LIVRE "MON TÉMOIGNAGE DU GÉNÉRAL "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL"(TOME 1-DEUXIÈME PARTIE): LE JOUR OÙ LE PRÉSIDENT MARIEN N’GOUABI A ÉTÉ ASSASSINE. LE RÉCIT POIGNANT DE SON AIDE DE CAMP, LE GÉNÉRAL "N'GOUELONDELE

Le 27 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - L'ASSASSINAT DU PRÉSIDENT MARIEN N'GOUABI.

PHOTO De gauche à droite, Le Ministre Lambert Galibali, La Consule M'Backé présidente de l'APR-France du Président Macky Sall, Général N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL président du PAD, et Yves Bouazo réd-chef d'IvoireBusiness.

Après avoir servi le "CONGO BRAZZAVILLE" en tant qu'aide de camp DU PRÉSIDENT MARIEN N'GOUABI, troisième Président de (1969 à 1974), puis attaché militaire à l'ambassade du CONGO EN FRANCE de (1974 à 1977), ENSUITE chef des services secrets (1979 à 1992) DU PRÉSIDENT SASSOU N'GUESSO, et enfin CHEF d'état-major particulier (1992 à 1993) DU PRÉSIDENT LISSOUBA, le Général "N'gouelondelé MONGO EMMANUEL" fait son entrée en politique en créant le parti pour l'alternative démocratique dans son pays.
Aujourd’hui, il vient de mettre une autre corde à son arc à travers un ouvrage perspicace et engagé qui a valeur de témoignage vivant sur l'histoire politique de son pays natal, le "CONGO-BRAZZAVILLE".

(..) DANS CETTE SECONDE PARTIE, le général de brigade "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL" relate les faits inhérents aux conditions de l'assassinat du troisième président du CONGO-BRAZZAVILLE le (18 MARS 1977) à BRAZZAVILLE, le docteur "MARIEN NGOUABI", et ensuite jette un regard furtif sur les rapports de cause à effet sur son retour inopiné au CONGO dans la même année, alors qu'il était auparavant attaché militaire à la représentation diplomatique congolaise à PARIS!

(ACTE1): A la question de savoir comment il a appris le décès du président "Marien NGOUABI", l'auteur répond sans ambages ceci:("Le 18 MARS 1977), je suis à PARIS en tant que diplomate Attaché militaire, naval et de l'air à l'Ambassade du Congo-BRAZZAVILLE. J'écoute sur "RADIO FRANCE INTERNATIONALE" une curieuse information :"Marien NGOUABI", le président de la république du CONGO-BRAZZAVILLE, a été attaqué, il serait grièvement blessé et immédiatement conduit à l'hôpital militaire. Je suis perturbé. Je ne parviens pas à retrouver ma tranquillité. Non seulement par ce qu'il s'agit du chef de l'état de mon pays que j'ai d'ailleurs servi pendant six ans mais parce qu'il est devenu pour moi comme un membre de la famille. J'ai toujours été l'homme de "MARIEN NGOUABI", son confident. Je n'arrive pas à travailler et je quitte le bureau. Je rentre chez moi à la place des fêtes dans le 19 ème arrondissement. J'allume mon transistor sur la fréquence de (RFI), les informations vont bon train: Entre (18h et 19 heures), l'information de la mort de "MARIEN NGOUABI" tombe, et le nom du capitaine "YVES MOUTANDOU", son chef d'état major particulier, est avancé comme auteur de l'assassinat, certainement pour brouiller les pistes...Je n'y comprends rien du tout.
Le commentaire de (RFI) se poursuit en donnant des détails sur les circonstances de l'assassinat. "Je fonds en larmes dans la chambre. Des souvenirs défilent dans mon esprit. Je me revois encore de (1969 à 1973), revenant des séances du parti congolais du travail. Il est 16 ou 17 heures, je me mets à table avec lui aux côtés de ses enfants et de son épouse CLOTILDE, puis de CELINE à partir de 1972.

(ACTE 2): Je quitte donc PARIS par la compagnie aérienne (UTA) le( 20 MARS 1977), devenue "AIR FRANCE" de nos jours afin de participer aux obsèques du président de la République, mon ami. Nous faisons escale à LIBREVILLE. Lorsque j'arrive à BRAZZAVILLE, la dépouille mortuaire du président repose encore à la morgue. La veillée mortuaire est organisée à la résidence de "Joachim Yhombi OPANGO".
Vingt-quatre heures après, "Marien NGOUABI" est placé sous verre dans un cercueil au palais du peuple où la garde lui rend honneur.

