Enquête exclusive/ Scandale financier au PDCI/ Henri Konan Bédié et Djédjé Mady bradent leur parti à Alassane Ouattara contre 800 millions de Fcfa

Par Diaspo TV - Henri Konan Bédié et Djédjé Mady bradent leur parti à Alassane Ouattara contre 800 millions de FCFA.

Dans le cadre de nos investigations sur la moralisation de la vie socio politique mais aussi économique en Côte d’ivoire, Diaspo tv qui continue d’enquêter sur les malversations financières dans les différentes chancelleries à l’étranger s’est permise cette semaine de faire un détour du côté des partis politiques. Et les conclusions de cette enquête-ci n’auraient pas été ébruitées sitôt si la polémique autour d’une candidature unique au sein du RHDP n’alimentait pas ces jours-ci toutes les conversations.
Pourquoi le PDCI ?
En effet, à pratiquement un an de la date constitutionnelle pour la tenue des élections présidentielles en Côte d’ivoire, il est curieux de constater qu’alors que le parti leader de l’opposition, le FPI ne dispose d’aucune marge de manœuvre pour venir à bout du candidat déclaré du RDR, l’actuel président de Côte d’ivoire, Alassane Ouattara, la seule formation politique qui avait grand intérêt à reconquérir le pouvoir d’état perdu dans les conditions troubles en 99, le PDCI-RDA, ne semble pas saisir la mesure de ses ambitions politiques. Peu avant et depuis son 12e congrès, le parti est au bord de l’éclatement. Et le président sortant, Ouattara ne peut que s’en réjouir. Car candidature unique au RHDP ou pas, le RDR, est sûr de conforter sa position et rempiler en 2015. Seulement si le maintien de Ouattara au pouvoir pour un deuxième mandat (possible à l’issue d’élection ou encore à l’issue d’un report des élections pour des raisons que nous expliquerons très prochainement), il est tout de même honteux que le plus vieux parti en Côte d’ivoire trahisse indéfiniment les attentes de milliers de ses militants et sympathisants.
Bédié et Mady tuent Houphouêt pour la 3e fois.
Après avoir abandonné le pouvoir en 99 face à une simple mutinerie de soldats inexpérimentés, Bédié et son secrétaire général, Mady vont nouer en 2010 une alliance avec le RDR, un parti qui pour autant est sorti des entrailles du PDCI. Et au moment où les nombreux militants du parti vert-blanc s’apprêtent à savourer à nouveau le pouvoir perdu par deux fois (99 et 2010) par le seul fait de l’incompétence et de l’incohérence de son chef, Konan Bédié, celui-ci récidive en bradant cette fois et de façon spectaculaire le parti sexagénaire à Ouattara contre la modique somme de 800 millions.
Les faits
Après le 12e congrès du PDCI qui s’est tenu les 3, 4, 5 et 6 octobre 2013 au palais des congrès de Treichville et qui a vu la réélection qualifiée de « soviétique » du président Henri Konan Bédié (93,3%) face à KKB et Mady qui obtint chacun 3%, nous avons cherché à comprendre pourquoi alors qu’il y avait des raisons de contester ces résultats, ni Djédjé Mady, ni KKB n’ont posé aucune réserve. Mieux c’est un Djédjé Mady tout satisfait de sa défaite, alors que la campagne d’avant ce congrès avait donné lieu à des menaces (projet de création d’un courant au sein du parti…candidature de Mady pour les présidentielles de 2015…soutien des dinosaures tels que Ouégnin, Banny…) qui déclarait : «Je voudrais remercier du fond du cœur celui à qui je dois d’être là, à cette place aujourd’hui. Il s’agit de notre père à tous, Félix Houphouët-Boigny ainsi que le président Henri Konan Bédié. Je lui dirai que j’ai essayé de donner le meilleur de moi au service du Pdci-Rda et je voudrais lui promettre que tant que je serai vivant, je serai toujours dans le sillage du Pdci-Rda. La passation de charges, c’est comme la vie des hommes. Un jour vient où on doit passer la main à nos successeurs et je souhaite bon vent à la nouvelle équipe » avait souhaité le secrétaire général sortant, Djédjé Mady à son successeur, Maurice kakou Guikahué, le 16 octobre 2013 à la maison du parti à Cocody lors de la passation de charge.
Mais si ces mots peuvent faire de Djédjé Mady un homme plein de sagesse et qui aurait de la hauteur, un homme humble, ils (ces mots) cachent bien de secrets.
Car durant cette même cérémonie un fait troublant va se produire sans que personne ne s’en rende compte. Par principe, toute passation de charge surtout dans le cadre de la gestion d’un parti, est l’occasion pour l’équipe ou le bureau sortant de présenter son bilan global de ses années d’exercice. Mais ce jour-là, le secrétaire général du PDCI, sortant, Djédjé Mady a fait entorse à ce principe. Seuls les documents relatifs à son rapport d’activités et aux affaires courantes ont été remis à son successeur sous l’œil vigilant du premier ministre Daniel Kablan Duncan, par ailleurs, coordonnateur de l’inspection du Pdci-Rda. Le rapport financier et l’inventaire du matériel et du bâtiment n’ont jamais pu être transmis à Maurice Kakou Guikahué « eu égard à l’absence du secrétaire général adjoint aux finances » avait fait remarquer le quotidien L’intelligent d’Abidjan dans sa publication du 17 octobre 2013.
Où est passé le rapport financier des 11 ans de gestion de Djédjé Mady à la tête du secrétariat général du PDCI ?
Selon des informations et documents en notre possession, peu avant le début du 12e congrès du parti, le sphinx de Daoukro (subitement gagné par une certaine sérénité pendant que ses deux adversaires Mady et KKB s’agitaient) aurait demandé à Maurice Kakou Guikahué d’actionner une audite financière de la gestion de Djédjé Mady. C’est à l’issue de cette audite que l’on découvrira un trou de 800 millions de Fcfa. Seulement, seuls Bédié, Mady et Guikahué garderont le secret jusqu’au Congrès. Pas question ébruiter sauf si Mady se comporte comme un « crabe ». Mais malgré sa défaite, Djédjé Mady n’est toujours pas serein. Il a des ambitions politiques et pour lui tant que cette affaire ne trouve pas un règlement, la casserole pourrait le suivre pour le restant de sa carrière politique. Il va donc en informer le président de la République afin que ce dernier intervienne auprès de son aîné et allié Bédié pour faire taire à jamais cette sale affaire (qui pourrait fragiliser les enfants d’Houphouêt face à un FPI toujours sur ses gardes). Alassane Ouattara prend donc son téléphone et convainc Bédié de ranger l’affaire dans les tiroirs. Une doléance assortie de fortes promesses.
Vers une révision de la constitution ivoirienne ?
L’année 2014 nous réserve beaucoup de surprises. Il sera d’abord question de réviser la Constitution ivoirienne de juillet 2000. Et cela pour plusieurs raisons :
D’abord l’âge limite d’éligibilité.
Selon la constitution ivoirienne, en son article 35, « le candidat à l’élection présidentielle doit être âgé de 40 ans au moins et de 75 ans au plus ».
Une disposition qui exclut de facto Bédié qui aura 81 ans en 2015. Le problème, même Bédié exclu, la même constitution qui a toujours exclu Alassane Ouattara au point où pour qu’il soit candidat en 2010, il a fallu que le président Laurent Gbagbo prenne un décret spécial, demeure. Et toujours à l’article 35 d’entretenir la polémique : « Le Président de la République…doit être ivoirien d’origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d’origine. Il doit n’avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne. Il ne doit s’être jamais prévalu d’une autre nationalité. Il doit avoir résidé en Côte d’Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.
. Le candidat à la Présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l’Ordre des Médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil constitutionnel. Il doit être de bonne moralité et d’une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine et en justifier l’origine. »
Ces conditions citées dans cet article et qui ont fait de Ouattara un non éligible en 2000 ont-elles changé ? Sommes-nous dans les mêmes dispositions qu’en 2010 où Laurent Gbagbo a dû prendre des mesures exceptionnelles au titre de l’article 48 de la constitution pour faire de Ouattara un candidat aux élections présidentielles ? Non. Dans ce cas, la seule parade qui resterait à Alassane Ouattara est soit de s’auto saisir pour demander l’application du même article 48 et faire de lui-même un candidat potentiel ou bien de procéder à la révision pur et simple de celle-ci en modifiant en profondeur tous les points de litiges. Et en l’absence d’une opposition à l’assemblée nationale, une telle révision passerait comme une simple lettre à la poste.
Ouattara-Bédié-Mady-Guikahué : le grand deal

