PRO-GBAGBO PRO-ALASSANE, CONSTITUTIONNALISTES OU ANTI-CONSTITUTIONNALISTES: "quand les rats remontent tous à la surface et ne ressentent plus le besoin de se cacher, c'est que le navire prend de l’eau de toutes parts"

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire, PRO-GBAGBO PRO-ALASSANE CONSTITUTIONNALISTES OU ANTI-CONSTITUTIONNALISTES "quand les rats remontent tous à la surface du navire et ne ressentent plus le besoin de se cacher, cela signifie que le navire prend de l’eau de toutes parts".

Alassane Dramane Ouattara et Affi N'guessan, son opposant choisi et taillé sur mesure.

Une maison, qui n’est pas bâtie sur des fondations solides s’écroulera, il en est de même d’une Nation. Si un pays
a, par exemple, comme forme de gouvernement, le despotisme, il sera fondé sur la peur du peuple et le libre arbitre du
« Chef de l’État», du despote. Une telle Nation est construite sur « du sable », sur des fondations fragiles, car le despotisme
est une forme de gouvernement qui contient les germes de sa propre destruction ; cette tendance à éliminer
systématiquement tout adversaire potentiel du despote. Si le tyran exploite ses sujets pour assouvir ses propres ambitions,
pour satisfaire ses propres intérêts, le despote détient un pouvoir absolu ; il est seul à régner et n’œuvre que pour le bien de
son clan. Avant la révolution des Constitutions en Europe et aux États-Unis d’Amérique, l’Occident était gouverné par de
nombreux despotes et tyrans. C’est pour mettre fin à ce pouvoir absolu et à de nombreuses années de guerre que les
différentes révolutions au sein des royaumes et des empires ont incité les peuples occidentaux à concéder au pouvoir
souverain, une forme constitutionnelle. Disparurent progressivement les monarques détenteurs d’un pouvoir absolu puisque
la souveraineté était désormais concédée aux peuples. La naissance des constitutions est, par conséquent, perçue comme un
mouvement historique opposé au pouvoir absolu des despotes. Les Constitutions euro-américaines ont automatiquement
donné naissance, à leur tour, aux régimes démocratiques, dont elles sont les fondations. L’on peut parler de constitution,
comme le souligne Mario Telò, professeur des doctrines politiques à l’université de Bari (Italie), quand une communauté
politique se dote d’institutions et d’une articulation du pouvoir. Rejeter donc la Constitution d’une Nation démocratique
c’est saper ses fondations, sa pierre angulaire, c’est briser son harmonie. C’est ce à quoi nous assistons en Côte d’Ivoire
avec l’arrivée de Dramane Alassane Ouattara dans l’arène politique ivoirienne ; le cycle des guerres fratricides sous les
regards bienveillants de la France , de l’Onu et de la CPI. Du président Houphouët Boigny à Bédié, la démocratie
ivoirienne était de façade puisque les libertés fondamentales des citoyens n’étaient pas véritablement respectées. Avec
Gbagbo les Ivoiriens ont pris conscience des énormes avantages que le peuple ivoirien peut tirer des accords gagnantgagnant
qui ne peuvent être signés entre la métropole (la France) et les Chefs d’État à la tête de leurs anciennes colonies que
si les peuples africains sont souverains, et désignent surtout, dans la transparence, leurs propres représentants. Ce projet
politique est une utopie pour certains de nos frères ivoiriens (africains) qui nous traitent de personnes inconscientes parce
que l’article 55 de la constitution française de 1958 stipule que les accords sont au-dessus des lois, et concède donc à la
France le droit d’installer le président de leur choix à la tête de leurs ex-colonies. Notre mouvement n’est pas inconscient
puisque le combat pacifique mené par le président ivoirien Gbgagbo Laurent a démontré que tous les accords signés par les
présidents qui l’ont précédé, et par Dramane Alassane Ouattara ne l’ont été que sous la menace, l’intimidation, « sur fond
d’abus de faiblesse ». Après le bombardement de la résidence du président Gbagbo et des civils ivoiriens par l’armée
française, le peuple ivoirien souverain peut s’accorder le droit d’intenter un procès contre la France, en vue de la révision de
tous ces accords, qui sont désormais, sur le plan juridique, nuls et non avenus . L’article 55 mérite donc d’être amendé. La
question fondamentale que nous avons à nous poser est la suivante : « Pourquoi les pro-Gbagbo luttent-ils en vue du respect
de la constitution ivoirienne, alors que les pro-Alassane veulent tous en démordre avec l’article 35 de notre constitution,
