Côte d’Ivoire - La transition se précise : Ouattara panique et menace en évoquant pour la première fois la transition

Par IvoireBusiness – La transition politique approche à grands pas en Côte d’Ivoire. Ouattara se met dans tous ses états à l’approche de cette échéance.
Depuis Séguéla, il panique, insulte, et menace d’arrêter ses opposants en évoquant la transition.

Lors de son dernier meeting dimanche à Séguéla dans le cadre de sa visite d’Etat dans le Woroba, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara dit ADO, a piqué une grave colère contre ses principaux opposants, coupables selon lui d’exiger le respect strict de la Constitution et la mise sur pied d’une transition politique d’un à deux ans pour résoudre son problème d’inéligibilité.
Le chef de l’Etat, comme on le sait, n’est pas éligible selon l’article 35 de la Constitution. Lui-même le reconnait puisqu’il a essayé de modifier l’article 35 par voie parlementaire avant de se raviser, et a également évoqué la jurisprudence sur l’article 48 pour justifier son éligibilité, pour aussitôt l'oublier devant la levée de boucliers.
Désormais pour Ouattara, exiger le respect de la Constitution et proposer une transition politique à laquelle il serait exclu, est un délit d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
« Ceux qui espèrent des transitions pour se donner un poste ministériel, c’est terminé. C’est par les urnes que vous allez pouvoir avoir des postes, c’est par votre travail, c’est par votre compétence que vous aurez du travail », a déclaré M. Ouattara, au terme de sa visite d’Etat de cinq jours dans le Woroba.
Selon lui, « la Côte d’Ivoire n’a plus besoin de transition car le pays est dans une République normale, apaisée et civilisée avec les Ivoiriens qui aspirent à renforcer le climat de paix ».
Selon plusieurs analystes, Ouattara se trompe de délit et ne dit pas la vérité sur la paix dans le pays, car les prisons sont pleines d’opposants souvent arrêtés pour avoir tenu de simples meetings, et la violence politique est érigée en mode de gouvernement. Tout se passe comme si le gouvernement avait intérêt à maintenir un climat de violence permanente.
Pour ces analystes, c’est plutôt Ouattara qui risque comme Blaise Compaoré l’inculpation pour délit d'atteinte à la sûreté de l’Etat car il a l’intention de violer la Constitution alors qu’il n’est pas éligible à l’élection présidentielle de 2015 selon l’article 35.
« C’est plutôt le viol de la Constitution qui est passible selon eux du délit d’atteinte à la sûreté de l’état, et non le fait d’exiger le respect de la Constitution et une transition politique pour remettre le pays sur les rails », diront-ils à ce sujet.

Sentant que cette échéance transitionnelle arriver à grands pas, Ouattara visiblement pris de panique et ne sachant plus à quel saint se vouer, se remet à menacer et à insulter ses opposants.
Pas sûr que cela ait un effet dans un pays où les arrestations des leaders de l’opposition sont devenues le jeu favori du pouvoir.
Nous y reviendrons.

Eric Lassale