Scandale: Ouattara offre 100 millions de FCFA à chacun des 10 candidats à l'élection présidentielle pour les corrompre

Par IvoireBusiness - Scandale. Ouattara offre 100 millions de FCFA à chacun des 10 candidats à l'élection présidentielle pour les corrompre.

Alassane Dramane Ouattara. Image d'archives.

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Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara dit ADO, du haut de son piédestal et de sa fausse mensuetude, a décidé d’offrir de façon exceptionnelle, 100 millions de Fcfa (152.000 euros) à chacun des dix candidats à l’élection présidentielle de 2015. Ce geste faut-il le rappeler, n’a aucun fondement constitutionnel, aucune base légale. En effet, aucune disposition constitutionnelle ne permet au chef de l’Etat d’offre à ses adversaires politiques, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, dont la tenue est incertaine, pareille faveur. Ceci constitue un cas flagrant des pillage des deniers publics au détriment du contribuable ivoirien. Tout ce que la loi exige du chef de l'Etat est le financement des partis politiques tel que prévu par la Constitution. Ceci n’est à ce jour pas réalisé par le chef de l’Etat qui n’a jamais appliqué cette disposition constitutionnelle. Avec cette offre, Alassane Ouattara agit comme si la Côte d’Ivoire était sa prioprieté privée, où il se sert des deniers publics à sa guise.
Il vient une fois de plus de démontrer que la loi c’est lui, qu’il est au dessus de cette dernière, et qu’il peut la fouler au pied à sa guise.

Cette décision étrange a été prise à l'issue d'un Conseil de ministres extraordinaire qui s’est tenu à Yamoussoukro.

« Le Président de la République a décidé d'octroyer un financement exceptionnel de 100 millions de FCFA à chacun des dix candidats retenus », a affirmé le porte-parole du gouvernement Bruno Nabagné Koné qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse.

"Ce montant permettra d'aider ces candidats lors de la campagne électorale qui s'ouvre le vendredi 9 octobre prochain à minuit pour s'achever deux semaines plus tard", ajouté le Ministre Koné Bruno.

CE QUE DIT LA LOI

L’article 9 de la loi n°2004-494 du 10 septembre 2004, relative au financement sur fonds publics des partis et groupements politiques et des candidats à l’élection présidentielle et abrogeant la loi n°99-694 du 14 décembre 1999, dispose, d’une part, que les candidats à l’élection présidentielle bénéficient d’une subvention exceptionnelle et d’autre part, que le montant de cette subvention est inscrit dans la loi de finances de l’année de l’élection présidentielle. Dans le cas d’espèce, Ouattara candidat comme les neuf autres, pioche dans les caisses de l’Etat, pour verser une subvention exceptionnelle à chacun de ses adversaires sans leur dire le montant total qui était prévu au budget comme la loi l’exige. Qui vérifie alors ce que lui s’accorde comme financement, d’autant plus que depuis que le conseil constitutionnel a publié la liste des candidats, toutes les dépenses qu’il a engagé (pour ses visites de campagnes et non d’Etat) sont des dépenses de candidat. La loi dispose que tous les candidats doivent être traités de façon équitable. En décidant seul, en dehors de tout cadre légal d’octroyer cet argent, il viole le principe d’égalité devant la loi.

OUATTARA OPPOSANT BENEFICAIT DE 800 MILLIONS DE FCFA DE FINANCEMENT TOUS LES 6 MOIS

Alassane Ouattara, alors opposant au Président Laurent Gbagbo, recevait tous les six mois pendant les dix années de crise, la somme de 800 millions de FCFA au titre du financement public des partis politiques.
Il s’en est servi sans jamais apporter la moindre justification comme l'exige la loi.
A son tour au pouvoir, il a toujours mis un point d'honneur à affamer ses opposants et à les traiter comme des mendiants, allant même jusqu'à bloquer leurs comptes et avoirs, et confisquer leurs biens.

Le cadeau empoisonné de Ouattara ?

Quand on sait que les candidats de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) envisagent de boycotter les élections car les conditions ne sont pas réunis, on voit clairement que le geste du chef de l'Etat, plus qu'une décision d'Etat, est une stratégie de division.
Alassane Ouattara, qui a senti la CNC monter en puissance après le succès de la marche du 28 septembre dernier, a une fois de plus, décidé de diviser pour mieux régner. Pas sûr que ça marche cette fois car les conditions d’une élection crédible et transparente ne sont pas réunies. Les opposants ont clairement dit que Ouattara est inéligible, la télévision et les médias d’Etat sont aux ordres, et la Commission électorale indépendante largement déséquilibrée et dirigée par le très controversé Youssouf Bakayoko; dont ils exigent la démission.
Cette offre du chef de l’Etat apparait donc aux yeux de nombreux observateurs comme une tentative de corruption des candidats à l’élection présidentielle.
La réaction de ces derniers est attendue dans les heures qui viennent.
Nous y reviendrons.

Patrice Lecomte