POLITIQUE - Reconduction de Youssouf Bakayoko à la Cei : Les incohérences de Bédié

Par Notre Voie - Reconduction de Youssouf Bakayoko à la Cei. Les incohérences de Bédié.

Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda.

Le président du Pdci, Henri Konan Bédié, a reconduit Youssouf Bakayoko pour le représenter à la Commission électorale indépendante (Cei). Et, naturellement, l’homme qui est à l’origine de la guerre postélectorale est candidat à sa propre succession à la tête de ladite institution. Et ce avec la bénédiction d’Alassane Ouattara. C’est du mépris pour les autres acteurs politiques.
A la vérité, le maintien de Youssouf Bakayoko à la Cei est un mépris que Ouattara a pour l’opposition, notamment pour le Fpi, et surtout pour l’ensemble des Ivoiriens qui ont payé un lourd tribut à la guerre postélectorale. En ce sens qu’il n’est un secret pour personne que c’est bien Youssouf Bakayoko qui est à l’origine de la guerre postélectorale qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire.
Alors même que la Cei était forclose pour n’avoir pas proclamé les résultats provisoires dans le délai de trois jours francs conformément à la loi fondamentale, et pendant que les autres commissaires attendaient au siège de l’institution, Youssouf Bakayoko s’est retrouvé, en compagnie des ambassadeurs de la France et des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, au Qg de campagne de Ouattara où il a illégalement annoncé de vrai-faux résultats. Cette imposture est à l’origine de la guerre postélectorale.
Au moment où la Côte d’Ivoire sort progressivement du traumatisme de la guerre, et si la volonté réelle de Ouattara était réellement de favoriser le rapprochement des Ivoiriens, il aurait pu nommer Youssouf Bakayoko partout ailleurs et désigner quelqu’un d’autre à tête de la Cei.
Par ailleurs, la reconduction de Youssouf Bakayoko comme représentant du Pdci à la Cei pose un problème de logique. Le président Bédié, candidat du Pdci à la présidentielle de 2010, a accusé la Cei et son président Youssouf Bakayoko de lui avoir volé 6000 voix au profit de ses adversaires. Et pourtant Bédié renouvelle sa confiance au même Youssouf Bakayoko. Cette attitude contradictoire du président Bédié et de son parti laisse penser que N’Zueba n’est pas sérieux quand il insinue qu’on lui a volé 6000 voix lors de la présidentielle de 2010. Autrement, il n’aurait pas reconduit Youssouf Bakayoko.

Boga Sivori