Importante offensive diplomatique: Koudou Madeleine, élue socialiste, écrit au Président François Hollande pour l’alerter sur la situation du Président Laurent Gbagbo, sur la dictature Ouattara, et sur les Escadrons de la mort

Par IVOIREBUSINESS - Koudou Madeleine, élue socialiste, écrit au Président François Hollande.

PHOTO: Koudou Madeleine et le Président François Hollande.

Koudou Madeleine
Élue de la majorité municipale à Clichy-sous-Bois
Leader de la DIASPORA IVOIRIENNE et Membre du mouvement des Africains français (MAF)

Clichy sous-bois 04 janvier 2014

A Monsieur le Président François Hollande,
Président de la République française
Objet : Vœux de Nouvel AN 2014, situation du Président Laurent Gbagbo à La Haye, violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire, et présence des Escadrons de la mort à la solde du régime

Monsieur le Président,
A l’occasion de la nouvelle année 2014, je vous adresse, à vous et votre famille, mes vœux les meilleurs de bonheur, de paix, de santé, et de plein succès dans votre mission de redressement de la France.
Permettez-moi monsieur le Président de la République, de profiter de cette occasion pour vous remercier infiniment pour tout ce que vous avez fait depuis votre élection.
D’abord, vous avez réussi à reformer la francafrique car nous constatons que les rapports entre l’Afrique et la France sont empreints de respect et de réciprocité. Ils ne sont plus les mêmes qu’avant.
Par ailleurs, l’intervention française au Mali, conduite sous votre autorité, a été une grande réussite, puisqu’il y a eu de vraies élections démocratiques dans le pays.
Le peuple malien a pu choisir librement ses dirigeants.
Enfin, vous avez su faire comprendre et su faire accepter la nécessité de libérer plusieurs prisonniers politiques en Côte d’Ivoire, parmi lesquels Michel Gbagbo, le fils de l’ex-Président ivoirien Laurent Gbagbo.
Au total, il s’agit là de résultats plausibles dont nous reconnaissons l’importance, et qui n’auraient pas été possibles sans votre intervention.
Cependant, nous pensons qu’il serait possible d’aller plus loin car la situation en Côte d’Ivoire et en Afrique, demeurent encore très préoccupantes.
Vous déclariez lors de votre investiture que l’image de la France à l’extérieur, notamment en Afrique, a été gravement écornée par la politique de votre prédécesseur Nicolas Sarkozy.
En effet, c’est tout de même la première fois qu’en Afrique, un simple contentieux électoral se transforme en un drame national pour un pays comme la Côte d’Ivoire.

