Côte d’Ivoire – L’Université va mal : Voici la déclaration commune des syndicats estudiantins et scolaires dans laquelle ils exigent la démission de Gnamien Konan, Ministre de l’Enseignement supérieur

Par IVOIREBUSINESS - Côte d’Ivoire, l’Université va mal. Voici la déclaration commune des syndicats estudiantins et scolaires dans laquelle ils exigent la démission de Gnamien Konan Ministre de l’Enseignement supérieur

Membres des syndicats estudiantins et scolaires de Côte d'Ivoire

DECLARATION COMMUNE DES SYNDICATS ESTUDIANTINS ET SCOLAIRES SUR L’ECOLE IVOIRIENNE
Le lundi, 01/12/2014, s’est tenu une Assemblée Générale des organisations estudiantines et scolaires de Côte d’Ivoire.
Au sortir de cette assemblée générale, les organisations d’étudiants sont convenues que des problèmes d’ordre académique et social minent les universités et les grandes écoles.
Au niveau des universités :
Le manque de logement
Le manque de matériels didactiques et de salle de TD
Le cout élevé des inscriptions
Au niveau des grandes écoles :
Le cout élevé des droits d’inscription
Les frais de soutenance, d’identification et autorisation en année préparatoire sont élevés
La suppression des prises en charges sociales
Ces problèmes n’étant pas encore résolus,
Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Monsieur Gnamien KONAN, a annoncé un projet de réformes du système d’enseignement supérieur. Suite à ce projet de reformes, les organisations d’étudiants dites syndicats estudiantins se sont réunis trois jours durant.
Parmi ces reformes:
- L’institution d’une année probatoire pour l’anglais et l’informatique à l’université et dans les grandes écoles. Ce qui propulse la Licence à quatre (04) années d’études au lieu de trois (03) comme précédemment ;
- L’institution de la langue anglaise exclusivement comme langue d’enseignement à partir du Master ;
- La hausse des frais de scolarité dans les universités et les grandes écoles;
- La modification des critères d’orientation des nouveaux bacheliers ;
- La suppression du BTS au profit du LMD
Notons que ce projet de reforme qui porte essentiellement sur le cursus académique et professionnel de l’étudiant est engagé sans même recourir à l’avis des concernés.
Le constat est que ces reformes comportent manifestement des incohérences et de lourdes conséquences non seulement à l’endroit des étudiants mais aussi et surtout pour l’Ecole Ivoirienne.
En réalité, il s’agit plus d’une véritable révolution solitaire et démentielle. Car, une réforme est par définition la modification d’un système en vue d’améliorer son fonctionnement et ses résultats. Une reforme aussi, s’opère par des moyens conformes aux règles existantes en la matière.
Par contre, une révolution est un changement brusque qui a pour objectif de bouleverser l’ordre préétablit. Et c’est ce à quoi tend le projet de monsieur Gnamien Konan qui au demeurant, contredit le plan global du Gouvernement ivoirien en matière d’éducation.
Nous rappelons que monsieur Gnamien KONAN engage une telle reforme alors même que des problèmes purement d’ordre académique et social frappent de plein fouet nos universités et grandes écoles; auxquels il se déroge arrogamment et volontairement.
Face à l’extrême gravité de ces mesures illégales, que nous qualifions de dérisoires et de sabotage du « Départ nouveau », nous tenons à affirmer notre total désaccord.
Nous nous dressons donc avec fermeté contre cette autre forfaiture de monsieur Gnamienkonan que nous condamnons avec la dernière énergie.
En effet, la Directive de l’UEMOA sur la réforme de l’enseignement supérieur prévoit trois (03) ans pour l’obtention de la Licence. Il est donc insensé d’en prévoir quatre (04) en Côte d’Ivoire.
Ensuite, la Côte d’Ivoire est un Etat francophone. Notre Constitution, en son article 29 dispose que : « l’Etat de Côte d’Ivoire est une République indépendante et souveraine. (…) La langue officielle est le français. La loi fixe les conditions de promotion et de développement des langues nationales». Ce qui veut dire que seule l’Assemblée Nationale est habilitée à en décider autrement. L’anglais ne saurait donc être institué comme langue unique d’enseignement à l’école.
Sur la hausse des frais de scolarité dans les universités publiques, rappelons que dans sa décision de suspendre la mesure initiale de hausse des frais de scolarité le 1er Aout 2012, le Président de la République a tenu compte du niveau de pauvreté des ménages. Il est donc mal indiqué de recourir à une quelconque hausse de ces frais aujourd’hui. Soit seulement deux ans après la suspension.
Enfin, la modification des critères d’orientation des nouveaux bacheliers qui ne tient pas compte de la nature des études secondaires dans l’affectation aux filières de l’enseignement supérieur est un véritable désarroi pour les nouveaux bacheliers. Par exemple, un bachelier de série C se retrouve dans une faculté de littérature.
Les associations estudiantines que nous sommes, voudrions réaffirmer notre ferme attachement au principe du « Départ nouveau » qui renferme le PARI DE L’EXCELLENCE et la rupture avec les anciennes habitudes et l’image passée de l’étudiant, pour se tourner résolument vers l’excellence.
Prenant la Nation Ivoirienne à témoin, et la communauté internationale,
Considérant que l’enseignement supérieur est un maillon essentiel du système éducatif et une force essentielle de Développement,
Nous invitons Monsieur Gnamien Konan à démissionner du Ministère de l’Enseignement supérieur.
Nous estimons que les troubles à l’université que cette révolution impopulaire pourrait engendrer resteront à l’entière responsabilité du « super ministre » Gnamienkonan.

Fait à Abidjan, le 01 Décembre 2014

Syndicats estudiantins et scolaires de Côte d'Ivoire