(ACTE 3): Voyant "MARIEN NGOUABI", mon ami, mon frère dans un cercueil de verre avec un foulard autour du cou, je ne peux retenir mes larmes! Au cours des funérailles, tout le monde passe à la résidence du général "YHOMBI" dans le quartier(MPILA) à BRAZZAVILLE.
On y est chaque soir, jusqu'au jour de l'inhumation."Marien NGOUABI" est enfin enterré à "BRAZZAVILLE" à l'actuelle mausolée(dédié à son nom), érigé par les amis Angolais: C'est l'actuel président "SASSOU NGUESSO" qui prononce l'oraison funèbre devant un monde fou qui prenait part à la cérémonie. Tout en prononçant le discours, le président "SASSOU N'GUESSO" ne peut se contenir et fond en larmes...Bref, "MARIEN NGOUABI" est enseveli.

(ACTE 4): A QUI L'ASSASSINAT A PROFITE? QUELS SONT LES COMMANDITAIRES DE CE CRIME CRAPULEUX?
A la question de savoir si un jour les Congolais passeront l'éponge sur les dérapages qui ont fait suite à l'assassinat du président "MARIEN NGOUABI", l'auteur répond sans faux-fuyant: "Je crois qu'un jour la vérité éclatera et que les responsabilités seront établies. Ce jour-là, n'importe qui ne sera pas accusé de n'importe quoi. Au lieu d'accuser le nord, le sud ou les tribus, on accusera des individus par nom et pour des actes précis. J'espère que cette vérité servira à nous réconcilier, et non à alimenter des haines et des sentiments revanchards.
Sinon, ce serait un cercle vicieux, et nous n'allons jamais nous en sortir!

(ACTE 5): UN CARDINAL, (EMILE BIAYENDA), UN EX PREMIER MINISTRE (LISSOUBA), UN EX PRÉSIDENT (MASSAMBA DEBAT) ONT PAYE LE LOURD TRIBUT DE L'ASSASSINAT DE "MARIEN N'GOUABI"!
Un éminent serviteur de DIEU, le cardinal "EMILE BIAYENDA" est assassiné quelques jours après la mort de "MARIEN NGOUABI".
Voici le témoignage probant de l'auteur: "Le 22 Mars 1977, je reçois d'un adjudant de l'armée que je connais, l'information de l'enlèvement du cardinal par un groupe de parents du président "MARIEN NGOUABI". Je transmets immédiatement l'information aux membres du comité militaire du parti qui me demandent de la vérifier sans tarder. J'appelle l'archevêché. Au bout du fil, j'ai l'abbé "BADILA" qui me dit que le cardinal a été intercepté par des militaires qui l'ont amené en audience chez le président du comité militaire du parti, le colonel "Denis
SASSOU NGUESSO" à son domicile. Je descends moi-même à la cathédrale l'abbé "BADILA" qui me donne des détails sur le groupe qui serait arrivé en "Landrover".Dans le groupe, il y avait un métis, me dit-il! Il m'explique qu'ils sont venus le trouver en lui disant qu'il était attendu en
audience par le président du "CMP" chez lui à "MPILA"(quartier de la ville de Brazzaville).je dis qu'une telle audience est invraisemblable, parce que le président "SASSOU NGUESSO" se trouve au quartier général que je viens de quitter pour venir ici. Selon les informations qu'on a eues après, le véhicule serait parti de la cathédrale en passant par le rond-point de la mairie, l'avenue des banques, Score, Barnier,, le trésor public, le rond-point hydro-congo, la congolaise, la SIAT!
Au lieu d'aller à la résidence du président "SASSOU" qui attendait le cardinal selon eux, le véhicule a continué en se dirigeant vers les rails, puis l'avenue de FRANCE, pour prendre ensuite la direction de la "TSIEME".Après avoir abattu le cardinal, ils auraient ramené le corps à "ITALO", où ils auraient trouvé une fosse et l'y auraient déposé. Ils n'auraient pas réussi à rentrer son bras, avec la main tendue en guise d'aurevoir. Quand on a arrêté ceux qui avaient participé à l'enlèvement et l'assassinat, on leur a exigé de révéler où ils avaient laissé le corps. Le commandant de zone, le capitaine "Nkouma", a été chargé par le comité militaire du parti, d'emmener les coupables sur le lieu où ils avaient mis le corps. Ils se retrouvèrent ainsi à "ITALO", exhumèrent le corps pour l'amener à la morgue. J'ai été chargé de convoquer tous le responsables ecclésiastiques (catholiques, protestants, kimbaguistes, salutistes, etc..).Ils sont tous venus. A leur arrivée, je suis allé informer
le comité militaire du parti qui les a tous reçus dans une même salle pour les informer de l'assassinat du cardinal. Avant de partir pour "ITALO", le capitaine "NKOUMA" avait l'ordre de quadriller BRAZZAVILLE" dans le but d'éviter un éventuel soulèvement des chrétiens, suite à ce
double assassinat. Informés, les responsables religieux sont rentrés chez eux. Le représentant de l'église catholique dont je ne me souviens plus du nom, m'a fait une peine terrible quand il se leva pour partir. Il éclata en sanglots. Il était cinq heures du matin!

