Grand malaise au sommet de l'Etat: 4 heures de chaudes discussions entre Soro et Ouattara

Par Aujourd'hui - Grand malaise au sommet de l'Etat. 4 heures de chaudes discussions entre Soro et Ouattara.

4 heures de chaudes discussions entre Soro et Ouattara.

Selon le quotidien l’Intelligent d’Abidjan,actuellement en version numérique pour des raisons liées à la suspension qui pèse sur lui, Alassane Ouattara et Guillaume Soro se sont longuement expliqués, il y a quelques jours, sur le double limogeage du colonel Wattao, un proche du président de l’assemblée nationale.
De même que sur de nombreux sujets. Les discussions ont duré quatre heures mais n’ont cependant pas réussi à aplanir les différends entre les deux personnalités. L’Intelligent d’Abidjan précise en effet que le malaise persiste entre Alassane Ouattara et son dauphin constitutionnel et démontre amplement que les quatre heures d’explication n’ont pas suffi.

Le président de l’Assemblée nationale,de nature plutôt bavard,n’a en effet pas fait le moindre commentaire sur cette actualité nationale depuis son arrivée du Bénin où il était en visite. Le double limogeage du colonel Wattao défraie pourtant la chronique abidjanaise depuis qu’elle est intervenue.Le fait que celui-ci se soit d’abord opposé à son éviction de la tête du groupe de sécurisation
de la zone Abidjan-sud avant de laisser faire, a montré l’étendue de la colère des sortis.De nombreux journaux relaient,en effet depuis, des actions de représailles
des proches du colonel déchu sur le terrain. Ce qu’a démenti l’un de ceux-ci, joint hier au téléphone. « Nous sommes sur le terrain, dans la même zone et nous ne préparons rien », nous at-il assuré.
En tout cas, Guillaume Soro a le profile bas. Lui qui nous avait habitué à poster des commentaires,n’a pas twitté la moindre allusion sur ce sujet. Un signe des temps qui déchantent ?
L’un des journalistes de l’Intelligent d’Abidjan que nous avons joint hier pour étayer cette information nous a même assurés que Ouattara a plus à craindre dans son entourage que le Front populaire ivoirien que le chef de l’Etat essaie de diviser à l’occasion de la crise ouverte qui le secoue. « Je n’en dis pas plus », a ajouté ce confrère plutôt bien introduit dans le régime.
Vendredi dernier, le journal Aujourd’hui avait publié un article montrant la réalité d’une guerre de l’ombre auquel se livrent les deux personnalités de la ouattarandie
(lire ci-contre le texte rediffusé).
Les discussions orageuses entre elles ne fait donc qu’en rajouter au lourd climat dont nous parlions dans notre article.
Car en dépit des apparences, le président de l’Assemblée nationale a du mal à se faire une place au soleil du régime. Mis constamment sur la défensive par sa rivalité
avec le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko, Guillaume Soro essaie de trouver un espace à lui, puisque la tribune des députés l’éloigne de l’action au quotidien et que le chef de l’Etat n’est particulièrement pas content des tournées qu’il a initiées dans certaines régions du pays.
Mais Ouattara se méfie aussi des rencontres de son ancien premier ministre à l’extérieur du pays.Selon l’un des proches du président de l’Assemblée nationale,Guillaume Soro cherche systématiquement à rallier la gauche occidentale.
C’est ainsi qu’il se fit recevoir par Claude Bartologne, le président de l’assemblée nationale française même si cela ne semble pas avoir ramolli le président français, François Hollande,qui a refusé de se rendre à l’hémicycle pour ne pas faire des honneurs à Soro.
Mais nul ne sait l’étendue de la nocivité du jeune président de l’assemblée nationale. Madré, capable d’endormir ses ennemis,Guillaume Soro n’a pas perdu tous ses hommes. La grande majorité n’a d’ailleurs pas été désarmée.

Sévérine Blé