empruntant la voie d’un gouvernement despotique où le sieur Dramane Alassane Ouattara détient à lui seul tous les
pouvoirs ; le pouvoir absolu ? » . « Pourquoi les pro-Gbagbo invitent-ils le peuple à imiter les démocraties consolidées
occidentales alors que les pro-Alassane nous ramènent-ils vers le pouvoir absolu des souverains, vers l’état de nature, en
faisant de chaque habitant ivoirien un loup pour son prochain ? ». Il nous suffit pour cela d’identifier les origines et les
intérêts que défendent les pro- Gbagbo et les pro-Alassane. Autour de Gbagbo, fils de policier, sont rassemblés tous les
Ivoiriens autochtones ou d’adoption respectueux de la Loi fondamentale. Autour de Dramane gravitent des lobbies qui
luttent, avant tout, pour des intérêts personnels : de grands intellectuels, des professeurs agrégés, des docteurs, qui ont glané
des diplômes dans les universités occidentales, comme Tidjane Thiam, rêvent un jour de devenir président de la République
ivoirienne. Un obstacle majeur les empêche de réaliser ce rêve ; il s'agit des autres nationalités dont ils se sont prévalus à
l’instar de Dramane Ouattara, et souhaitent, de tout cœur, de faire sauter l'article 35, ce verrou de la constitution ivoirienne
alors qu'ils peuvent simplement servir à tous les autres postes. De grands intellectuels burkinabé, maliens, guinéens rêvent
de mettre leurs pas dans ceux de Dramane Ouattara, afin de faire, eux-aussi, fortune à la tête de la Côte d’Ivoire (la Vache à
lait ), après avoir acquis la nationalité ivoirienne. Des fils d’une même région trouvent que l’heure a sonné pour gouverner
la Côte d’Ivoire à la suite du groupe ethnique d’Houphouët Boigny. Ces derniers sont aveuglés par leurs passions, par leur
égoïsme, par leur instinct et sont prêts à conclure à n’importe quel prix des alliances avec Ouattara pour parvenir à la
magistrature suprême de notre pays. Pendant que les pro-Gbagbo sont mus par les intérêts du peuple (la Constitution
voirienne, le code électoral) qui survivront à leur leader les pro-Alassane des anti-constitutionalistes aveuglés par leurs
propres ambitions, sont prêts à mettre en péril la vie des Ivoiriens, en œuvrant à la suppression de l’article 35 de notre
constitution qui protège la Maison ivoire dans la jungle des relations internationales puisque les Nations sont dans un « état
de guerre » perpétuel. Nous étions, en effet, surpris de voir des frères burkinabé prendre part à la folie meurtrière de
Compaoré et de Drsamane Ouattara en Côte d’Ivoire, pour avoir ignoré cette réalité inhérente à la défense de « nos
souverainetés » respectives . Si nous avons subi l’embargo sur les médicaments, les burkinabé sont, aujourd’hui,
étrangement victimes de grippe aviaire, tout juste après les déclarations du député-démocrate Hervé Ouattara. Est-ce une
coïncidence, un hasard ou une guerre biologique que des partisans cachés de Compaoré mènent-ils contre le Burkina Faso
pour saper les fruits démocratiques de la révolution du peuple. La guerre psychologique menée contre le président Gbagbo
Laurent pour faire de lui un « un fruit pourri » a usé de beaucoup de subterfuges. Que les démocrates burkinabé s’en
inspirent pour sortir de cette léthargie intellectuelle, ce manque d’imagination qui nous empêche de prévenir de nombreuses
attaques subtiles en provenance des ennemis de l’instauration de régimes démocratiques en Afrique. Les virus ne sont-ils
pas cultivés dans des laboratoires ? Pour soumettre un peuple n’est-il pas aisé de saper les bases de son économie, de sa
politique énergétique ? Pour installer un membre du clan Compaoré à la tête du Burkina Faso durant les élections
présidentielles de 2015, ne convient-il pas d’inciter les Burkinabé à regretter son départ ? Il appartient au peuple burkinabé
de consolider leurs acquis. C’est une œuvre de patience, de durs sacrifices, comme le demandait Thomas Sankara, qui les
invitait à lancer le filet pour prendre du poisson et non à vivre de mendicité. Compaoré les a avilis, en les maintenant dans
un bonheur éphémère une certaine dépendance morale, psychologique. En Côte d’Ivoire la victoire des démocrates est
proche. Il nous suffit d'appréhendre ce signe ; quand les rats (les taupes) remontent tous à la surface du navire (du bâteau),
et ne ressentent plus le besoin de se cacher cela signifie que le navire prend de l’eau de toutes parts…

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)