses prédécesseurs dont Ouat- tara, à 66,4% à la fin de 2010 la fin de son exercice du pouvoir d’Etat. En valeur, Gbagbo a fait régresser la dette publique de - 2,73%. De plus, avec seulement 40% du territoire national à sa disposition économique et finan- cière, il a concomitamment as- saini le portefeuille de la dette en satisfaisant aux conditionnalités de l’Ippte. C’est ce qui lui a permit d’obtenir le point de décision de l’Ippte que ses prédécesseur dont Ouattara n’ont jamais pu obtenir. Gbagbo n’a donc pas laissé, comme le prétend Ouattara, son successeur, un portefeuille de dettes sales avec un taux d’endettement de 75%. Ce sont des accusations sorties des fantasmes stimulés par les caméras de télévision inféodées à son pouvoir. ’’Les fait s s ont têtus’’ . Bien au contraire que fait actuellement Ouattara au niveau de la dette publique ? D’abord rappelons-nous qu’à la fin de 1993, à la fin du passage de Ouattara à la primature, les statistiques du ministère de l’Economie et des Finances, nous indiquent que Ouattara a laissé le stock total de la dette publique à 3671,5milliard de franc Cfa et un Pib de 3127,7 milliards de Fcfa, soit un taux d’endettement sur le Pib de 117,3%, c’est le plus fort taux d’endettement par rapport au Pib de l’Histoire économique et financière de la Côte d’Ivoire indépendante. ‘’Les faits sont vraiment têtus’’ .C’est très époustouflant ! Laissons à chacun le soin de faire son appréciation et ses commentaires des statistiques pour le bien de la Côte d’Ivoire sous les exercices successifs du pouvoir d’Etat par Ouattara. A la fin de 2011, le gouvernement de Ouattara a porté le total de la dette publique à 8781, 25 milliards de Fcfa, correspondant à une augmentation de +16,5% du stock de la dette publique par rapport au montant de fin d’exercice 2010, de Gbagbo. Cela correspond à un taux d’endettement de 71,2% au 31/12 2011 pour un Pib de 12333 milliards de Fcfa. C’est-à- dire en seulement 9 mois (d’avril à décembre 2011). Il a fallu le point d’achèvement en 2012, pour avoir un allègement de dette publique de 2516,7 milliards de Fcfa, pour voir le volume de la dette diminué puis se positionner à 6261,3 milliards de Fcfa au 31 décembre 2012. D’ailleurs, c’est la seule diminution du stock de la dette publique depuis la prise de pouvoir par Ouattara. Depuis 2012, la dette ne fait qu’accroître en volume et pour minorer (dimi- nuer) de manière factice le taux d’endettement correspondant réellement à ces différentes aug- mentations, le gouvernement a changé unilatéralement la mé- thode de calcul du Pib. De plus, au contraire de Gbagbo qui a satisfait à l’assainissement du portefeuille de la dette, récompensé par l’obtention du point de décision, le gouvernement de Ouattara, ayant des difficultés pour souscrire à des emprunts à des guichets concessionnels, a jeté son dévolu en la matière, sur les guichets non concessionnels. Des guichets qui prêtent à des conditions hors normes, donc qui proposent des prêts non-éligibles à l’Initiative pour l’allègement de la dette multilatérale (Iadm) de la Banque mondiale. Le plafond de dettes non-concessionnelles du gouvernement de Ouattara en 2013 est passé de 50 milliards de Fcfa à 400 milliards de Fcfa. C’est-à-dire que la capacité de la Côte d’Ivoire à s’endetter à des guichets qui prêtent à des conditions qui peuvent, au moment de leur remboursement, grever le budget de l’Etat, a été multipliée par huit (8). Ce plafond a été porté de 100 milliards de Fcfa à 450 milliards de Fcfa pour l’année 2014 (source: point 24 et point 13 page 60 du rapport de la 3ème revue du Fmi). L’usage des emprunts non- concessionnels est tellement devenu la bouée de sauvetage du gouvernement de Ouattara pour financer les projets de son gouvernement, la presque totalité des guichets conventionnels lui étant fermée, que le Fmi a averti ‘’q u’Il importe d’é vit e r l’accumulation de nouve aux emprunts non concessionnels qui risqueraie n t … d’empêcher la réalisation de dépenses prioritaires’ ’ (sources : point 38 du rapport de la 3ème revue du Fmi). Le Fmi insiste dans sa mise en garde que ‘’les autorités doivent s’attacher à préserver la viabilité de la dette obtenue au prix de tant d’efforts suit e à l’obtention du point d’achèvement de l’I nitiative pour les pays pauvres très endettés ( Ippte ) » . Ces conseils avisés, ses avertissements de prospective économiques et financières, ne semblent pas avoir été pris en compte par le gouvernement de Ouattara, puisque celui-ci vient de s’endetter sur le marché des Euros obligations. Ces Euros obli- gations sont des emprunts non- concessionnels. Cet emprunt est en devise alors que le compte cou- rant des transactions avec l’exté- rieur, de la gestion de Ouattara, est chroniquement déficitaire en devises étrangères. Cet emprunt est à un taux d’intérêt de 5,65%, c’est-à-dire au moins deux fois su- périeur au taux pratiqué par les guichets concessionnels (Fmi,Bm, Bad et d’autres). Ce sont des emprunts dont les conditions de rem- boursement sont non-ra- tionnelles, et qui produiront, à termes, des tensions dans la ges- tion des finances publiques de Côte d’Ivoire. C’est irrationnel de choi- sir d’aller sur ces marchés pour un pays bénéficiant de l’Ippte. Y était-il (le gouvernement de Ouattara) obligé, tous les autres guichets leur étant fermés à cause de leurs propres turpitudes, de leur exercice du pou- voir d’Etat ? Au moment de l’émission de ces euro obligation, le Fmi a comptabiliser au titre de la hausse du plafond des prêts non-convention- nels, le montant de 500 millions de dollars environ 250 milliards de Fcfa) , correspondant au montant des euros obli- gations (source : rapport de la 5ème revue du Fmi page 10 fin de page). Le succès apparent dont se félicitent les membres du gouvernement, avec Ouattara en tête, est essentiellement au profit financier des souscripteurs qui ne sont pas des philanthropes. Ces derniers souscrivent à ces euros obligations pour se faire de l’ar- gent. Ils se font de l’argent en se faisant rémunérer au plus fort taux, le risque qu’ils prennent en souscrivant à ces Euros obliga- tions émises par la Côte d’ Ivoire. Plus le risque qu’ils prennent est grand, en souscrivant, plus leur rémunération et les conditionnalités de mobilisation de leur créance sur la Côte d’Ivoire, sont contraignantes et créeront de fortes tensions pour les finances publiques de Côte d’Ivoire. Autant dire qu’avec les euros obligations en plus du portefeuille de la dette