Selon toujours nos informations, c’est bien en ce moment que sera introduit pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’ivoire, le poste de vice-présidence. Et la promesse aurait été faite au vieux Bédié d’occuper ce poste qui se fera sur simple nomination du président de la république.
Enfin, pour Djédjé Mady qui aura donné sa poitrine de bon « bété, ethnie de Laurent Gbagbo », il lui ait réservé une mission bien meilleure. Il sera chargé de vendre l’image de Côte d’ivoire, 1er pays producteur mondial de cacao et 3e de café à travers l’Europe. On le sait, des pays tels que l’Italie et l’Allemagne sont très hostiles au travail des enfants surtout dans les champs de cacao. Djédjé Mady deviendra le garant donc de l’image de ces matières premières auprès des décideurs occidentaux. Une mission qu’il aurait bien entamé pendant sa récente tournée européenne qui l’a conduite en Italie, en Allemagne puis en France. Quant à Maurice Kakou Guikahué, en plus de son fauteuil de secrétaire général du PDCI, c’est le poste vacant du président du conseil économique et social qui pourrait lui revenir si la santé de Zady Kessy ne s’améliore pas d’ici là. Ce dernier serait hospitalisé en France depuis plusieurs mois. Et pour boucler la boucle sinon enterrer définitivement le PDCI, il est prévu de l’abattre jusqu’à l’étranger. Son farouche défenseur à Paris, M. Tchétché Joel pourrait devenir un grand négociant de cacao en Europe. Devenant ainsi le représentant officiel de Djédjé Mady en Europe non pas pour faire de la politique mais désormais pour faire du business. La gorge de tout monde ainsi mouillée, Ouattara peut allègrement rêver à accomplir sa mission qui lui tient tant à cœur, faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Ce n’est pas impossible !

Philippe Kouhon/ Diaspo tv
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