Palabres, arrestations, menaces, et intimidations autour du corps de Maman Gbagbo: Gbagbo monte au créneau et confie tout à Sangaré. Récit de la folle journée d'hier

Par AUJOURD'HUI - Palabres autour du corps de Maman Gbagbo. Gbagbo monte au créneau, met fin à l'hypocrysie du régime Ouattara, et confie tout à Sangaré.

Gado Marguerite, la mère du Président Laurent Gbagbo.

Après 24 heures de pure folie, les choses sont finalement rentrées dans l’ordre hier à Yamoussoukro et au FPI où plusieurs camps se sont disputés la dépouille mortelle de Margueritte Gado, matriarche de plus de 90 ans décédée sur le chemin de retour de son village, après trois longues années d’exil au Ghana. Son fils, lui, a décidé depuis La Haye de
confier la responsabilité des funérailles à Aboudramane Sangaré, son ami de tous les jours, à titre personnel.
Il aura fallu le temps que dure une journée entière pour que le régime d’Alassane Ouattara consente à laisser tranquille la dépouille mortelle de la mère de Laurent Gbagbo afin qu’elle
soit transférée à Gagnoa comme le souhaitait la famille. Mais avant, que de gymnastiques ! Que de menaces, d’intimidation inutile et d’assaut d’humanité encore inconnue dans l’entourage d’Alassane Ouattara dont le régime a tenté de jouer les protecteurs de la vie humaine jusqu’au bout… Du ridicule !
Il était autour de midi, lorsqu’à l’issue des dernières formalités administratives, Alain Porquet, fils de la soeur cadette du Président Gbagbo et Alcide Djédjé le dernier ministre des Affaires Etrangères de l’ancien régime, ont quitté la préfecture de police de Yamoussoukro où ils ont été gardés à vue, téléphones et autres objets personnels confisqués…pour répondre d’un délit de non assistance à personne en danger envers Margueritte Gado, 94 ans, et mère du Président Gbagbo.
Le préfet du département, puis le commissaire Sanogo ont alors procédé à un long interrogatoire pour y répondre de ce fameux délit de non assistance à personne en danger. C’est que deux jours plus tôt, la famille avait décliné l’offre de conduite de la matriarche dans une clinique huppée de la ville d’Abidjan parce qu’entre les Gbagbo et le pouvoir de Ouattara, et d’ailleurs entre ce régime et les Ivoiriens, subsiste de lourds
contentieux. Henri Gossé, le chef de la famille Gbagbo à Abidjan a donc, pour ces raisons, prié le régime de protéger le caractère strictement familial de l’affaire Gado et de ne pas interférer. Il l’a dit au ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko à l’occasion du tête-à-tête que celui-ci a obtenu avec la famille.
Mais avant, un communiqué publié sur les réseaux sociaux mit les points sur les i et affirma la volonté de la famille de recevoir la mère Gbagbo avec dignité. C’est donc ce refus que le régime a tenté de faire payer à Alcide Djédjé et à Alain Porquet qui accompagnaient la vieille dame à Blouzon, son village natal. Mais après les péripéties rocambolesques dont certaines ont été relatées plus haut, les choses rentrèrent dans l’ordre. Mais ce n’était que la fin de la première partie de l’histoire, puisque la direction du parti qui s’était préparée à assumer la responsabilité des funérailles ne l’aura pas finalement obtenu.
Montant directement au créneau, le Président Gbagbo qui avait d’abord eu au téléphone Abou Dramane Sangaré, selon des témoins, a officialisé le choix de celui-ci pour s’occuper des funérailles de sa mère, à titre personnel.
La presse toute tendance confondue a commenté le lendemain cette actualité. La mort de la matriarche touche surtout à ce point la communauté nationale parce qu’elle intervient au moment où l’ancien président, son fils aîné, est toujours incarcéré à La Haye. Des personnes qui lui sont proches avouent même qu’elle sait vaguement qu’à la suite d’une grave crise, son fils ne peut pas rentrer à Abidjan, ni la retrouver au Ghana. La mère de Gbagbo ne saurait donc pas que son fils est en prison à la CPI au moment où Dieu la rappelle à lui.
Or de sa mère, les Ivoiriens connaissaient cette anecdote racontée par le fils lors d’une audience publique au palais présidentiel. En effet à la suite de l’emprisonnement de son père dans le cadre des faux complots d’Houphouët-Boigny, son fils dépité et voyant que la famille n’avait plus de moyens de subsistance avait proposé à la mère : « maman, papa a été arrêté, on n'a presque plus rien pour vivre. Je vais arrêter l'école pour travailler. Ainsi, ma petite soeur pourra continuer l'école et je pourrai te soutenir ». Mais la vieille sursauta de colère : « jamais !! Tant que je vivrais, je me battrai pour que tu ailles à l'école. Continue tes études et ne te soucie point de ce dont on vivra. DIEU pourvoira et me donnera la force de m'occuper de toi et de ta petite
soeur».

AUJOURD'HUI
(Le titre est de la redaction)