Transition politique/ Banny, Koulibaly, et KKB, lancent un dernier ultimatum à Ouattara: « Le meeting du 07 octobre à Yopougon sera notre dernier avertissement »

Par IvoireBusiness – Dernier avertissement de Banny, KKB, et Koulibaly à Ouattara pour une transition politique et des élections avec zéro mort.

Giga marche de la CNC sur la RTI et la CEI le 28 septembre 2015.

La principale coalition de l’opposition en Côte d’Ivoire réunie au sein de la CNC (coalition nationale pour le changement) a décidé d’animer un meeting demain mercredi à Yopougon (Nord-ouest) d’Abidjan, qualifié comme le dernier avertissement au chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui refuse jusque-là de les recevoir.
Selon le président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), Pr Koulibaly Mamadou, « nous avons décidé d’organiser un meeting le 7 octobre à Yopougon Figayo pour dire les risques d’avoir une crise préélectorale », exprimant son inquiétude pour la tenue du scrutin présidentiel du 25 octobre. Il appelle à des discussions entre candidats pour s’accorder sur les conditions devant permettre l’organisation d’élection sans risque.
Pour la CNC, ce meeting de Yopougon sonne comme le dernier avertissement au régime tribaliste et de rattrapage ethnique d’Alassane Dramane Ouattara, sourd au dialogue politique, mais abonné à la mauvaise gouvernance, à la fraude massive, et à l’arrestation d’opposants politiques.
Et pas question pour la CNC que cette manifestation dûment autorisée, soit une nouvelle fois réprimée dans le sang. Elle informe les ivoiriens que ce meeting aura bel et bien lieu à la place Ficgayo de Yopougon. Le Comité central du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, réuni hier 05 octobre a abondé dans le même sens et lancé un appel à la mobilisation générale contre la mascarade électorale en cours de préparation.
Pour toute réponse à l’appel au dialogue, le chef de l’Etat Alassane Ouattara, qui n’est pas éligible à l’élection présidentielle selon l’article 35 de la Constitution, a préféré corrompre ses opposants en leur octroyant 100 millions de Cfa chacun.
La majorité de ces derniers comme Konan Banny, KKB, Essy Amara, Kouadio Konan Siméon (KKS), Mamadou Koulibaly, ont décliné l’offre préférant garder leur dignité tout en réitérant leur appel au dialogue. D’autres comme Affi N’guessan, Henriette Lagou, et Gnangbo Kacou, ont choisi de prendre l’argent du chef de l’Etat, pourtant qualifié d’acte de mauvaise gouvernance et de corruption par Amnesty international.

« A vingt-deux jours des élections, les candidats sont inquiets parce que la commission électorale indépendante n’est pas prête, les candidats ne sont pas prêts et le peuple de Côte d’Ivoire n’est pas prêt », a relevé le président de LIDER pour qui « il faut s’asseoir à dix pour identifier les conditions de l’élection pour avoir zéro mort ».
Car selon lui, la CEI doit accepter de résoudre un certain nombre de problèmes, à savoir « rendre inclusive la liste électorale, régler le problème de la disposition des candidats sur le bulletin unique, l’accès aux médias d’État des candidats de l’opposition, le montant du financement de la campagne, la proclamation des résultats le même jour, et la sécurité des candidats ». Les candidats sont à ce jour dans l’impossibilité de battre campagne du fait de l’insécurité et du fait qu’ils sont interdits d’accès aux médias d’Etats.
La CNC exige d’ailleurs la démission du président de la CEI, Youssouf Bakayoko, accusé de préparer une fraude massive dans l’opacité la plus totale. Pour la CNC, pas d’élection présidentielle tant que ce dernier sera président de la CEI. D’ailleurs son mandat de 6 ans a expiré depuis belle lurette.
Selon plusieurs analystes politiques et dans les chancelleries occidentales, le pays s’achemine tout droit vers une transition politique car les conditions d’un scrutin transparent et équitable ne sont pas réunies. Charles Konan Banny, président de la CNC, l’a d’ailleurs récemment rappelé lors de son entretien sur la chaîne France24.
L’Elysée par la voix du Président François Hollande vient de nouveau de hausser le ton et d’exiger la mise sur pieds d’une transition politique pour éviter au pays une nouvelle crise post-électorale majeure comme en 2010, selon une source diplomatique extrêmement crédible sous couvert d’anonymat.
Hier, il aurait réitéré ses mêmes inquiétudes au cours d’un huis-clos à l’Elysée avec Madame Zuma, présidente de la Commission de l’union africaine, toujours selon cette même source.

Patrice Lecomte