qui croît tous les ans, l’avenir des finances publiques de Côte d’Ivoire, est compromis, déjà que nous avons des difficultés de rem- boursements avec les bons locaux échus qui gonflent les arriérés in- térieures (plus de 327 milliards de Fcfa en 2O14). Du point de vue des animateurs (les traders) de la finance internationale, la Côte d’Ivoire est un pays à haut risque. Elle sort d’une guerre. La Côte d’Ivoire est fragile. La réconcilia- tion malmenée par les autorités actuelles est en cour, elle n’est pas achevée. ‘’L a gouvernance reste gravement médiocre’’. ‘’Les réformes pour stimuler le secteur privé restent à r é alis e r’’. Bref, la Côte d’Ivoire est un pays à très hauts risques financiers pour les souscripteurs aux euros obliga- tions. Ceux qui ont souscrit à ces euros obligations, l’ont fait sous la motivation de ce gros risque fi- nancier que représente la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas, comme le prétend Ouattara, une question de confiance des souscripteurs en sa gouvernance. C’est une question
de haut risque à rémunérer. C’est une question de gros profits à réa- liser, par les souscripteurs, si l’opération se déboucle, éventuel- lement, bien. De toutes les façons, ne dit-on pas que l’Etat paye toujours ses dettes, même quand les échéances de remboursement ne sont pas respectées ? La Côte d’ivoire, pays pauvre à haut risque financier bénéficiant d’une bonne capacité d’endettement avec l’ap- pui du Fmi, par son Ippte, était une aubaine pour eux. C’est aussi simple. La note obtenue, dont les autorités ivoiriennes sont si satisfaites, n’est que la notification de la gradation du risque du point de vue des intérêts et du niveau du profit éventuel que des souscripteurs, des traders qui aiment prendre des risques de ce type, peuvent réaliser si cette opération allait à son terme avec leur sous- cription. Cette notation ne sanc- tionne pas la bonne qualité de la gouvernance de Ouattara, qui de toutes les façons est connue d’eux car le Fmi, avant le lancement de cette opération des euros obliga- tions, a signalé dans le rapport de sa 5ème revue en juillet 2014, que ‘’des pro blèmes importants subsistent‘’ et que la ‘’la gouvernance reste gravement médio c r e’’ (source : points 34 à 38 du rap- port de la 5ème revue). Tout ce qui précède est le peu que nous puissions, dans le cadre d’un article destiné au public, écrire sur la gestion de la dette publique du gouvernement de Ouattara. Ce peu, nous permet de conclure ai- sément et objectivement, que les excellents résultats de la gestion de la dette publique de Gbagbo, sanctionnés par l’obtention du point de décision de l’Initiative pour la réduction de la dette publique pour les pays pauvres très endettés (Ippte) du Fmi, avec seulement 40% du territoire national, étaient plus que satisfaisants. Ces résultats de Gbagbo, sont diamé- tralement opposés aux résultats de la gestion de la dette publique par le gouvernement de Ouattara qui dispose d’un climat de relative paix, de l’entièreté du territoire national et de toute la capacité fi- nancière de la Côte d’Ivoire. La gouvernance de Gbagbo, pendant tout le temps de sa durée, a non seulement réduit , le volume de la dette (7749,4 milliards de Fcfa à 7537,72 milliards de Fcfa, respec- tivement de 2000 à 2010) mais il a également assaini le portefeuille de toute la dette publique par l’obtention du point de décision de l’Ippte, le 12 mars 2009. A l’op- poser, Ouattara dont la gouver- nance par le passé, en 1993, a atteint le taux d’endettement his- torique de 117,3%, le plus élevé des taux d’endettement public, par rapport au Pib, de l’histoire économique et financière de la Côte d’Ivoire, ne fait pas mieux aujourd’hui. Dès 2011 et depuis la fin de 2012, après l’obtention de l’allègement de la dette de 2516,7 milliards de Fcfa, par l’atteinte du point d’achèvement de l’Ippte, magistralement préparée par Gbagbo, la gouvernance de Ouat- tara, non seulement accroît le vo- lume de la dette d’année en année (6261,33 milliards de Fcfa en 2012 ; 6592,32 milliards de Fcfa en 2013 ; puis 6903, 472 projetés en 2014) mais contribue, s’active, malgré les remarques avisées du Fmi, à en compromettre la viabi- lité, à terme. Le gouvernement de Ouattara souscrit continuelle- ment, abondamment, et de ma- nière effrénée, à des emprunts non-concessionnels dont la der- nière souscription culminante, est la dernière souscription aux euros obligations de Fcfa 250 millions de Fcfa qui est un emprunt non- Concessionnel. Ainsi, se présente les réalités com- parées de la gestion de la dette publique de Côte d’Ivoire, de Gbagbo et à Ouattara. Nous n’y pouvons rien. Les shows télévisés n’y pourrons rien. C’est ce qu’in- diquent les statistiques validées par le gouvernement de Ouattara et le Fmi dans leurs différents rapports de revue de l’économie de Côte d’Ivoire. Gbagbo a, de loin, beaucoup mieux géré la dette publique que ne le fait, outranciè- rement, Ouattara aujourd’hui. Dommage, actuellement, pour la Côte d’Ivoire économique et financière à qui on veut faire ad- mettre qu’elle va se développer avec la consommation à outrance uniquement de dettes extérieures à très forte dose de conditions non-concessionnelles.

