Avant la présidentielle : Essy Amara pousse ses pions. Le candidat indépendant à la présidentielle avance selon sa méthode à lui

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Avant la présidentielle, Essy Amara pousse ses pions. Le candidat indépendant à la présidentielle avance selon sa méthode à lui.

Essy Amara. Image d'archives.

L’ancien ministre des Affaires étrangères veut se faire une idée exacte des infrastructures et travaux publics réalisés sous les différents pouvoirs qui se sont succédé. Il a ainsi fait appel à des experts. Selon des indiscrétions, il aurait coopté deux personnalités pour inspecter les travaux exécutés en Côte d’Ivoire. Il s’agit de Tidjane Thiam et Ahoua Don Mello, tous, anciens directeurs généraux du Bureau national d’étude technique et de développement (Bnetd). Sous la houlette des deux hommes, ont été effectués des travaux et des projets en cours de réalisation. «La pertinence de l’état des lieux fait par l’équipe d’Essy Amara a même fait dire à certaines personnes que Don Mello serait intervenu auprès d’Essy Amara pour la production du document», relate un connaisseur du dossier. Que non, affirme-t-il.(l’œuvre de ces deux personnalités a été certes magnifiée dans le rapport, mais elles n’ont pas participé à l’élaboration de l’état des lieux) Il n’empêche, la production des experts d’Essy Amara aurait rapproché de l’ancien cacique du Pdci et le membre du Fpi en exil. Au point où, selon connectionivoirienne.net, «pour la première fois, l’on remarquera que Don Mello ménage le président Houphouët-Boigny sans l’égratigner dans un livre à paraître bientôt. Un retour de l’ascenseur à Essy Amara, qui ne fait point mystère de son ambition de réhabiliter Houphouët-Boigny». En clair, le candidat et l’ancien ministre de Laurent Gbagbo signent un pacte, qui permet peut-être à Essy Amara de donner corps à un projet (à savoir : le projet de réhabilitation de la mémoire de Félix Houphouet Boigny, qui durant tout sa vie n’a visé que le bonheur de l’homme ivoirien et jamais la souffrance de son peuple. Si Houphouet est mort avec l’amertume d’avoir été incompris à l’époque, Essy Amara se doit de cimenter la conscience du peuple ivoirien autour de la vision de Félix Houphouet Boigny, une vision, qui, au fil du temps, ne diffère en rien de celle de Laurent Gbagbo). A mis parcours, «Essy Amara peut ainsi se réjouir d’avoir contribué modestement à ramollir le ressentiment des farouches opposants d’Houphouët-Boigny vis-à- vis du vieux, et de rapprocher davantage partenaires et adversaires du premier président ivoirien. Un pas vers l’unanimité autour de la mémoire de Félix Houphouët-Boigny?», analysent et interrogent des habitués des arcanes politiques nationales. ‘’Sur la route de la souveraineté’’, ainsi s’intitule l’œuvre que Don Mello s’apprête à mettre en librairie. L’auteur revient sur les heures chaudes du combat du premier président de Côte d’Ivoire, dans la guerre du cacao contre les multinationales du secteur. L’ex patron du Bnetd y dépeint un Houphouët-Boigny en 1988 criant sa colère contre ceux qui spolient les planteurs, en payant le cacao à un bas prix. «Ils nous volent notre cacao! Maintenant on ne vend plus. Il décide alors de répéter l’exploit de 1932, en gelant la vente du cacao ivoirien pour faire remonter les cours de cette matière première sur le marché mondial. Contrairement à 1932, cette fois-ci, la stratégie échoue. Les multinationales de négoce du cacao notamment le groupe français Sucres et Denrées et le groupe américain Philip Brothers basé à Londres dont les principaux acteurs créeront plus tard Armajaro, à coup de divisions et de pressions de toute sorte, remportent la bataille en 1988 », relate Don Mello, présentant le défunt président en victime des ‘’ogres’’. «Le Président Houphouët perd le combat, mais décide de continuer la guerre en tirant les leçons de la défaite», éclaire encore Ahoua Don Mello. S’il ne prend pas de liberté vis-à-vis de l’histoire, l’ingénieur des travaux publics évite de titiller Félix Houphouët-Boigny. Sans doute l’impact du nouveau deal entre Essy Amara et lui.

