Expiration de l’ultimatum de la CNC à Ouattara/ Mamadou Koulibaly retire sa candidature: « Je ne participerai pas à ces élections présidentielles truquées »

Par IvoireBusiness - Echec du lancement officiel de la campagne présidentielle et expiration de l’ultimatum de la CNC à Ouattara. Mamadou Koulibaly retire sa candidature « Je ne participerai pas à ces élections présidentielles truquées ».

Mamadou Koulibaly, président de LIDER.

Le président de LIDER, Mamadou Koulibaly, a retiré sa candidature à l’élection présidentielle au lendemain de l’expiration de l’ultimatum de 48h de la CNC à Ouattara et du lancement officiel de la campagne présidentielle par la CEI, pour ne pas cautionner des élections « délibérément sabotées ». Il a annoncé son retrait vendredi sur son compte twitter en des termes très clairs: « Je ne participerai pas à ces élections truquées », écrit l’ex-président de l’Assemblée nationale pour qui « l’élection ivoirienne est délibérément sabotée par ceux-là même qui ont le devoir de l’organiser démocratiquement », à savoir « la CEI et le gouvernement ».
Selon lui, « boycotter une élection au prétexte qu’on ne peut pas la gagner est incompatible avec l’esprit de la politique » certes, « sauf si le jeu est truqué d’avance ».
Mamadou Koulibaly, membre de la CNC, a justifié son retrait par « les conditions frauduleuses, non inclusives et opaques de cette élection », dont toutes les étapes sont « définies par Alassane Ouattara », le chef de l’Etat sortant qui n’est pourtant pas éligible à l’élection présidentielle selon l’article 35 de la constitution, mais qui a l’intention d’opérer un passage en force.

Le président de Lider emboite ainsi le pas à Essy Amara, le premier à se retirer de la course à la présidentielle le mardi 06 octobre dernier, pour ne pas cautionner la mascarade électorale et un processus électoral décidé dans l’antichambre de Ouattara.
Mamadou Koulibaly appelle dans son communiqué les autres candidats à faire de même et à « mettre en œuvre tous les moyens légaux adaptés pour que ce scrutin ne se déroule pas selon les oukases d’un candidat, fut-il le président de la République sortant ».
L’élection présidentielle est prévue pour se tenir le 25 octobre et la campagne électorale est officiellement ouverte depuis vendredi 09 octobre. Mais selon plusieurs analystes politiques, le pays se dirige tout droit vers une transition politique car l'impréparation du scrutin est évidente et la méfiance entre pouvoir et opposition, totale. Le peuple sera selon eux le principal arbitre pour imposer le dialogue et imposer une transition politique avec à la clé, des élections crédibles et transparentes.
Déjà la Coalition nationale pour le changement (CNC), le 07 octobre dernier à la place Ficgayo de Yopougon devant des dizaines de milliers de personnes, a lancé un ultimatum de 48h au chef de l’Etat pour l’inviter au dialogue, et averti qu’il n’y aurait pas d’élections le 25 octobre prochain « car les conditions d’une élection juste et équitable n’étaient pas réunies », préférant aller à des élections « avec zéro mort, avant, pendant, et après les élections ».
Nous y reviendrons.

Eric Lassale