Crash de l'Airbus A320 : la piste du suicide du pilote

Par Lefigaro.fr - Crash de l'Airbus A320. La piste du suicide du pilote.

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Même si la prudence reste de mise, un verrouillage volontaire du pilote dans le cockpit semble un scénario probable pour expliquer l'incapacité de son collègue à le rejoindre.

Un cockpit fermé, un pilote qui essaye d'enfoncer la porte. Si les informations du New York Times sont confirmées par les autorités, la piste de l'attentat ou d'un suicide du pilote en fonction resté dans le cockpit devrait prendre de l'épaisseur dans les heures à venir. «C'est une enquête de sécurité aérienne qui pourrait vite devenir une enquête criminelle, indique au Figaro un expert en sécurité aérienne. Le BEA n'a pas démenti les informations de la presse américaine. Si elles étaient erronées, nous le saurions déjà».

Le vol Germanwings 4U9525 est en effet allé s'écraser contre la montagne avec un seul pilote dans le cockpit et l'autre qui essayait de revenir aux commandes puis même d'enfoncer la porte. Une opération condamnée à l'échec depuis le 11 septembre puisque tous les avions de ligne de la planète ont été équipés de portes blindées afin d'éviter une incursion dans le cockpit et un attentat. «Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui reculent, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash», explique une source proche de l'enquête, interrogé par l'AFP. D'après le New York Times, le pilote qui était sorti de la cabine a même vainement tenté d'enfoncer la porte.

Ce scénario pourrait faire penser à un suicide. «Un malaise du pilote en fonction est quand même peu probable, explique un expert aéronautique au Figaro. D'autant plus que l'équipage a la possibilité de pénétrer dans le cockpit de l'extérieur». Quand il part se dégourdir les jambes ou satisfaire un besoin naturel, le pilote qui souhaite rentrer dans le cockpit presse en effet un code qui active une caméra de contrôle pour l'identifier et doit activer le déverouillage de la porte. «Ce code active une alarme dans le cockpit, explique Nicolas Redier, commandant de bord sur Boeing. Mais le pilote en fonction a alors 30 secondes pour bloquer l'ouverture de la porte en appuyant sur un bouton «deny» qui refuse l'accès au cockpit».

Une faille dans le système

Si le pilote en fonction a fait un malaise et si le second pilote a oublié le code à cinq chiffres, le chef de cabine a également un code qui, s'il n'est pas annulé dans les 30 secondes par le pilote de l'intérieur du cockpit, permet d'ouvrir le poste. Enfin, dernière possibilité, en cas de panne électrique, il y a normalement toujours une clef à l'extérieur du cockpit, placée sous la responsabilité du chef de cabine. «Mais le cockpit peut être verrouillé de l'intérieur, explique Nicolas Redier. Il y a une faille dans le système: un pilote peut se barricader au poste de pilotage». Autre évolution depuis le 11 septembre, il n'y a plus de hache à l'extérieur du cockpit donc pénétrer dans un cockpit fermé était impossible au reste de l'équipage. «Ce que je ne m'explique pas, c'est cette trajectoire rectiligne et cette descente lente vers la montagne», s'interroge Nicolas Redier. Interrogé par le Figaro, un pilote d'Air France pensait à un tout autre scénario jeudi matin: «le commandant de bord sort pour satisfaire un besoin urinaire. A ce moment, l'appareil subit une violente dépressurisation qui déforme la structure de l'appareil. La porte est alors déformée et ne peut plus être ouverte tandis que le pilote en fonction a perdu connaissance».
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