5 / L’inflation produite ac- tuellement par la gestion de Ouattara, est non maîtrisée et plus élevée que celle qui était en cours en 2010 a la fin de l’exercice du pouvoir par Gbagbo : L’inflation, malgré les dires de Ouattara, reste positive et s’ac- croît de la fin de 2012 à la fin de 2013 et au début de 2014. Après avoir été de +1,8% en 2010 à la fin du pouvoir de Gbagbo. L’inflation est montée à 4,9% en 2011 ; puis est tombée à +1,3% en 2012 et est remontée à +3% environ en 2013 à la limite de la norme communau- taire tolérée par l’Uemoa. (sources : Ministère de l’Economie et des Finances et rapport de la 5ème revue du Fmi point 3 page 4 juillet 214). sous Ouattara, l’Inflation évolue en dents de scie de la fin de 2011 à la fin 2013 puis au premier se- mestre 2014. Elle est donc non maîtrisée par la gou- vernance de Ouattara. Cette mauvaise maîtrise de l’inflation, participe ainsi à accroître la mé- diocrité de sa gouvernance et à approfondir la pauvreté accrue des populations de Côte d’Ivoire. Les statistiques montrent qu’ac- tuellement, sous Ouattara, l’inflation est supérieure, à celui du temps du pouvoir de Gbagbo. Ce n’est pas étonnant, puisque le taux de pauvreté en 2010 était égal à 48,5% tandis que sous Ouatara, Il atteint le taux record, inédit, infamant de 61,5% à la fin de 2013 (source : rapport de la 4ème revue du Fmi page 10). Il est donc surprenant, qu’avec un tel taux de pauvreté, Ouattara puisse jubiler, exprimer une joie ineffable à la télévision ivoirienne parce que, selon lui, «son» taux d’inflation serait de 2% ( ce qui n’est pas exact), et égal à celui de l’Allemagne, pays développé, lea- der économique et financier de l’Europe avec ce que cela suppose de développement humain. C’est tout simplement une mauvaise plaisanterie, un humour noir, une imposture. La majorité des Ivoiriens s’en est-elle aperçue ? L’histoire jugera.

