Débats et Opinions: Le conseil constitutionnel et la CEI, une véritable escroquerie politique en Côte d’Ivoire, Par Nestor Koffi

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Le conseil constitutionnel et la CEI une véritable escroquerie politique en Côte d’Ivoire, Par Nestor Koffi.

Youssouf Bakayoko, président de la CEI. Image d'archives.

À moins d'un mois des élections présidentielles en Côte d'ivoire, la tension monte et les spéculations vont bon train.

Les gens proches du régime et les médias caporalisés et confisqués font l'apologie du culte de la personnalité de leur mentor et attisent le feu en disant à qui veut l'entendre que tout est verrouillé, et que l'élection est déjà terminée avec un score à la soviet.

Aucun dialogue ni discutions ne sont en vue ni possibles et pour cause, le mépris et l'arrogance dont fait montre le régime ne laisse aucune chance aux différents candidats de l'opposition de déployer leur projet de société qu'ils sont déjà taxés d'incapables. Je ne sais sur quelle base ces personnes portent leur jugement.

Alors que c'est celui qui n'est pas à la hauteur d'une tâche à lui confiée qui est considéré comme incapable.

Rien que des affirmations stériles et gratuites à l'endroit de ces personnalités qui ont eu le courage de se porter candidates pour ce reste que le droit à la différence.

Donc il faut que les 9 candidats se ressaisissent pour exiger le dialogue et la remise à plat de tout pour avoir une élection transparente, crédible, et apaisée, doù l'assurance du président sortant de ne pas entendre parler d'un second tour.

D'abord sur quelle base concrète peut-on traiter les personnalités qui n'ont jamais gouverné d'incapables?

Tout ce comportement dénote que la serenité n'est plus du côté du pouvoir.

Du simple fait d'étouffer les manifestations pacifiques pourtant démocratiques démontre que le pouvoir n'est plus convaincu d'être majoritaire dans le pays.

Cependant, l'opposition demande de démontrer par les marches bien encadrées et non réprimées, pour montrer aux yeux du monde sa capacité à mobiliser et convaincre d'être majoritaire dans ce pays.

D'aucun dans ce pays savent que la tension est palpable dans ce pays et le malaise est généralisé.

Pourquoi ne pas s'assoir pour trouver un arrangement politique?

Alors que les revendications de l'opposition sont légitimes et fondées, elle sont mêmes impératives pour les réglages nécessaires pour des élections transparentes et crédibles.

Aujourd'hui à encroire la liste électorale de la CEI, le résultat escompté de l'enrôlement dernier n'était pas au rendez vous, il y a eu une maigre moisson d'environ 342.000 enrôlés.

Mais ce qu'elle ne dit pas c'est qu'elle a retiré 3millions sur la liste de 2010.

Or en 2010, voici les chiffres et je demande à chacun de faire le calcul pour sa propre gouverne.

Élections présidentielle 2010. Inscrits: 5784490. Votants: 4843445 Soit 83,73%

Lorsqu'on fait la soustraction on trouve:

5784490 - 4843445 = 940945 qui n'ont pas participé.

Et inscrits 2015:

6315154 - 5784490 = 630664 de plus si tout était resté en état.

Sans oublier les 3000.000 sortis de la liste de 2010, ce qui fait 2784490 sur la liste de 2010.

Doù vient que nous sommes aujourd'hui sur la liste de 2015 à plus de 6 millions 3?

Donc la CEI nous cache la vérité car tout calcul fait, ce sont plus de 3300000 inscrits de plus et on nous fait croire qu'il y a seulement 342000. Pour tout ivoirien qui rêve qu'il peut battre ce

pouvoir qui a tout verrouillé se trompe tout simplement. Il veut dans ce cas accompagner le président sortant.

Cette verité laisse libre à chacun de tirer sa conclusion.

Qu'on nous dise d'où viennent les 3 millions en remplacement des 3 millions sortis de la liste de 2010?

Soyons vigilants car c'est le manque de courage et de vérité de la tête de la même CEI qui a été à la base de la crise post électorale qui a endeuillé notre pays à hauteur de 3000 morts.

Personne ne comprend l'attitude du pouvoir alors que leur bilan plaide pour lui .

Alors de quoi les gens du pouvoir ont-ils peur?

Ne sont-ils pas sûrs de ce qu'ils annoncent sinon pourquoi cette fébrilité qui commence à montrer leur minorité dans le pays.

Les marches ne sont rien d'autre que l'expression légitime et démocratique dans un pays normal encadré par les forces de l'ordre .

