ASSASSINAT DE MAHAN GAHE : LA FIDHOP VA SAISIR LES INSTANCES DES DROITS DE L’HOMME A L’ONU !

Par IVOIREBUSINESS - ASSASSINAT DE MAHAN GAHE : LA FIDHOP VA SAISIR LES INSTANCES DES DROITS DE L’HOMME A L’ONU !.

1/ BREF RAPPEL DU DRAME :
Le lundi 16 septembre 2013, nous avons accueilli avec indignation et émotion la nouvelle de la disparition absurde et non élucidée du célèbre Secrétaire Général de la centrale syndicale ivoirienne « Dignité » affiliée à la Confédération Générale du Travail (CGT) de France et à la Confédération Syndicale Internationale (CSI), M. Basile Mahan Gahé.
Ex-membre du Bureau mondial du BIT (Bureau International des Travailleurs) et ex-membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), ce valeureux acteur de la Société civile ivoirienne avait été arrêté à son domicile par les FRCI de M. Alassane Dramane Ouattara au plus fort de la crise postélectorale, puis injustement et illégalement incarcéré avec d’autres personnalités du pouvoir précédent, à la prison civile de Boundiali, dans le nord de la Côte d’Ivoire, début juillet 2011.
Grâce à de nombreuses pressions extérieures et intérieures contre le régime Ouattara et « sa justice des vainqueurs », M. Mahan Gahé fut libéré en décembre 2012, soit après seize (16) mois de détention arbitraire, avec un non-lieu prononcé par la justice ivoirienne.
Mais depuis son arrestation et sa libération, M. Basile Mahan Gahé n’avait plus jamais recouvré la pleine santé, jusqu’à sa mort prématuré du 16 septembre 2013.
2/ NOTRE CONVICTION AU SUJET DE CETTE MORT TRAGIQUE :
Considérant que pour des raisons politico-politiciennes, l’Etat ivoirien ne révèlera pas de sitôt les vraies circonstances de cette disparition, la FIDHOP (Fondation Ivoirienne pour les Droits de l’Homme et la vie Politique), dont le Président-Fondateur était en contact régulièrement avec l’ex-prisonnier depuis sa cellule de Boundiali, ainsi qu’avec ses proches, a pu avoir une idée précise sur ce drame ;
Considérant donc, de façon convaincue, que M. Basile Mahan Gahé a finalement succombé aux souffrances physiques et morales dont il se plaignait très souvent, séquelles des multiples coups violents et blessures à lui infligés par ses bourreaux lors de son arrestation, mais aussi aux divers actes cruels de tortures, de maltraitances et de traumatismes subis durant son incarcération, tels que le choc de tirs nourris de kalachnikovs autour de sa personne dans un cimetière et en pleine nuit ;
Considérant que le sort qui a été réservé à M. Mahan Gahé a été sans doute le même vécu par la quasi-totalité des prisonniers pro-Gbagbo : on pense aux nombreux jeunes anonymes, comme aux célèbres détenus, que les agents de M. Ouattara électrocutent et torturent à longueur de journées dans les maisons clandestines dans le pays ou dans le sous-sol de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), soit par plaisir, soit pour leur arracher des aveux ;
Vu la gravité de ces faits et l’évidence de l’assassinat de M. Basile Mahan Gahé par le régime ADO, qui a déjà fait de précédentes victimes de notoriété parmi les proches de M. Gbagbo du fait du gel injustifié de leurs avoirs ; toutes choses qui confirment le caractère dictatorial de ce régime, la FIDHOP décide ce qui suit.
3/ NOS ACTIONS A ENTREPRENDRE :
• La FIDHOP dénonce et condamne, avec la dernière énergie, ce décès prémédité du syndicaliste émérite Basile Mahan Gahé !
• La FIDHOP décide de faire de ce cas, l’une de ses préoccupations prioritaires du moment, afin d’alerter et prévenir les opinions nationale et internationale sur tous les cas de tortures, de sévices corporels et d’actes de traitements inhumains et dégradants que les FRCI et dozos font subir aux détenus politiques dits pro-Gbagbo.
• La FIDHOP décide de saisir formellement le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme à Genève. A cet effet, la grande Marche panafricaine et la Conférence prévues à Genève le samedi 12 octobre 2013 sur « les Guerres en Afrique, le cas de la Côte d’Ivoire », seront spécialement dédiées à M. Basile Mahan Gahé et à tous les prisonniers politiques de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.
• La FIDHOP invite tous les syndicalistes ivoiriens et africains, les membres de la CGT, de la CSI et du BIT à se mobiliser et à « s’indigner » avec la famille de l’illustre disparu, afin que ce crime ne reste pas impuni.
• La FIDHOP invite enfin toutes les organisations des Droits de l’Homme et de la Société civile ivoirienne, ainsi que les ONG internationales et la Division des Droits de l’Homme de l’ONUCI à se joindre à cette initiative, afin d’exiger du gouvernement ivoirien que ce crime soit élucidée et que justice soit rendue.
Fait à Genève, le 27 septembre 2013

Dr BOGA Sako Gervais