6 / La trésore- rie sous Ouattara, en difficulté continue depuis 2011, a favorisé plus doublement de la dette flottante de 2011 à 2012 (respectivement de 99 milliards de Fcfa à 204 milliards de Fcfa). Les non-résorption de ces ten- sions de trésorerie ont favorisé l’accroîssement du niveau des arriérés inté- rieurs à la fin de 2013 et au premier semestre 2014. Depuis l’avènement, du gouvernement de Ouattara, La gestion de la trésorerie est tendue du fait d’un manque criard de prévision sérieuse de la trésorerie et de la vague de remboursements de la dette intérieure. A cause de cette tension en 2012, ‘’l’objectif plancher de réduction des sommes payables par l’Etat n’a pas été respecté.’’ Autrement dit, l’objectif du montant minimum à payer par l’Etat au titre du remboursement de la dette intérieure, n’a pas été atteint. Au surplus, la dette flottante (bons, obligations échues, engagements de court terme, li- quidité…) à plus que doublée en 2011 et 2012. Cette dette flottante est passée de 99 milliards de Fcfa à 204 milliards de Fcfa (source : rapport 3ème revue du Fmi). La tension de trésorerie a continué jusqu’à la fin de 2013 au début de 2014. « Les difficultés persistantes de prévision de trésorerie se sont traduites par une situation tendue de trésorerie à la fin de 2013 et une augmentation du stock de la dette flottante au lieu de la réduction promise ( parle gouvernement de Ouattara » ). De ce fait, ‘’l’encours glob al des autres arriérés de dettes inté rieures, à la fin de 2013 ( début 2014 ), é t ait d e 3 2 7 milliards de F cfa’’ . (source : rapport de la 5ème revue du FMI page 7). C’est le montant actuel des impayés, de l’ardoise de la gestion de Ouattara. Autant dire que sous Ouattara l’Etat, après l’obtention du point d’achèvement du l’Ippte, reste chroniquement insolvable pour faire face efficacement et résolument à sa dette intérieure. Les entreprises de production de biens et de services ivoiriens résidents, sont, dans ces conditions, vouées à disparaître pour laisser toute l’activité écono- mique aux mains de celles du reste du monde et pour lesquels le gouvernement de Ouattara n’a aucun arriéré. (source : rapport de la 5ème revue page 19).

7/ En conclusion, au vu de tout ce qui précède, on peut aisément dire que, malgré tout, la Côte d’Ivoire et plus de la majorité de sa population est en très grande difficulté économique et financière. Aucun indicateur économique clé n’est mieux géré que du temps de Gbagbo, en 2010 : L’analyse non exhaustive de certains indicateurs clés de la gestion économique et financière du gouvernement de Ouattara, le super économiste, laisse aisément en- trevoir le grand désastre et la déliquescence économique et financière dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire sous Ouattara :

A/ Nous avons une économie avec une grande croissance non inclusive de la majorité des Ivoiriens. Les fruits de cette croissance, restent quasi uniquement au profit, des entreprises et investisseurs à capitaux étrangers ;...

B/La pauvreté des populations est infamante et atteint un niveau record historique de 61,5% ;

C/Non seulement le volume du stock de l’endettement va crois- sant d’une année sur l’autre, mais ce stock grossi à la faveur d’emprunts non-concessionnels, parce que les guichets qui prêtent à des conditions concessionnelles ne sont pas prêts à suivre la gouvernance de Ouattara dans ses nombreux dérapages répétés ;

D/L’exécution budgétaire globale reste désespérément, chroniquement, et grandement déficitaire. Ce déficit du solde budgétaire global, marque le retour, en fanfare des passifs et des Dépenses exécutées non-ordonnancées (Deno) qui aspirent inconsidérément, injustement et illégalement les deniers publics ;

E/le compte courant des opérations avec l’extérieur est chroniquement déficitaire et grève la capacité de mobilisation, à terme, de devises étrangères (autres que le Cfa). C’est l’indication frappante d’un manque de compétitivité de l’économie ivoirienne sous Ouattara;

F/l’Inflation reste positive et élevée depuis 2011 et atteint actuellement la limite communautaire tolérable par l’Uemoa ; G : La trésorerie est exsangue depuis 2011 à juillet 2014. De ce fait, les arriérées de dette intérieure échus s’amoncellent d’année en année depuis la prise du pouvoir par Ouattara ;

H/ Aucune politique claire et formelle, n’est envisagée par le gouvernement de Ouattara, pour favoriser l’accroissement de la part des nationaux et résidents dans des activités économiques de production de valeurs ajoutées, en vue d’accroître la contribution, la part des nationaux et des résidents à la croissance produite par l’économie nationale. L’incurie du gouvernement de Ouattara est tel- lement forte en la matière, que le Fmi s’est résout à constater, à son corps défendant, après trois (3) ans de dure collaboration et d’assistance technique mise durablement à rude épreuve, que «le principal défi à relever par les autorités ( Ivoiriennes ), est de jeter les bases d’une croissance robuste et inclusive » (source : rapport de la 4ème revue du Fmi page 3 janvier 2014). Autrement dit, l’économie devrait être restructurée pour que les Ivoiriens puissent bénéficier de la répartition des fruits de la croissance. serait-ce un rêve réalisable par une gouvernance truffée de « Dozos », de «com. zones à la limite de l’illettrisme» , et de « r attrapés » ? I/ En plus de tout ce qui précède, les spécialistes du Fmi, de la Bm et d’autres institutions internationales, soulignent dans leur différents rapports, que, outre tous ces indicateurs, en majorité, au rouge, que nous venons de parcourir, d’autres, et la situation globale pourraient se dégrader davantage, « si la réconciliation ne progresse pas et si les souhaits des populations devoir le niveau de vie et des salaires s’améliorer ne sont pas satisfaits ». Ainsi va mal l’état de l’économie ivoirienne sous le super économiste, Ouattara. La majorité des indicateurs clés de l’économie ivoirienne sont au rouge. Ils sont, de loin, moins bien gérés que du temps de Gbagbo qui les avait mis à un niveau respectable par toute la communauté financière internationale avec l’acquisition du point de décision de l’Ippte. Le résultat de la gouvernance de Ouattara n’est-il pas la conséquence d’un choix conscient et voulu ?

Une contribution d'Agnekpo K. Alexandre K. ; Économiste