Côte d’Ivoire - Ouattara dans les illusions d’un pays qui marche: Refus du dialogue, menaces, arrogance

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Ouattara dans les illusions d’un pays qui marche. Refus du dialogue, menaces, arrogance.

Alassane Ouattara et Kablan Duncan lors du Conseil des Ministres du 02 septembre 2015.

Note éditoriale par Connectionivoirienne.net

Quand il prend les rênes de la Côte d’Ivoire dans les conditions d’avril 2011, les Ivoiriens étaient en droit d’attendre d’Alassane Ouattara qu’il tire toutes les leçons du passé et qu’il engage le pays sur la voix de sa stabilité d’antan. Après quatre ans de pouvoir, cet espoir est déçu. Le tissu social est déchiré, les Ivoiriens se regardent en chiens de faïence et n’attendent que la moindre étincelle pour extérioriser les vilains sentiments qui les étreignent. En quatre ans, le pouvoir libéral de Ouattara a amplifié les antagonismes, favorisé l’hégémonie d’une communauté régionale, celle du nord sur les autres communautés. Une chose que Félix Houphouët-Boigny dont il se réclame n’a pas vraiment réalisé en 33 ans de règne. Ouattara fait tout à son rythme, il fait tout à ses conditions.

La réconciliation nationale qu’il n’a cessé de chanter comme un refrain fut un échec.

En instaurant la Commission dialogue et vérité en 2011, Alassane Ouattara s’attendait à ce qu’il soit dégagé de toute responsabilité dans la longue crise ivoirienne. Echec et mat ! Le travail d’enquête réalisé par l’équipe de Banny place comme principaux auteurs du drame ivoirien les acteurs politiques, en particulier Alassane Ouattara dont l’entrée en scène sur l’échiquier politique fut émaillée de violences. Ces résultats-là, jamais il n’a accepté de les divulguer et il dissout la Cdvr pour créer la Conariv. Ouattara affectionne la fuite en avant et le culte de sa personnalité. La culture des droits de l’homme, la pratique de la vraie démocratie comme cela se fait au pays de l’oncle Sam où il a fait une grande partie de ses études, il n’en a cure.

Le dialogue avec l’opposition en vue de parvenir à un minimum de consensus sur les grandes questions nationales, a été escamoté. Au lieu de prendre en compte les revendications de l’opposition significative, Ouattara a préféré un conglomérat de petits partis politiques manipulables à souhait pour donner l’impression qu’il dialogue avec l’opposition et qu’il prend en compte ses préoccupations. Mais au finish, qu’a-t-on constaté ? Ni cette opposition choisie, ni la société civile n’ont été associées à l’élaboration de la loi électorale pourtant sensible pour la vie de la nation. C’est ce qui vaut aujourd’hui les tensions entre le camp au pouvoir et l’opposition significative à deux mois des élections.

Pour le gouvernement Ouattara, gérer pour ramener la cohésion et dans l’intérêt de toutes les communautés ivoiriennes, tout cela importe peu. Pour lui, il suffit de quelques investissements à coups d’endettement massif pour diluer les souffrances des populations. Il a l’impression que tout est normal. Parce que chaque jour, les rues d’Abidjan vivent au rythme des embouteillages, parce des gens vont et viennent, parce que les fonctionnaires sont payés chaque fin de mois. Derrière ce tableau, se cachent pourtant un torrent de récriminations qui n’attendent que d’arriver à maturation pour faire des ravages. Les expériences politiques en Côte d’Ivoire devraient servir de boussole à Alassane Ouattara. Sa propre aventure avec les ivoiriens aussi. Mais dans sa bulle actuelle avec une coterie de serviteurs et de dévoués à tout faire comment pourrait-il réaliser que le pays qu’il gouverne est malade de ses choix politique ?

GDA