L'ex premier ministre du deuxième gouvernement congolais sous le soleil de indépendances, "PASCAL LISSOUBA" est arrêté à BRAZZAVILLE!
Il raconte lui-même son calvaire en ses propres mots: "Mon arrestation, au lendemain de l'assassinat de "MARIEN NGOUABI" ne fut pas une surprise...Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai été interrogé, arrêté, relâché, sans même savoir pour quelle raison ce traitement
m'a été infligé. Aussi, au lendemain de l'assassinat du président "N'Gouabi", l'arrivée des forces de sécurité à mon domicile coulait presque de source. Honnêtement, je ne voyais absolument pas le lien qui pouvait avoir entre ce drame et ma personne. Je considérais simplement mon arrestation comme une forme de rituel, me demandant si elle risquait, cette fois, d'avoir des conséquences infiniment dommageables pour moi. Effectivement je savais que j'étais innocent. Mais je savais aussi que dans un régime de parti unique, l'innocence n'est certainement
pas l'argument majeur qui vous permet d'échapper à une sentence quelconque.Mes gardiens me mènent à l'état-major où je me retrouve face à "SASSOU NGUESSO" qui me toise en s'écriant d'un air méprisant:"Qu'est-ce-qu'il vient faire ici? Le chef d'escorte lui répond bredouillant que c'était lui-même qui avait ordonné mon arrestation. Très rapidement, j'appris qu'Alphonse "Massamba Debat" avait été arrêté! J'ai déjà indiqué que nos relations étaient très espacées mais que dans le microcosme, pour reprendre le mot à la mode de la vie congolaise, nos noms restaient liés. Je découvrais aussi que les geôliers étaient particulièrement excités par la visite que j'avais rendue à l'ancien président quelques semaines auparavant. Dans la mesure où ils avaient établi, dans leur terminologie, un complot entre "MASSAMBA DEBAT" désireux de reprendre le pouvoir, et "NGOUABI" pas fâché à l'idée de lui laisser le pouvoir, ma visite de "MASSAMBA DEBAT" prenait immédiatement pour eux des proportions extravagantes. Heureusement, un témoin m'avait accompagné à cette occasion et put ainsi confirmer que c'était par simple courtoisie, au début de l'année, à l'occasion des voeux, que je m'étais rendu chez l'ancien président afin de lui souhaiter une bonne année, ce qui, avec le recul, apparaît aujourd’hui comme particulièrement mal venu.

(ÉPILOGUE): En fin de compte,"PASCAL LISSOUBA" est libéré par miracle, quant à "MASSAMBA DEBAT",(président de 1963 à 1968), il sera enlevé et assassiné sans sépulture décente jusqu'à nos jours...
La mémoire panafricaine contemporaine semble hantée par les souvenirs de deux dignes fils d'AFRIQUE:"MARIEN NGOUABI" et "MASSAMBA DEBAT". Mais la question qui demeurera toujours sans réponse sera la suivante: A qui a profité le rime crapuleux des ces deux leaders politiques congolais , respectivement partisans d'un socialisme scientifique et africain bantou? En d'autres termes, quels sont les commanditaires des deux assassinats il y a quatre décennies au CONGO-BRAZZAVILLE?

(YVES T BOUAZO)(LES DECOUPAGES , TITRES ET SURTITRES , CHAPO SONT DE LA REDACTION-"sources":"AU SERVICE DU CONGO"-"MON TEMOIGNAGE DE L'AUTEUR-"N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL")