Proche orient : Les quatre journalistes otages en Syrie de retour en France dimanche matin

Par Le Monde - Proche orient. Les quatre journalistes otages en Syrie de retour en France dimanche matin.

PHOTO : Les quatre journalistes français retenus en otage en Syrie (de haut en bas et de gauche à droite : Didier François, Edouard Elias, Pierre Torres et Nicolas Hénin). | AFP/CHRIS HUBY.
Le président François Hollande a annoncé, samedi 19 avril, que les quatre journalistes retenus otages en Syrie depuis juin 2013, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, sont « libres » et « en bonne santé en dépit des conditions très éprouvantes de leur captivité ».

Les quatre journalistes seront de retour en France dimanche « entre 8 heures et 9 heures » a annoncé le président, qui ira les accueillir en compagnie de leurs familles. L'avion devrait atterrir à l'aéroport militaire de Villacoublay, en région parisienne. Selon le père de Nicolas Hénin, Pierre-Yves Hénin, les ex-otages sont « sur le point de prendre l'avion du retour » et leur moral « est particulièrement bon ».

RETROUVÉS EN TURQUIE

Peu avant cette annonce, l'agence de presse turque Dogan avait indiqué que les otages avaient été amenés à la frontière au poste d'Akçakale, en face de Tell Abiad, au Nord de Raqqa, vendredi soir, à la nuit tombée par un groupe syrien inconnu, puis relâchés. Ils avaient les mains liées et les yeux bandés. Les soldats turcs qui étaient de faction ont cru d'abord avoir à faire à des contrebandiers avant de remarquer leurs yeux bandés. Les soldats turcs ont ensuite compris qu'il s'agissait d'étrangers, les ont recueillis, puis les ont envoyés à l'hôpital d'Etat d'Akçakale pour un contrôle de santé, où ils ont été interrogés par la police turque, avant d'être remis aux autorités françaises.

La télévision turque Hürriyet TV a diffusé les premières images des otages. Sur ces images, on peut entendre Didier François exprimer en anglais sa joie d'être libre et d'enfin « voir le ciel ». « Nous remercions les autorités turques pour leur aide », a-t-il ajouté.

Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, 22 ans, photographe indépendant missionné par la radio avaient été portés disparus le 6 juin 2013. Selon l'Elysée, ils avaient été interceptés à un poste de contrôle alors qu'ils faisaient route vers Alep. L'enlèvement de Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et de Pierre Torres, photographe de 29 ans, avait, lui, été révélé le 9 octobre par leurs familles respectives et le ministère des affaires étrangères français, qui avaient gardé secret leur rapt, survenu le 22 juin à Raqqa.

Les quatre journalistes étaient detenus par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe djihadiste créé en 2013, principalement composé de djihadistes étrangers, qui imposent leur credo obscurantiste aux zones passées sous leur coupe et n'hésitent pas à en évincer par la force les brigades trop modérées à leur goût.

DEUX OTAGES FRANÇAIS TOUJOURS DÉTENUS AU SAHEL

M. Hollande a ajouté qu'il partageait « la joie des familles de nos compatriotes qui ont enduré, avec un grand sens des responsabilités, l'angoisse de cette épreuve » et saluait « aussi tous les proches qui ont marqué leur solidarité autour » des quatre hommes.

Le chef de l'Etat « affirme son attachement profond à la liberté de la presse, qui impose le respect indispensable de la sécurité et de l'intégrité des journalistes dans leur rôle d'information ».

Après la libération des quatre journalistes, le président « reste préoccupé par le sort des deux autres ressortissants français toujours détenus au Sahel » et « réaffirme son soutien à leurs familles et rappelle sa détermination et la mobilisation sans relâche des services de l'Etat pour obtenir leur libération ».

Après la libération des quatre journalistes français, Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal sont les deux derniers Français détenus en otages dans le monde.

Le Monde.fr avec AFP