Guillaume N’GUETTIA
In Le Sursaut du 28 août 2015
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NOTRE ANALYSE

Pour nous qui avons suivi le buzz suscité par le document lu sur les sites d’Information www.Connectionivoirienne.net,et www.ivoirebusiness.net l’une des sources d’informations de plus en plus prisées de la presse écrite en Côte d’Ivoire, et la presse internationale, nous observons, sauf erreur d’appréciation de notre part, que la Commission d’experts en Infrastructures et Travaux Publics, mise en place par Essy Amara, a réussi à atteindre des objectifs à plusieurs niveaux :

1- Grace à l’étude commanditée par le candidat Essy Amara sur l’état des lieux des infrastructures et travaux publics, l’opposition en Côte d’Ivoire a désormais un bréviaire et un indicateur précis et détaillé des failles et faiblesses de la politique infrastructurelle de Ouattara ;
2- En dehors de la polémique autour de l’article 35, suscitée sciemment, malicieusement et prématurément par Bédié et Ouattara, qu’ils ont ensuite jetée comme un os dans la trajectoire des signataires de la CNC pour espérer les divertir et détourner leur attention sur la mal gouvernance que Ouattara sert quotidiennement aux ivoiriens avec la complicité de la presse du pouvoir, mise à contribution pour maquiller les détournements massifs sous le vocable maquillant appelé « EMERGENCE A L’HORIZON 2020), Essy Amara, ouvre plutôt un nouveau front d’attaque de la candidature de Ouattara, à savoir : le bilan de Ouattara dans le secteur des infrastructures ; Un terrain sur lequel Ouattara se croyait imbattable.
3- Les investigations bien documentées et probantes ouvrent sérieusement une brèche béante, dérangeant les certitudes des adorateurs et des gouvernants, qui jusque-là ne se doutaient pas de ce que les travaux d’infrastructures de Ouattara sont attaquables sous plusieurs angles ;
4- Le pouvoir Ouattara, qui a pris la pleine mesure de la pertinence des griefs d’Essy Amara, contre son bilan infrastructurel, le seul secteur joker sur lequel comptait le RHDP, a redimensionné conséquemment l’équipe de ses communicants de sorte que, Patrick Achi, ministre des Infrastructures économiques, est parachuté à la tête des propagandistes électoralistes du gouvernement SORTANT afin de prêter mains forte au duo Koné Nabagné et Bamba Affoussiata en vue de tenir face aux griefs très pertinents présentés par Essy Amara.
Si certains de ses supporters en maquent de lucidité, pensent avoir trouvé la justification dans la notion du « principe de continuité de l’Etat », qui veut que le président successeur hérite des engagements de son prédécesseur et endosse les actifs et le passif, l’administration Ouattara quant à elle, est mal à l’aise et désarmée face aux critiques d’Essy Amara, car, après avoir prétendu que Laurent Gbagbo n’a rien fait, faire appel aujourd’hui au principe de la continuité de l’Etat pour s’accaparer les projets conçus par Laurent Gbagbo, est un exercice difficile à Ouattara. Ce serait valider les critiques d’Essy Amara, selon lesquelles, les projets dont se vante Ouattara sont frappés de plagiat.
5- On le voit. La tâche est perdue d’avance par Achi Patrick, appelé en pompier pour se renier. Car dire que Gbagbo n’a rien fait, cela reviendrait à dire que : « moi Achi Patrick, Ministre des Infrastructures Economiques de Laurent Gbagbo, je jure que ni moi, ni mes collaborateurs n’avons rien conçu comme projets de réhabilitation des infrastructures, alors que j’étais non seulement le porte-parole du Gouvernement, mais surtout le super ministre et homme de confiance de Laurent Gbagbo, qui était de tous ses voyages importants, même si nous ne voyagions pas beaucoup par souci d’économie. Je jure et je confesse que les communiqués des conseils de ministres, rédigés par mes soins que je lisais chaque mercredi devant la presse et la Nation, étaient imaginaires et de la pure comédie que je jouais, pendant tout le temps que j’étais ministre des infrastructures sous Laurent Gbagbo, de 2000 à 2010.
Je jure devant vous que je ne suis pas crédible ni digne de confiance, car durant les 10 ans de collaboration avec Laurent Gbagbo, je lui faisais croire que le BNETD et l’AGEROUTE étaient à l’œuvre pour l’élaboration des études de faisabilités des projets actuels ».
Comme le ministre Achi Patrick ( que Gbagbo aimait le plus, à cause de la langue anglaise qu’il parle bien), ne peut pas tenir de tels propos de reniement, les arguments d’Essy Amara resteront collés sur le front de quiconque s’évertuerait à démontrer le contraire, dans le camp Ouattara.
6- Les experts d’Essy Amara, ont présenté un état des lieux objectif des infrastructures dans lequel se retrouve indistinctement la vision d’autres experts à savoir messieurs Tidjane THIAM et Ahua Don MELLO, deux éminences grises qui n’appartiennent cependant pas à la même obédience politique.
7- Faire converger autour de son projet, le regard bienveillant de personnes qui, au paravent, avaient des opinions divergentes les unes envers les autres, c’est tout le charme de la candidature d’Essy Amara.
8- Alors que l’opinion retient qu’Essy Amara fait très peu de déclarations, Le Conseiller attitré et très rapproché de Charles Blé-Goudé affirme que selon lui, seul à ses yeux Essy Amara titille Alassane Ouattara par la force des arguments de campagne et de critique du bilan du gouvernement. Avis d’un connaisseur, qui rentre fraichement de la Haye où il a rencontré à la fois, Laurent Gbagbo et Blé Goudé, à maintes reprises, sans possibilité de comptage du nombre de rencontres qu’il a eu avec chacun d’eux, parce que familier aux deux prisonniers.