On se souvient qu’à cette occasion, monsieur Nicolas Sarkozy avait fait intervenir directement l’armée française pour soutenir les forces pro-Ouattara et bombarder ainsi la capitale Abidjan et le palais présidentiel du Président Laurent Gbagbo.
Ce qui a abouti à son arrestation arbitraire et à sa déportation à La Haye. De même qu’à celle de milliers de ses proches.
Aux yeux des démocrates africains et du monde entier, il s’agit là d’un véritable scandale, pour ne pas dire d’un véritable coup d’Etat en plein 21e siècle.
Le monde entier et la presse internationale s’en sont faits largement l’écho.
En témoigne, le documentaire de la chaîne italienne Raï Uno, qui a fait une analyse approfondie doublée d’un historique détaillé sur la domination française en Afrique.
Sans compter les nombreux ouvrages qui ont déjà été publiés sur la question.
C’est tout simplement parce que ce scandale a eu des conséquences désastreuses du point de vue des droits de l’homme, écornant davantage l’image de la France.
La conséquence, c’est qu’au jour d’aujourd’hui, la Côte d’Ivoire compte plus de 100.000 exilés politiques au Ghana, au Liberia, au Benin, au Togo, en Europe (France, Allemagne, Royaume Uni), et aux Etats Unis. Les terres et plantations des ivoiriens sont confisquées et spoliées par les allogènes burkinabé qui attaquent des villages, avec la bienveillance du régime Ouattara. Ce qui contraint les populations à la famine. Quant aux prisons ivoiriennes, elles comptent plus de 1000 prisonniers politiques partisans du président Gbagbo. Et les avoirs de ces derniers, comptes bancaires, biens meubles et immeubles, sont gelés par le régime Ouattara, qui se comporte en véritable pouvoir terroriste.
Pour preuve, les journalistes sont assassinés par les escadrons de la mort sans qu’aucune enquête ne soit diligentée. C’est le cas du journaliste d’IvoireBusiness.net, Désiré Oué, abattu froidement le 14 novembre 2013 à son domicile abidjanais par les escadrons de la mort, devant femme et enfants, dont un bébé de trois mois.
Son seul tort, avoir dévoilé un scandale sexuel à la présidence de la République et avoir repris un article de la presse américaine qui accusait Alassane Ouattara de faire partie des dix plus grands dictateurs au monde.
En Côte d’Ivoire, le peuple a faim car le pays compte plus de 10 millions de chômeurs. Et ceux qui travaillent ne sont pas payés. Actuellement, 1600 fonctionnaires n’ont pas reçus leurs salaires depuis 2 mois.
La France porte aujourd’hui une lourde responsabilité car elle a fait confiance à monsieur Alassane Dramane Ouattara qui a montré son vrai visage. Celui d’un dictateur sans foi ni loi, qui a fait de la répression de son peuple, de la mauvaise gouvernance, et du rattrapage ethnique, son programme de gouvernement.
Cela rappelle étrangement l’époque Nazie d’Hitler que les vaillants français conduits par De Gaulle, ont combattu.
Monsieur le Président, ce n’est certes pas vous qui êtes à l’origine du drame que vit la Côte d’Ivoire, mais vous avez le pouvoir et le devoir d’y mettre fin, en exigeant le retour de la démocratie et de l’Etat de droit, et la libération des prisonniers politiques, qui sont une honte pour la France et la Côte d’Ivoire.
L’ONU dans un récent rapport a condamné l’utilisation des Escadrons de la mort et de mercenaires par le régime Ouattara pour assassiner, enlever, et extrader ses opposants politiques. L’ONU s’est également offusquée de ce que le régime Ouattara utilise les chasseurs traditionnels DOZOS comme force paramilitaire pour tuer et semer la terreur auprès des populations civiles aux mains nues.
Monsieur le Président,
Comment pouvez-vous accepter que le camp Ouattara puisse jouir à ce point d’une totale impunité et anéantir le camp de Laurent Gbagbo? C’est un scandale insoutenable.
Tout ceci à cause d’un banal contentieux électoral qui aurait pu se résoudre par le recomptage des voix comme cela se fait partout ailleurs, même aux Etats Unis.
Nous qui sommes membres du parti socialiste français et membres du Mouvement des africains français, sommes très mal à l’aise devant cette dérive intolérable du régime Ouattara et le mutisme assourdissant de la France que vous avez l’honneur de diriger.
Vous n’êtes certes pas à l’origine de cette situation, car c’est la droite de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy qui a installé Ouattara au pouvoir.
La preuve, Nicolas Sarkozy était discrètement en Côte d’Ivoire le 02 janvier 2014 dernier avec son ami Ouattara, pour fêter le 72e anniversaire de ce dernier. Toute la presse ivoirienne en a fait des choux gras.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy fut celui qui célébra l’union de Ouattara et de son épouse Dominique à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1990.
Monsieur le Président, les socialistes français ont toujours été au côté des peuples opprimés contre l’arbitraire.
Quand Lionel Jospin était Premier ministre, il s’était farouchement opposé à une intervention militaire française en Côte d’Ivoire sur ordre du Président Chirac, pour maintenir feu le Général Robert Gueï au pouvoir, lequel refusait sa défaite électorale face à Laurent Gbagbo durant la présidentielle de 2000.
Le général Gueï lui aussi avait refusé le recomptage des voix face à Laurent Gbagbo, le candidat du FPI, parti socialiste ivoirien.
Grâce à Jospin, la voix des urnes triomphèrent et Laurent Gbagbo fut élu Président de Côte d’Ivoire.

Monsieur le Président, c’est pour que vous restauriez l’image de la France en Côte d’Ivoire, que je vous écris pour la troisième fois.
Nous membres du Mouvement des Africains français (MAF), nous sommes en train de préparer activement les prochaines échéances électorales (municipales et européennes).
Que pouvons-nous dire à nos militants si les choses restent en l’état en Côte d’Ivoire ?
Comment leur expliquer cette situation de deux poids deux mesures dans ce pays africain ?
Tous connaissent cette situation, et nous en sommes manifestement gênés.
Dans l’espoir d’une suite favorable, et me tenant à votre entière disposition, je vous prie d’agréer monsieur le Président, les expressions de ma très haute considération.

Koudou Madeleine
Votre amie socialiste de toujours

NB : Veuillez trouver ci-joints, les preuves et justificatifs des souffrances des ivoiriens.