Cette contestation par les marches et le foisonnement des candidats signifient tout simplement qu'il y a un problème sérieux dans le pays .

Le malaise généralisé peut même être vu par un aveugle.

Le gouvernement ne doit pas rester sourd à ces mouvements de contestations.

Le devoir du gouvernement est d'être attentif et d'anticiper les revendications pour désamorcer une éventuelle crise d'envergure dans notre pays .

La défiance au peuple souverain n'est pas la bonne solution, la sagesse dans ces conditions impose le dialogue qui demeure notre première religion dans ce pays d'HOUPHOUET BOIGNY.

Dialoguer avec son opposition n'est ni soumission ni capitulation, c'est au contraire une preuve d'intelligence et de sagesse.

Puisque le but n'est pas de diviser pou régner mais d'anticiper pour éviter une crise qui va entraîner des pertes en vie humaine.

Sur la terre des hommes, il n'y a pas de problème humain sans solution humaine.

Parfois ce sont les positions radicales qui entraînent des conflits armés et le désastre.

La sagesse impose de mettre balle à terre et de dialoguer pour trouver une position qui arrange tout le monde.

Les positions radicales ont très souvent des conséquences imprévisibles.

Nous avons des exemples sur notre continent et souvent très proches de nos frontières qui devraient nous servir de leçon afin d'éviter le pire à notre beau pays, qui est la locomotive de l'AOF.

L'exemple de la démocratie devrait partir de chez nous en temps que leader .

Rien ne justifie de rétrograder à la pensée unique.

Il n'y a pas de honte que le président sortant dialogue en tant que candidat avec les candidats de son opposition, ce qui va considérablement faciliter les choses pour aboutir à des élections apaisées et crédibles les voeux de tous.

En l'état actuel des choses, les conditions des élections credibles et apaisées ne sont pas réunies et ça le régime en est conscient. Ils sont convaincus que s'ils étaient à la place de l'opposition, ils n'accepteraient pas d'aller aux élections aussi déséquilibrées.

Voilà pourquoi il est impératif d'ouvrir le dialogue afin de rompre définitivement avec la violence qui ne fait que retarder notre pays qui était en tête et qui est en train de traîner à la queue.

De grâce épargnez nous d'un autre conflit qui n'a pas lieu d'être en faisant la politique des braves en s'asseyant pour aplanir les aspérités qui engagent le climat délétère .

À la vérité, personne n'est l'ennemi de personne. Seule l'application des lois de la République doit avoir la primauté.sur toute autre considération qui n'induit pas l'intérêt général.

C'est pourquoi, toute l'opposition, c'est à dire les 9 autres candidats doivent créer un cadre de dialogue permanent pour accorder leurs points de vue pour ne pas aller à ces élections si le pouvoir refuse le dialogue, sinon c'est une manière d'accompagner le président sortant.

Et si tel est le cas, au tant que vous abandonniez pendant qu'il est encore temps votre candidature pour élire le président sortant par acclamation au lieu de fatiguer le peuple.

Si rien n'est fait pour remettre à plat selon l'esprit et la lettre de l'opposition mosaïque qui se trouve dans la charte de la CNC.

À ce propos, il y a deux alternatives possibles.

1) une transition au regard de notre loi fondamentale, même si le candidat dérivé fait l'objet de l'autorité de la chose jugée alors que le Conseil avait proclamé le candidat Gbagbo président en 2011, sans que cela soit respecté.

Mais plus grave encore, la CEI , son mandat de 6ans est périmé et la loi fondamentale interdit que la même CEI ne peut pas conduire plus d'une élection générale.

Et au regard de ce qui précède, soit on fait une transition ou un report pur et simple.

Et ce report ne doit pas excéder un an, et conduit par le président sortant.

Les raisons qui plaident à ce que le président sortant conduise le report sont les suivantes:

1) Ça lui permettra de faire le référendum pour régulariser sa candidature dite dérivée par le conseil constitutionnel.

2) la refonte de la CEI dont le mandat est périmé.

3) la refonte du conseil constitutionnel.

4) la confection d'une liste électorale consensuelle.

5) l'entrée des exilés .

6) le désarmement des milices.

7) la libération de tous les prisonniers politiques.

8) Aller aux élections crédibles et transparentes pour instaurer à jamais la democratie pour désarmer les cœurs et les plumes parfois trop virulentes.

La moralité de cette analyse c'est que le gouvernement accepte de dialoguer avec son opposition pour quà la fin, on aille à des élections transparentes, crédibles, et apaisées, afin d'éviter le chaos à notre belle Côte d’Ivoire.

Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Nestor Koffi
Nk