9- Cet homme-ressource qui est assurément dans les confidences des deux prisonniers (même s’il n’en dit un traitre mot), sait intelligemment que, de l’état des lieux fait par Essy Amara, découle tout naturellement la vision du candidat en matière d’infrastructures. Car, un bon examinateur ou évaluateur bien avisé, sait déterminer la note d’une copie d’examen à partir de l’introduction, sans forcément lire le développement qui s’ensuit. Et les personnes aussi avisées que cette personne ressource, il y’en légion, surtout en milieu rural, non encore contaminées par la publicité mensongère et la propagande surmédiatisée, œuvre d’une agence de communication, financée à coup de milliards, en contrepartie de la sa seule mission : berner et aveugler les ivoiriens en leur présentant des ténèbres pour la lumière, la perdition pour le salut, les détournements de deniers publics en œuvre de bienfaisance, l’insécurité, en havre de paix, de niveau égal à la sécurité dans la ville de New York, l’obscurantisme en émergence. J’ai mal pour mon pays.
10- Essy Amara, dit que Laurent Gbagbo n’a pas seulement conçu et apprêté des projets à son successeur, mais il a en plus laissé des ressources suffisantes pour leur réalisation, car, l’argent issu du point d’achèvement de l’initiative PPTE préparé par Laurent Gbagbo, suffisait largement à réaliser l’ensemble du portefeuille de projets-clés en mains, hérités par Ouattara.
11- Or, outre cet argent issu du PPTE déjà suffisant pour le financement des infrastructures et des travaux publics, Ouattara s’est concentré puis s’est acharné à re-endetter goulument le pays en moins de 4 ans, sans que l’on ne sache pourquoi, et pour quelle destination, puisque de sa propre confession, « l’argent ne circule pas » et n’a effectivement pas circulé dans les mains des pauvres durant tout le mandat d’Alassane Ouattara.
12- Les partisans peuvent se blaguer et s’auto-flatter de ce qu’ESSY Amara ne leur aurait pas encore révélé son programme de gouvernement. Or, incontestablement, le décor est déjà planté et les choses sont très claire dans l’esprit de l’opinion publique ivoirienne, non pas l’opinion que fabrique artificiellement Fabrice Sawegnon. L’état des lieux esquissé par Essy Amara, laisse transparaitre la vision des infrastructures et travaux publics du candidat le plus craint à l’heure actuelle par Alassane Ouattara.
La preuve, et en exclusivité, sachez que le ministre Adjoumani a tenu ce jour, à Yakassé, à 5 km de Kouassi Datékro, une allocution pathétique, dans laquelle, l’homme, plaide vainement auprès des parents Essy Amara afin que ceux-ci aillent à Abidjan convaincre leur fils à retirer sa candidature.
Après l’échec de la même démarche auprès du grand imam de Bondoukou, puis la cuisante fin de non-recevoir, de cette même requête, en marge du conseil des ministres à Bondoukou, le ministre ne se lasse point de poursuivre son propre ombre.
Aidez-le à comprendre que la candidature d’Essy Amara est irrévocable. Aidez-le à comprendre qu’aussi longtemps qu’il est absurde et impossible de saisir son propre ombre, la marche glorieuse et méthodique d’Essy Amara vers le fauteuil présidentiel est instoppable.
Pour finir, je voudrais formuler une requête à ceux qui ont mandaté monsieur Adjoumani pour cette mission impossible. S’il vous plaît, il n’en peut plus. A le voir, visiblement, il n’est pas à l’aise. Déchargez-le, d’autant plus que la candidature d’Essy Amara est irrévocable.
Rendez à Adjoumani sa liberté. Essy Amara est comme le vent, vous l’entendez souffler, sans savoir comment et quand il vous ravira le pouvoir à la régulière. La chose la plus sûr, c’est qu’avant la fin de l’année 2015, Essy mettra fin légalement à votre gouvernance .

Une contribution de New MENTAL depuis Bondoukou