Débat sur l’inéligibilité de Ouattara – Tiburce Koffi crache du feu: « Ouattara n’est pas éligible ». « Il doit pour UNE FOIS, sacrifier son égo, pour donner au pays une chance de se réconcilier avec lui-même »

Par IvoireBusiness/Débat sur l’inéligibilité de Ouattara – L’écrivain Tiburce Koffi, menacé de mort par le régime Ouattara, et réfugié politique en France, crache du feu « Ouattara n’est pas éligible ». « Il doit simplement et avec humilité, se retirer de la scène politique ivoirienne ».

Tiburce Koffi.

L’écrivain Tiburce Koffi, menacé de mort par le régime Ouattara, et actuellement exilé en France à la demande des autorités françaises, prend position sur la question de l’inéligibilité de Ouattara à l’élection présidentielle de 2015, à travers une contribution sur son blog. Et il n’y va pas de mains mortes, appelant le chef de l’Etat ivoirien à sacrifier pour une fois son égo en se retirant purement et simplement de l’élection présidentielle de 2015, afin de permettre à la Côte d’Ivoire de se réconcilier avec elle-même.

J’ai l'impression que, sur ce terrain, même les plus grands juristes confondent citoyenneté et éligibilité. Tous les citoyens d’un pays ont les mêmes droit certes, mais ils ne sont pas, tous et in facto, éligibles. Il me plaît souvent, à ce propos, de citer deux exemples :
1 – La Constitution ivoirienne qui fixe l’âge de l’éligibilité à 40 ans au moins, et 75 ans au maximum. Elle discrimine donc tous les citoyens qui ont 39 ans, 11 mois et 29 jours. (Il ne leur reste pourtant rien que 48 h pour avoir 40 ans !!!!) Mais la Constitution ne leur permet pas d’être éligible. Idem pour le candidat qui, la veille du jour de la présidentielle, aura entamé ses 75 ans. Doit-on parler d’injustices ?

2 – La constitution américaine. Elle impose que n’est éligible que le citoyen américain né sur le sol américain ou un espace qui relève de l’autorité américaine (une ambassade, par exemple). Elle exclut donc, de fait, tout Américain né dans des conditions différentes de celles prescrites par leur Constitution. Cela signifie qu’un bébé américain né à Kong ou dans un campement de Bêdê-Kouassikro (c’est un obscur village baoulé) ne peut être éligible. Et on ne va pas changer la Constitution américaine pour cela !!! De toute façon, la probabilité pour qu’un bébé américain naisse à Bêdê-Kouassi est tellement nulle que…

En conclusion, soumettons-nous à une évidence : toute Constitution est discrimination ; et ce n’est pas une tare. Arrêtons de nous en prendre à notre Constitution à tout moment. Si on commence à en changer les dispositions au gré des intérêts de tel ou tel camp politique, on ne s’en sortira pas. Nous aurions dû le faire depuis 2000 ou 2011. Nous ne l’avons pas fait. Avançons donc ! Que ceux qu’elle discrimine se soumettent à cette discrimination positive et s’abstiennent d’aller à la compétition. Cela me parait simple et sage.

Une remarque : c’est toujours autour de la même personne que tourne cette »affaire », depuis 1995. Elle a débouché :
1 – en octobre 1995, sur le boycott actif (FPi-Rdr) et non Fpi-Rdr-Pit comme l’écrit de manière erronée Pierre Soumarey. Le Pit, représenté par son candidat le Pr Françis Wodié, était allé à la compétition électorale. Il n’a donc pas pu faire un boycott actif d’un scrutin auquel il a participé !!!
2 – en décembre 1999, sur un coup d’Etat dont les bénéficiaires furent le Fpi et le Rdr !!!
3 – Sur une rébellion qui a fini par porter au pouvoir, en 2011, son commanditaire – cela n’est plus un secret.

Question : si cet homme aime vraiment ce pays et non sa propre personne, si cet homme acceptait d’écouter un peu la musique de la chanson de la Paix et non la chanson intérieure qui flatte son égo, il se retirerait tout simplement et avec humilité de la scène politique ivoirienne ; car il sait que c’est autour de lui que se tisse ce long drame national qui a accouché de la tragédie de 2011. Il est donc un candidat de la discorde.

Question : pourquoi ne sacrifierait-il pas, pour UNE FOIS, son égo, pour donner au pays une chance de se réconcilier avec lui-même ?

Ce n’était rien qu’une petite contribution.

Par Tiburce Koffi.