Michel Gbago à propos du régime Ouattara : « Le pays marche sur la tête »

Par Notre Voie - Michel Gbago à propos du régime Ouattara. « Le pays marche sur la tête ».

Michel Gbagbo. Image d'archives.

La place du carnaval de Bonoua a refusé du monde, le dimanche 7 septembre 2014. La ville recevait michel Gbagbo, invité spécial du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep).
C’était à l’occasion de la première étape de la tournée du Cojep baptisée « Asseyons-nous et discutons pour la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire ».

« Je ne sais pas si le Fpi ira aux élections générales en 2015. Ce que je sais, c’est que la Côte d’Ivoire a connu une crise. Et, ce que j’ai souffert n’est rien à côté de ce que les Ivoiriens ont souffert.
Si les dozos sont dans les rues, si les comptes ne sont pas dégelés, s’il y a toujours des prisonniers politiques, ce sera difficile.
Jamais je ne prendrai le micro pour appeler les Ivoiriens à des élections tant qu’il y aura des prisonniers politiques. Il faut que la situation redevienne normale, et puis, on va voir », a déclaré Michel Gbagbo, fils aîné du président Laurent Gbagbo, par ailleurs ex-détenu politique en liberté provisoire et secrétaire national du fpi chargé de la politique pénitentiaire et des détenus politiques.
Michel Gbagbo a passé au scanner la gestion du régime Ouattara. « Que font les dozos dans nos village ? C’est quoi tout cela ?
Il faut nourrir les dozos, il faut nourrir les Frci qui ne sont pas des fonctionnaires mais qui ont des armes, il faut nourrir aussi les policiers qui sont des fonctionnaires mais qui n’ont pas d’armes. Le fils (d’un ministre) va en vacances dans le grumman présidentiel qui a été acheté avec l‘argent du contribuable ivoirien. La deuxième femme de Soro est accusée en France de maltraitance des enfants. J’ai l’impression que le pays marche sur la tête », a-t-il dit. Avant de dénoncer la politique d’Alassane Ouattara : « La pauvreté aujourd’hui, c’est grave ! C’est la galère. C’est bien de vouloir le pouvoir. Mais c’est pour faire souffrir les Ivoiriens que vous avez fait tout ce boucan-là ! J’ai mal au coeur ».
Selon lui, il y a encore environ 380 détenus politiques à la maison d’arrêt et de correction
d’Abidjan (MACA) dont « Ehivet Simon-Pierre qui est en prison parce qu’il est le frère de Simone
Gbagbo ».
Michel Gbagbo est très remonté contre le tribalisme du régime Ouattara connu sous le label de rattrapage ethnique. « Parce que quelqu’un n’est pas d’une ethnie ou qu’il est d’une autre ethnie, il faut qu’il meure. Il faut que ça cesse avant que nous ne nous révoltions », met-il en garde. Appelant le pouvoir à la sagesse. « Si moi, un enfant, je parle comme cela d’Alassane
Ouattara qui peut être mon grand-père, c’est que quelque chose ne va pas. Il faut que cela cesse ».
La crise au fpi a aussi retenu son attention. il s’est réjouit du processus de sa résolution. Il a invité le Cojep à ne pas tomber dans ce genre de palabres. « Ne faites pas de crise parce que
l’ennemi ne se trouve pas dans la maison. Il est dehors », a-t-il déclaré. Le président par intérim du Cojep, a appelé, quant à lui, les populations à plus de détermination face aux épreuves. Angénor Youan Bi a demandé la libération des prisonniers politiques et souhaite un
environnement de paix pour les élections de 2015. À propos, il a rejeté la CEI remise encore à Youssouf Bakayoko.

Benjamin Koré