CPI : Les Etats-Unis veulent la peau de Wattao

Par Aujourd'hui - Les Etats-Unis veulent la peau de Wattao.

Après le transfèrement de Charles Blé Goudé, à la Cour Pénale Inter- nationale (CPI), le 22 mars dernier, la juridiction internationale de la Haye lorgne désormais dans le camp Ouattara pour épingler les ex-com zones de la rébellion de 2002. En effet, si le transfèrement de ces ex- chefs de guerre devant la juridiction internationale pour crimes contre l’humanité, devient de plus en plus probable, il revient de façon récurrente que Issiaka Ouattara dit Wattao pourrait être le premier à s’y retrouver. Et cela pour plusieurs raisons, listées par les Etats-Unis d’Amérique, qui mettraient un prix d’or au transfèrement des ex-chefs de guerre. Premièrement, Wattao serait le plus riche de tous les ex-com zones visés par la CPI. A la tête d’un réseau de diamant exploité frauduleusement, Wattao, à en croire nos sources, s’en constitué un véritable trésor de guerre. Mieux, il serait à l’origine du casse de la BCEAO en 2003 dans les zones ex-CNO. A cela s’ajoute les recettes fiscales et parafiscales prélevées dans les localités sous contrôle de l’homme entre 2002 et 2011. De plus, Wattao aurait exporté frauduleusement le cacao ivoirien via le Burkina Faso, pen- dant la même période, et principalement pendant l’intérim qu’il a assuré dans la zone de Séguéla en l’absence de Koné Zakaria, tombé en disgrâce à l’époque des faits et qui avait trouvé refuge au Burkina Faso voisin. De toutes ces activités illicites, l’homme fort de Doropo revendique, à pré- sent, une fortune qui serait estimée à près de 300 milliards de F CFA. Une puissance financière qui paraît, aux yeux des Etats Unis d’Amérique, suffisante pour que le patron de CCDO organise une résistance au cas où il se sentirait en danger. D’où la célérité avec laquelle le dossier de Wattao serait, en ce moment traité à la CPI. En tout état de cause, l’ex- chef de guerre, en dépit des manœuvres d’intimidation et des stratégies qu’il tente d’échafauder pour échapper au filet de la CPI, ne peut se soustraire de la vigilance de la communauté internationale qui envisagerait d’envoyer, au besoin, une force coalisée, dirigée par les Etats
Unis pour le mettre hors d’état de nuire. Cette opération du transfèrement de Wattao à la CPI, en premier, servirait selon les mêmes sources d’exemple aux autres qui sans coup férir, viendraient se livrer eux mêmes. On se souvient encore de son rapprochement avec la galaxie patriotique dirigée par Charles Blé Goudé, à l’occasion de la flamme de la paix à Bouaké. Mais surtout de l’attention particulière qu’il a accordée au président Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 à l’Hôtel du Golf. Tout cela n’était, selon certains observateurs, qu’une couche d’humanité que le soldat voulait se mettre pour diluer quelque peu, ses hauts faits d’armes, dans l’ex- rébellion. Contrairement à ce que certains pourraient penser, ce n’est pas la générosité de Wattao qui a sauvé la vie au président Gbagbo. Il aurait agit selon les ordres de la France qui lui aurait de- mandé de capturer le président Gbagbo vif. Apparemment, tout ce boulot n’a pas trouvé grâce aux yeux des Américains qui veulent sa peau. Ici et maintenant.▄

Pierre Kalou