Candidature à la Présidence du FPI - Depuis Paris, Bernard Houdin : « Oui, Gbagbo est fermement décidé… »

Par Notre Voie - Candidature à la Présidence du FPI - Depuis Paris, Bernard Houdin « Oui, Gbagbo est fermement décidé… ».

Bernard Houdin, Conseiller du Président Laurent Gbagbo.

«Le président Gbagbo va effectivement répondre à l’appel de son peuple. Il est fermement décidé à le faire. Cela doit être su». Sur le coup de 9h45mn, heure d’Abidjan, le combiné cellulaire a sonné, hier. l’appel est masqué. Nous décrochons. Au bout du fil, M. Bernard Houdin, le plus ivoirien des Conseillers français du président Gbagbo, retourné à Paris, en France, chez lui, depuis le renversement du chef de l’état ivoirien, le 11 avril 2011. L’homme a vécu en Côte d’Ivoire de 1950 à ce 11 avril fatidique pour notre pays et pour l’Afrique. Il jouit d’une grande connaissance des ivoiriens, y compris de la plupart des autorités du régime Ouattara au pouvoir en Côte d’ivoire. Il a servi, avec loyauté et discrétion, le président Gbagbo pendant ses dix ans de pouvoir balafrés par la rébellion armée qui a coupé le pays en deux, via le Burkina Faso de Blaise Compaoré, du 19 septembre 2002 au 11 avril 2011. Il vit en France depuis cette tragédie et continue d’affirmer qu’il veut rentrer en Côte d’ivoire, un jour, « mais avec le président Gbagbo libre ! ». En attendant ce jour dans lequel il croit, c’est la deuxième fois que ce Conseiller spécial de Laurent Gbagbo nous parle au téléphone, à son initiative, depuis la guerre postélectorale imposée par la France de Nicolas Sarkozy, comme solution préférée au recomptage des voix, pour résoudre un contentieux électoral entre deux candidats ivoiriens. En mai 2011, M. Houdin nous avait appelé, avait-il dit, « juste pour transmettre mes félicitations à l’équipe qui a remis Notre Voie sur le marché » après deux mois d’absence sur le marché, suite à la guerre postélectorale où l’entreprise a tout perdu. Selon lui, le retour de votre quotidien préféré allait « contribuer à la reprise du débat contradictoire face à une dictature en voie d’incrustation, et induire le retour à la démocratie en Côte d’Ivoire ». A cette période, des cadres RHDP bien connus, appuyés par certains journaux importants du pays, prônaient « la dissolution du Fpi » autour d’Alassane Ouattara. L’actuel chef de l’état, proclamé perdant de la présidentielle 2010 par le Conseil constitutionnel, déclaré vainqueur par le président de la Commission électorale indépendante et «certifié» comme tel par Young Jin Choi, le représentant du secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire, venait d’être installé au pouvoir après la guerre franco-onusienne qui a renversé Gbagbo. Hier, M. Houdin nous a appelé, a-t-il dit, « juste pour certifier l’information » publiée le mercredi 5 novembre par Notre Voie, information selon laquelle « le président Gbagbo dit oui à l’appel de Mama ». Ce message avait été décrypté par le journal à partir des propos de l’avocat principal du président Gbagbo, Me Emmanuel Altit, parlant au nom de l’ancien chef d’Etat pris en otage à la Haye et qu’il représentait à l’audience de mise en état, le mardi 4 novembre 2014, à la Cour pénale internationale. «Oui, le président Gbagbo est fermement décidé à répondre à l’appel des militants de base de son parti. Le président Gbagbo considère que cet appel est une profonde ex- pression de la volonté d’une très importante partie du peuple ivoirien à son égard. Le président Gbagbo dit que comme tel cet appel va au-delà de la volonté du peuple de Côte d’Ivoire. Alors, comme depuis toujours, le président dit qu’il ne saurait se dérober à cette volonté populaire », a déclaré Bernard Houdin, comme s’il ne voulait pas laisser installer le moindre doute sur la candidature du président Gbagbo à la présidence du Fpi, au congrès de ce parti annoncé pour les 11, 12, 13 et 14 décembre 2014. le samedi 4 octobre 2014, lors d’une cérémonie organisée à Mama, village du président Gbagbo, dans la sous-préfecture de Ouragahio, département de Gagnoa (370 km d’abidjan au Centre-ouest du pays), Soro Kéfoloua, secrétaire général de la fédération fpi de Sinématiali, dans le nord du pays, avait lancé l’appel à la candidature du président Gbagbo pour la présidence du Fpi. alors que les débats sur cet appel continuaient, le vendredi 31 octobre, le fédéral Kiéfolohoua et trois autres col- lègues fédéraux, assistés de Michel Gbagbo fils du candidat «appelé», sont allés déposer la candidature au Comité central du Fpi. Le 4 novembre, l’avocat du concerné déclarait, depuis la Cpi, que « cette candidature est une très bonne chose pour le président Gbagbo». Mais, est-ce que cette candidature qui a été déjà déposée par des fédéraux n’est pas de nature à diviser davantage le FPI ? A cette question, Bernard Houdin répond : « Le président Gbagbo considère, depuis cet appel de son peuple, que la place de tous les autres cadres de son parti demeure à ses côtés, au Fpi. Il entend continuer le combat avec tous ses partisans, puisque c’est cela la volonté de son peuple». Puis après quelques secondes de silence au bout du fil, Bernard Houdin conclut : «Moi, j’ajoute qu’à partir de ce moment, vu la détermination du président Gbagbo à répondre présent à l’appel et à ne pas décevoir son peuple, aucun cadre du Fpi ne doit descendre du véhicule Fpi. Celui qui prend le risque d’abandonner sa place auprès du président Gbagbo se verra sûrement obligé de courir derrière le véhicule pour le rattraper et il sera certainement trop». Nos échanges téléphoniques ont duré 18 minutes.

César étou cesaretou2002@yahoo.fr
Notre voie n° 4858 du vendredi 7 novembre 2014